Analyse des courants actuels de la dentisterie implantaire fondée sur les niveaux de preuve1re partie - Implant n° 3 du 01/08/2003
 

Implant n° 3 du 01/08/2003

 

ITI WORLD SYMPOSIUM 2002

Implant a suivi

Gérard Aouate  

Docteur en chirurgie dentaire
DSO
DUAPI Paris 7
DU d'expertises

La sixième édition de ce symposium a mis en avant la primauté de la dentisterie factuelle (dentisterie fondée sur les niveaux de preuve) par opposition à l'expérience individuelle. Interrogé, le professeur Thomas D. Taylor, président de l'ITI (International Team for Oral Implantology), répond que les temps où l'empirisme dominait la communication scientifique sont révolus : « Voici ce qu'il faut faire pour que cela marche pour vous comme ça l'a fait pour moi » ou « mon protocole est le meilleur », comme l'ont soutenu des générations d'auteurs, devra désormais céder la place à une approche méthodique de la pratique clinique fondée sur l'analyse critique de l'information médicale.

Sous ce nouvel angle, 76 conférenciers de 22 pays, dont 7 femmes, et 2 000 participants de 35 nations, ont réévalué leurs connaissances de la mise en charge immédiate, des facteurs de croissance, des techniques et des matériaux prothétiques et de l'esthétique en implantologie.

Session 1 : état des connaissances et mise en charge implantaire immédiate, présidée par T. Taylor (États-Unis) et N. P. Lang (Suisse)

Immediate implant loading : what factors are important ? (H. P. Weber, États-Unis)

Diplômé de l'Université de Berne (Suisse) et de la Harvard School of Dental Medecine (États-Unis) où il est professeur de dentisterie restauratrice, le Dr Weber partage son temps entre la recherche clinique, l'enseignement et la clinique implantaire.

Le propos présenté ici définit clairement l'argument du conférencier : l'émergence de l'ostéointégration dans les traitements implantaires les a, dans certains cas, alourdis. Chirurgies multiples, allongement du temps thérapeutique, complexité de l'acte implantaire et coûts sont fréquemment cités comme des paramètres dont chacun tour à tour va (ou devra) être repensé ou remis en question pour aboutir à de nouveaux concepts. Parmi ceux-ci, la mise en charge immédiate repose sur les notions de fixité implantaire, de dessin d'implant et de ses propriétés de surface, de maturité du praticien et de la signification que chacun tire de la réussite de ses traitements.

Après avoir rappelé, au travers de la littérature [1-4], les taux de succès impressionnants des prothèses adjointes supra-implantaires immédiates sur barres, comparables à la mise en charge différée, le Dr Weber aborde la délicate question de la prothèse fixée unitaire et plurale. Cet aspect de la question soulève maintes difficultés : comment estimer la stabilité en tant que seuil critique ? et, en corollaire, comment gérer les contraintes occlusales ? Si l'on compare les données fournies par les moyens de cette évaluation : l'indice Hounsfield (calculé informatiquement dans l'examen tomodensitométrique), la valeur, en newton par centimètre, fournie par un dispositif dynamométrique placé sur l'implant, le Periotest® et le système OstellTM, l'on constate une corrélation entre eux qui demande à être confirmée par de plus amples investigations.

Le conférencier recommande la prudence, particulièrement si la stabilité implantaire ne peut être obtenue grâce à des extensions suffisantes dans le périmètre de l'arcade. Pour éviter tout revers, les considérations esthétiques s'attacheront au comportement gingival, implicitement non prévisible.

Immediate loading of the full maxilla : a logical progression to a predictable end (Robert A. Jaffin, États-Unis)

Selon le Dr Jaffin : « La clé de la mise en charge immédiate passe par la maîtrise des micromouvements. » Un des éléments propres pour y parvenir est d'avoir recours à des implants-vis dont le filetage est large plutôt que serré ; cela surtout dans les situations difficiles où le tissu osseux est peu dense.

Une autre donnée rarement citée, car peu explorée, concerne le type de connexion unissant l'implant au pilier. Si un implant est muni d'un hexagone externe ou d'une connexion en bout à bout, la réaction engendrée au niveau osseux est différente de celle d'un implant dont la connexion est du type cône Morse (implant ITI®) [5]. L'étude, menée par la méthode des éléments finis, montre que la transmission à la fois horizontale et verticale des forces occlusales d'un implant avec connexion hexagonale externe se fait au niveau osseux crestal alors que dans le cas d'une connexion par cône Morse (ITI), seule la composante horizontale se manifeste à ce niveau, la composante verticale se développant plus profondément.

