Comparaisons histométriques entre des implants en titane lisse et rugueux dans l'os humain de faible densité - Implant n° 2 du 01/06/2000
 

Implant n° 2 du 01/06/2000

 

Implant a analysé

Jean Buquet  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : L'ostéointégration est un concept biologique satisfaisant sur le plan clinique. Cependant, le mécanisme intime d'accrochage de l'implant à l'os n'est pas parfaitement connu. La rétention initiale est liée à la surface de contact os-implant qui n'est jamais totale. La stabilité initiale de l'implant dépend des caractéristiques macroscopiques et microscopiques osseuses et implantaires.

Nous savons que la résistance au...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : L'ostéointégration est un concept biologique satisfaisant sur le plan clinique. Cependant, le mécanisme intime d'accrochage de l'implant à l'os n'est pas parfaitement connu. La rétention initiale est liée à la surface de contact os-implant qui n'est jamais totale. La stabilité initiale de l'implant dépend des caractéristiques macroscopiques et microscopiques osseuses et implantaires.

Nous savons que la résistance au dévissage d'implants-vis augmente avec le temps en proportion de l'augmentation de la surface de contact os-implant et qu'elle est plus forte et précoce avec des implants rugueux. Les études chez l'animal ont montré une bonne proportion de contact os-implant avec des surface usinées, mais une plus grande surface de contact avec des implants rugueux.

Il est apparu aux auteurs que peu d'études avaient été réalisées directement chez l'homme. Les succès sont plus importants dans l'os dense que dans l'os de faible densité. Les auteurs se sont alors demandés si une surface rugueuse susceptible d'améliorer le contact os-implant pouvait améliorer le pronostic clinique. Ils ont donc comparé le pourcentage de contact os-implant d'implants rugueux et usinés placés dans un os humain de faible densité après 3, 6 et 12 mois.

Ils ont utilisé des implants expérimentaux de 3,3 mm de diamètre et 5 mm de long, polis ou sablés au corindon et enfouis.

La densité osseuse a été appréciée par radiographie et résistance au forage.

L'étude a été réalisée sur 9 patients volontaires qui ont reçu chacun un implant lisse et un implant rugueux. Après la phase d'attente, les implants ont été retirés avec un peu d'os périphérique et analysés histologiquement. Les résultats sont les suivants :

Ce que j'en pense : Les résultats sont surprenants. Comment peut-il y avoir autant de différence et comment, à 6 mois, les résultats peuvent-ils être aussi faibles ? Il apparaît également qu'après 6 mois, il y ait peu de modifications, ce qui semble normal. Si l'on transposait ces résultats à la clinique, cela signifirait qu'aucun implant lisse ne résisterait en bouche. Cela n'est pas le cas.

Les auteurs remarquent avec justesse que l'os n'est pas modifié pour autant et qu'il reste de mauvaise qualité. D'autre part, les implants-tests n'ont aucun rapport avec ceux utilisés en clinique sinon d'être en titane. Il convient donc d'apprécier ces résultats avec la plus grande circonspection.

Ce que j'ai appris : Cet article confirme l'intérêt des surfaces rugueuses dans l'accrochage os-implant bien que dans cette étude la surface soit très primaire par rapport à celle des implants commerciaux dont les rugosités ont été adaptées à la biologie osseuse. Il semble que les implants à surface rugueuse soient mieux indiqués que les implants usinés pour un type d'os de faible densité comme de précédentes études l'ont suggéré.

Quoi qu'il en soit, les implantations dans ce type d'os restent à considérer avec la plus extrême prudence.