Réostéointégration après traitement de péri-implantite sur différentes surfaces implantaires : une étude expérimentale chez le chien - Implant n° 1 du 01/03/2002
 

Implant n° 1 du 01/03/2002

 

Implant a analysé

Jean Buquet  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Le but de cet article est d'étudier les conditions de réparation et de réostéointégration à la surface implantaire après création d'une péri-implantite expérimentale suivant l'état de surface implantaire lisse ou rugueux. Le modèle est un implant Straumann ITI expérimental à surface lisse et standard à surface SLA.

Les implants ont été placés 12 mois après extraction des prémolaires, puis après 3 mois de...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Le but de cet article est d'étudier les conditions de réparation et de réostéointégration à la surface implantaire après création d'une péri-implantite expérimentale suivant l'état de surface implantaire lisse ou rugueux. Le modèle est un implant Straumann ITI expérimental à surface lisse et standard à surface SLA.

Les implants ont été placés 12 mois après extraction des prémolaires, puis après 3 mois de maturation, une ligature favorisant l'accumulation de plaque a été placée afin d'engendrer une péri-implantite.

Lorsque 50 % de la hauteur d'os initial ont été perdus, les ligatures ont été retirées et le traitement entrepris 5 semaines plus tard.

Il consista en une administration d'amoxicilline-métronidazole pendant 17 jours. Au troisième jour, un quadrant a été traité par débridement chirurgical, suivi de nettoyage au moyen d'une boulette de coton imprégnée d'une solution saline.

Les implants ont été enfouis sous la muqueuse suturée.

Deux semaines après, un fluorochrome a été injecté afin de suivre l'évolution de la calcification.

Six mois plus tard après sacrifice de l'animal, des biopsies ont été faites afin d'apprécier le résultat. Les défauts osseux étaient comblés dans 72 % des cas sur les surfaces lisses et dans 76 % des cas sur les surfaces SLA. En revanche, la réostéointégration a été observée sur seulement 22 % des surfaces lisses et 84 % sur les surfaces SLA qui semblent favoriser la croissance osseuse.

Le niveau moyen du sulcus au départ est de 2,8 ± 0,4 mm pour les lisses et 3 ± 0,5 mm pour les SLA, ce qui est normal.

Après 4 mois de péri-implantite, il passe respectivement à 5,9 ± 0,7 mm et 6,3 ± 0,6 mm.

En revanche, après traitement, l'os néoformé est de 0,8 ± 0,1 mm pour les lisses et 1,4 ± 0,7 mm pour les SLA.

La bande d'oxytétracycline apparaît à 6 mm de l'épaulement.

Il apparaît après traitement que le niveau gingival se situe à 1,3 mm de l'épaulement, ce qui implique une perte de niveau, mais avec une barrière épithéliale de 1,8 mm et une attache conjonctive de 1,8 mm également, qui est donc correcte.

Le pourcentage de réostéointégration calculé comme le pourcentage du défaut osseux original est de 21 % pour la surface lisse et 83 % pour la surface SLA.

Il apparaît dans les conclusions de l'auteur que la réostéointégration n'apparaît pas après nettoyage d'une surface lisse, mais est constante au niveau d'une surface SLA, bien qu'on n'en connaisse pas précisément la raison.

Sans doute, une meilleure stabilisation du coagulum. Néanmoins, la validité de cette hypothèse doit être confirmée.

Toutefois, les mesures accessibles cliniquement ne montrent pas, dans les conditions expérimentales, de grandes différences.

Ce que j'en pense : Cet article est très intéressant, car il montre qu'une réparation est possible après traitement chirurgical d'une péri-implantite.

Il est remarquable et étonnant d'observer que, dans cette étude, la surface a seulement été nettoyée avec une solution saline sans antiseptique contrairement à ce que l'on a pu observer dans d'autres études.

Les pertes osseuses initiales ne sont que partiellement compensées, mais l'assainissement est certain. Il faut signaler toutefois que la phase de récupération s'est faite par enfouissement sous la gencive, assurant ainsi une protection du caillot. Cela n'est pas possible dans les conditions cliniques habituelles où il faut assurer cette stabilisation par d'autres moyens qui sont finalement efficaces.

L'interprétation purement clinique de résultats semble identique dans les deux cas, ce qui prouve au moins que la surface SLA donne des résultats équivalents à ceux obtenus par la surface lisse alors qu'histologiquement, la réattache osseuse est très supérieure

Ce que j'ai appris : La réparation d'une lésion péri-implantaire est possible dans de bonnes conditions avec une reconstruction osseuse convenable bien que partielle. Contrairement à ce que l'on pensait communément, la surface rugueuse, au moins de type SLA, facilite l'ancrage de l'os néoformé dans des proportions très importantes, sans qu'elle ait pour autant subi un traitement antiseptique, si ce n'est un nettoyage avec une solution saline. Cela confirme la validité du concept dont le développement se généralise.

Plusieurs points sont à retenir :

- l'importance de la couverture antibiotique, 17 jours d'amoxicilline-métronidazole qui nous semble très lourde ;

- l'enfouissement sous la muqueuse suturée pendant la cicatrisation ;

- le peu de différences cliniquement observables entre les deux types de surface ;

- le bon degré de réattachement épithélio-conjonctif sur l'implant dans les deux cas avec un « joint » de 3,6 mm.

Il apparaît essentiel de suturer très soigneusement la zone curetée, voire de placer une membrane de protection avec ou sans comblement pour compenser l'inévitable perte de hauteur osseuse résiduelle.

Ce travail confirme que le traitement correct de la péri-implantite peut assurer la survie de l'implant.