Ce principe permet de bâtir l'hypothèse que, dans le cadre d'implants chargés dès leur pose, ce dernier mode de connexion serait préférable si l'on attend, par une meilleure absorption des forces, une moindre résorption osseuse. Le Dr Jaffin ajoute que cette notion s'applique également à la mise en charge immédiate chez les patients bruxomanes (sic). Les critères autorisant cette technique sont les suivants : la qualité et le volume osseux, l'espacement et l'orientation des implants, la capacité du clinicien à clarifier et transmettre son traitement à l'équipe multidisciplinaire, l'analyse occlusale, la capacité du patient à s'« engager » (compliance) et la conscience de l'aspect de technique sensible.

Immediate loading of posterior single tooth implants (A. Barone, Italie)

Après son diplôme de chirurgien-dentiste en 1991 (Naples, Italie), le Dr Barone effectue plusieurs séjours courts aux États-Unis et dans diverses universités pour assister à la consultation en parodontologie ou y pratiquer la recherche scientifique. En 1993, il est professeur invité à la State University of New York où, en 1998, il devient étudiant en implantologie et chirurgie buccale. Il est depuis 2002 professeur sous contrat à Milan. Une étude en cours, « Immediate loading of SLA ITI implants for single restorations : a prospective clinical study (Preliminary report at 6 months) », permet d'évaluer les résultats d'implants unitaires ITI® en secteur postérieur chargés immédiatement. Vingt patients sont sélectionnés en fonction de critères d'exclusion stricts. Les critères d'inclusion sont : la possibilité de poser des implants dont la longueur n'est pas inférieure à 12 mm et la signature par le patient d'un consentement éclairé.

Posés conformément à la règle ITI, seuls les implants dont les valeurs d'ISQ (implant stability quotient) atteignent ou dépassent 62, feront partie du protocole (Fig. 1).

A cela s'ajoute une étude radiographique pour mesurer la distance qui va de l'épaulement de l'implant au premier contact entre l'os et l'implant, du jour de l'installation de la dent provisoire (qui prend place 24 heures après la pose de l'implant) aux visites suivantes (Fig. 2).

Sur les 20 implants posés (tous en position 36), un seul a été perdu à 4 semaines. Tous les autres implants étaient stables à 6 mois. À 6 mois, la perte osseuse moyenne de 0,22 mm autour des implants n'était pas statistiquement significative, pas plus que la valeur augmentée de l'ISQ.

Discussion

« Utilisez-vous un matériau de greffe pour combler le vide présent autour de l'implant dans l'alvéole ? Quelle est la limite à cette attitude face aux diverses situations cliniques ? » résument les interrogations des congressistes. Cependant, les réponses fournies montrent, par la diversité des opinions, qu'un consensus n'a pu s'établir faute, probablement, d'une insuffisance des niveaux de preuve.

Jaffin : « Si quatre murs osseux sont présents, je ne comble pas cet espace. En revanche, si un ou même plusieurs murs viennent à manquer, j'utilise alors du Bio-Oss® conjugué à une membrane Bio-Gide®. »

Ganeles : « Nous utilisons de l'os autogène davantage pour satisfaire notre esprit à ne pas laisser un espace vide que pour des raisons de justification biologique ; cet espace horizontal, ce vide, a une valeur critique que nous ne connaissons pas (elle se situe probablement entre 1 et 2 mm) et qui, dans ses potentialités, semble liée, entre autres, à l'état de surface de l'implant. »

Lindhe : « Ma position sur la question est que si cet espace se remplit de coagulum et que celui-ci se stabilise, il s'ensuit un remplissage osseux, à condition que les cellules osseuses spécialisées prolifèrent. » Un congressiste insiste et demande aux conférenciers de citer des publications sur la question se rapportant au système ITI, cela en vue de se conformer à cette dentisterie factuelle.

Lindhe : « Plusieurs études sont disponibles [6-8], dont deux, une sur l'animal et une sur l'homme, montrant qu'avec la surface SLA, cet espace horizontal peut être important. »

Session 2A : les facteurs de croissance, présidée par E. Hjørting-Hansen (Danemark) et R. Williams (États-Unis)

Up-date on BMP-2 (T. Oates,,s-Unis)

Pour mieux comprendre les progrès accomplis depuis les premiers travaux d'Urist en 1965 et qui devaient mener à ce que nous savons faire de nos jours, à savoir produire des molécules actives d'un point de vue biologique, l'ingénierie tissulaire peut être considérée comme un des outils les mieux adaptés. La BMP-2, appartenant à l'importante famille de molécules des BMP (bone morphogenetic proteins), passe par ce parcours si l'on veut comprendre pourquoi elle constitue un progrès majeur.

Le Dr Oates, qui est professeur dans le département de parodontologie de l'University of Texas Health Science Center (San Antonio), mais aussi titulaire d'un doctorat d'État en biochimie et biophysique moléculaire, décrit la stratégie de l'ingénierie tissulaire au travers de 4 approches :

- l'approche par conduction, qui utilise les membranes et les supports dont un exemple (de support) est représenté par l'état de surface implantaire SLA ;

- l'approche par induction, qui utilise les facteurs de croissance tels que les BMP ;

- l'approche par culture cellulaire, pouvant aboutir à la formation d'un organe véritable;

- l'approche par thérapie génique, destinée à contrôler le développement tissulaire.

La BMP-2 est vue comme une molécule inductive capable de stimuler des cellules aboutissant à leur différenciation en cellules ostéoblastiques. Ce phénomène s'accomplit grâce à un signal et le futur pourrait résider dans la régulation de la transduction de ce signal représentant alors un aspect important de nos traitements.

On décrit diverses sources de stimuli à l'origine de ces signaux (par exemple, les facteurs de croissance solubles).

La BMP-2 représente un des éléments sur plus de 40 que constitue la superfamille des TGF-ß. Elle est également un réel facteur de différenciation sur les cellules mésenchymateuses, est source d'ostéoinduction, mais requiert pour être active des niveaux de concentration nettement supérieurs aux niveaux physiologiques.

Deux études cliniques multicentriques résument les applications d'augmentation osseuse et du sinus des BMP-2 : l'étude sur l'os alvéolaire met en évidence la supériorité des groupes tests sur les groupes témoins avec des concentrations de BMP-2 de 0,75 mg/ml et 1,50 mg/ml ; l'étude sur l'élévation du plancher du sinus confirme la supériorité de cette protéine ostéoinductrice sur l'os autogène ou les allogreffes.

Et le Dr Oates de conclure sur une note qui confirme le souffle créateur de certains chercheurs : l'idée de revêtir des implants avec du BMP-2 [9].

Clinical applications of platelet rich plasma : alveolar ridge preservation, hard and soft tissue grafting, esthetics (T. Sclar, États-Unis)

L'utilisation du PEP (plasma enrichi en plaquettes) en implantologie nécessite de ne pas perdre de vue l'aspect extrêmement sensible de la technique d'acquisition, de préparation et de maniement clinique dont les répercussions peuvent être non négligeables sur les résultats obtenus.

Afin de favoriser l'ostéointégration, des applications topiques de PEP se feront alors que l'implant est en place. Les greffons, qu'ils soient d'os autogène trabéculaire sous forme fragmentée, d'os en bloc cortico-spongieux ou de tissus mous, seront conservés dans une solution de PEP non activée pour théoriquement favoriser l'absorption des facteurs de croissance.

Il faut utiliser sur le site aussi peu de PEP que possible, minimiser l'effet de dilution en ne perdant pas de vue qu'il ne s'agit pas d'un rinçage et, dans tous les cas, respecter les principes chirurgicaux.

Les membranes résorbables doivent être humidifiées avec quelques gouttes de PEP activé pour leur immobilisation (Fig. 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 et 13). Pour des greffes de gencives, le protocole est identique. Il faut éviter d'interposer du PEP activé entre le greffon de gencive et le site receveur avant de l'immobiliser sur son site receveur, ce greffon ne doit pas être immergé dans du PEP activé avant d'être immobilisé sur son site (Fig. 14, 15, 16 et 17).

Cette technique, qui est une technique sensible, n'est pas sans connaître certains revers, notamment chez le jeune adulte qui a subi des augmentations osseuses préalables et chez qui on assiste à une résorption de l'os ayant reçu du PEP.

Session 2B : new prosthetic materials in implant dentistry, présidée par H.P. Weber (États-Unis) et A. Watkinson (Grande-Bretagne)

Mechanics of ITI abutments (A. Wiskott, Suisse)

Diplômé de l'Université de Genève, le Dr Wiskott a, en 1982, soutenu un Master of Science en parodontologie à l'University of Michigan, puis en 1989, un Master of Science en prothèse fixée à l'University of Washington. Récompense de son travail, il se voit remettre en 1998 un doctorat d'État de l'Université de Genève.

La présentation qui nous est proposée concerne une des pièces les plus sujettes à questionnement : le pilier. Il représente la pièce intermédiaire entre l'implant et la superstructure et a fait l'objet d'intarissables publications tant il est question, malgré les efforts de la recherche et du développement, de dévissage, de fracture de vis et autres.

En revanche, le pilier conique du système ITI® semblerait être un maillon fort, comme le démontre le conférencier à partir d'arguments fondés sur les niveaux de preuve.

Le premier principe à énoncer concerne la connexion, qui doit être conçue de telle manière à minimiser le transfert de la charge au filetage et à la maximiser vers les surfaces d'appariement.

La Figure 18 montre 4 systèmes implantaires (BrånemarkTM, Core-Vent, Spline et ReplaceTM) considérés comme représentatifs et qui ont tous en commun un élément : ils sont tous munis d'un mode d'union à parois parallèles et ceci n'est pas sans conséquences.

Les parties mâles et femelles laisseront toujours subsister entre elles un espace. Il ne peut pas en être autrement, car faute de cela, elles ne pourraient s'emboîter : cela s'appelle la tolérance. Cela aboutit à des contacts entre bords et arêtes ; ce qui sauve le système, c'est en quelque sorte la compensation que fournissent, au mécanisme central, les contacts entre les pièces du bord périphérique de l'implant et qui leur sont supérieurs.

Une liaison conique doit être libre d'exprimer son élasticité et donc de se positionner à un niveau favorable : donc, pour cela, il est approprié que seules les parties coniques soient en contact avec leurs contreparties sans qu'aucune autre pièce ne vienne buter dans le plan vertical où elle occasionnerait un effet limitant l'élasticité recherchée (Fig. 19).

Autre élément : quelle est la raison de la situation à mi-hauteur du cône Morse de l'octogone ? D'un point de vue mécanique, cette zone est appelée zone neutre - c'est-à-dire une zone où rien ne se passe - et c'est l'endroit que les chercheurs ont choisi pour installer l'octogone, qui représente non pas une structure chargée de supporter des contraintes, mais une structure de positionnement mécanique servant de repère.

Enfin, si l'on compare la résistance mécanique de divers piliers, le meilleur score est fourni par le pilier plein ITI®, dont le taux d'échec est de 0,1 % à 5 ans alors qu'il est, pour une période identique, de 1 % pour le pilier « compatible ITI » que l'on peut surcouler et de 10 % pour un pilier expérimental qui serait reconstitué avec une vis et du composite. À la lumière de ces résultats, le Dr Wiskott conclut que les tests de laboratoires constituent une série d'observations qui ont une valeur prédictive dans l'environnement clinique.

Session 3A : surgical session : innovative surgical procedures related to ITI implants, présidée par D. Buser (Suisse), M. Schwartz (États-Unis) et D. Weingart (Allemagne)

Resonance frequency measurement of implants stability in vivo on implants with a sandblasted and acid-etched (SLA) surface (R. Barewal, États-Unis)

« Est-il possible de mesurer l'ostéointégration ? » questionne la conférencière. En d'autres termes, comment quantifier les modifications tissulaires de cicatrisation de ce tissu emprisonnant l'implant qu'est l'os? La réponse réside dans la mesure de la stabilité implantaire et l'utilisation d'un instrument ayant pour principe l'analyse de la fréquence de résonance (AFR).

Ce protocole connu [10] a surtout concerné des implants lisses à deux temps. L'intérêt de son application sur des implants à un temps est d'explorer les moments initiaux de la cicatrisation de l'implant en fonction, d'une part, de l'état de surface de l'implant (implant ITI rugueux) et, d'autre part, de la typologie osseuse.

L'étude porte sur 20 patients qui reçoivent chacun 1 à 4 implants dans des zones maxillaires et mandibulaires postérieures pour un os dont le type sera évalué de 1 à 4. L'AFR est relevée pour chacun des implants à 1, 2, 3, 4, 5, 6, 8 et 10 semaines. Sur les 27 implants posés, 1 seul échoue.

L'étude - jamais publiée auparavant - sur la stabilité osseuse d'implants à surface rugueuse dans les premières semaines qui suivent leur pose montre que les valeurs les plus basses de fixité implantaire, traduisant la liaison os/implant, se situent à 3 semaines (Fig. 20).

Autre fait intéressant : alors que l'os de type 4 présente une chute spectaculaire de fixité des implants à 3 semaines, il semble que cette stabilité rattrape la valeur de celle des situations osseuses de type 1, 2 et 3, ceci à 6 semaines et sans différence significative.

Rationale and surgical protocol for optimising soft tissue esthetics in immediate transmucosal implant placement using connective tissue graft (S. Chen, Australie)

Le Dr Chen s'intéresse aux déterminants de l'implantation immédiate en secteur esthétique. Il explique pourquoi, en ce domaine, un résultat, non inesthétique mais loin d'être idéal, peut constituer, dans d'autres cas, un parfait échec esthétique.

Le succès d'un implant immédiat se concrétise par la régénération osseuse, l'ostéointégration et la création d'un contour gingival harmonieux (Fig. 21, 22, 23, 24, 25 et 26).

Les facteurs influant sur l'esthétique sont le biotype gingival et l'état de l'os vestibulaire. Des biotypes fin et épais ont été décrits [11] (Tableau I). Des 29 cas traités (8 à biotype épais et 21 à biotype fin), le conférencier tire les enseignements suivants :

• 55 % des cas traités étaient considérés comme des échecs d'un point de vue esthétique ;

• les échecs esthétiques concernaient 50 % des sites à biotype épais et 67 % des sites à biotype fin ;

• l'os vestibulaire des sites à insuccès présentait des altérations morphologiques constatées lors du positionnement implantaire dans :

- 75 % des sites à biotype épais ;

- 50 % des sites à biotype fin.

Immediate implant placement utilizing the tapered ITI dental implant (J. R. Beagle, États-Unis)

Ici revient la question soulevée précédemment et à laquelle nous sommes confrontés lors de nos chirurgies. Celle-ci porte sur les implants au dessin remarquablement éloigné du logement alvéolaire une fois la dent extraite. Il est essentiel de tenir compte des voisinages anatomiques et dentaires par une racine artificielle adaptée. Aussi, la demande des cliniciens de voir la recherche et le développement produire un implant mimant la morphologie radiculaire s'est-elle vue concrétisée par la mise au point de l'implant ITI TE ®. L'implant TE ® est formé d'une partie apicale cylindrique procurant une stabilité primaire et d'une partie coronaire conique qui, par apposition osseuse, établira la stabilité secondaire. Cet implant est autotaraudant et autodirectionnel.

Ces particularités le rendent compatible avec une mise en charge immédiate.

Le TE ® est disponible en 3 diamètres : 3,3/4,8, 4,1/4,8 et 4,8/6,5 mm.

Une étude en cours portant sur 133 patients et 189 implants indique que ces implants sont essentiellement employés pour le maxillaire en secteur antérieur.

Immediate loading of 2 interforaminal ITI dental implants supporting an overdenture - clinical and radiographical results after 24 months (A. S. Stricker, Allemagne)

La littérature abonde en données sur la mise en charge immédiate de patients totalement édentés. Avec des résultats à long terme excellents, ces traitements concernent le cas de figure de 4 implants réunis par une barre trapézoïdale. Le Dr Stricker se demande, curiosité scientifique oblige, si cette situation n'est pas extrapolable à une liaison linéaire par barre de 2 implants. Le protocole suppose la mise en place de la barre sur les 2 implants mandibulaires à état de surface SLA à 1 jour postopératoire. Au bout de 7 jours, les fils de suture sont retirés et la prothèse adjointe supra-implantaire est posée. Le patient repart avec la recommandation d'une alimentation semi-liquide pendant un mois (Fig. 27 et 28). Dix patients font partie de l'étude.

Les patients sont ensuite suivis pour des rappels réguliers, au cours desquels est relevé le niveau osseux, par des clichés radiographiques pour apprécier une éventuelle résorption, et le saignement au sondage. Au bout de 2 ans, aucun implant n'a été perdu; la moyenne de perte osseuse s'est établie à 0,7 mm et le questionnaire de satisfaction indique une amélioration en termes de qualité de vie pour tous les patients, sauf un.

Anatomical findings in 100 consecutive sinus floor elevations (C. M. ten Bruggenkate, Pays-Bas)

Chirurgien maxillofacial, le Dr ten Bruggenkate, membre ITI, étudie particulièrement les sinus maxillaires. Son intérêt pour l'anatomie fournit un enseignement riche dans les applications quotidiennes de l'implantologie.

Il n'est pas de chirurgie simple et ce principe s'applique aux sinus maxillaires dont l'anatomie (plancher) varie considérablement. Il est crucial de la connaître pour gérer correctement les actes en chirurgie dentaire. À partir d'observations faites lors de 100 chirurgies des sinus, l'on peut noter les caractères suivants.

Si le mur osseux de l'abord chirurgical du sinus est fin, il apparaît bleuâtre, car transparent. L'utilisation d'une grosse fraise-boule diamantée diminuera les risques de déchirure de la membrane de Schneider. Cette situation concerne 78 % des cas.

Le mur osseux épais demande, lui, un affinage de son épaisseur par fraisage. Le fraisage doit s'étendre au-delà des dimensions voulues du volet. Cette situation se rencontre dans 4 % des cas.

Si le sinus a un mur convexe, le dessin du volet apparaît trapézoïdal dont le plus petit côté regarde vers le bas. Le bord-charnière est alors courbe. Ce cas est un des plus délicats (pourcentage d'occurrences : 6 %).

Le sinus étroit dans un plan frontal limite physiquement le pivotement vers l'intérieur du volet osseux qui bute sur son mur interne. Gestion : dégagement maximal muqueux de façon à pouvoir déplacer le volet en direction crânienne (pourcentage d'occurrences : 4 %). Le sinus large rend difficile la création d'un plancher sur toute la largeur de ce sinus.

Gestion : faire un volet très large et l'élever en position haute (pourcentage d'occurrences : 7 %).

Les septa d'Underwood, que la littérature relève dans 16 à 58 % des cas, peuvent atteindre 17 mm de hauteur. Ces structures compliquent la manœuvre chirurgicale. Une solution consiste à préparer le volet osseux en double « u » ou à faire deux volets (pourcentage d'occurrences : 48 %).

Le Dr ten Bruggenkate décrit un autre type de septa qui est le septa longitudinal qu'il ne faut pas confondre lors d'une chirurgie avec le mur osseux des fosses nasales (pourcentage d'occurrences : 2 %).

Relation entre les muqueuses du sinus et de la cavité buccale (pourcentage d'occurrences : 2 %).

Session 3B : prosthetic session : innovative prosthetic procedures related to ITI implants, présidée par C. Hammerle (Suisse), F. Higginbottom (États-Unis) et G. Solnit (États-Unis)

Comparing the effiency of three different treatment modalities after 8 years (D. Wismeyer, Pays-Bas)

Le Dr Wismeyer est implantologiste, spécialiste de la douleur et de la prothèse maxillofaciales.

Quels éléments nous fournit la dentisterie fondée sur les preuves concernant les prothèses amovibles supra-implantaires (PASI) mandibulaires : 2 implants ? 4 ? sur attachements boules ou sur barre ?

Un essai clinique comparatif randomisé est le mode d'étude choisi. C'est en effet la seule méthode qui permette de garantir que les groupes que l'on compare sont sur un pied d'égalité éliminant ainsi les biais de sélection et les facteurs de confusion.

Cette étude, qui compare 3 protocoles de traitement, implique la participation de 110 patients traités par PASI avec des implants de l'ITI Dental Implant System®. Pour garantir une répartition aléatoire de l'échantillon de patients, l'essai clinique prévoit que l'attribution des traitements aux sujets sera effectuée par ordinateur. Le patient n'interviendra en aucune manière dans cette décision. L'ordinateur sélectionne également les 3 groupes d'échantillon pour qu'ils soient comparables.

Les 3 groupes se répartissent ainsi :

- un groupe avec 2 implants et ancrages sphériques (2 IAS) ;

- un groupe avec 2 implants et une barre unique (2 IBU) ;

- un groupe avec 4 implants et une barre triple (4 IBT).

Les objectifs de l'étude sont d'évaluer la satisfaction du patient, de statuer sur les conditions cliniques et radiographiques, d'établir des coûts, de qualifier le suivi et l'efficacité.

Au total, 25 critères allant de la fracture du pilier à la profondeur au sondage en passant par le rebasage de la prothèse sont évalués. Le suivi prothétique, par exemple, indique un besoin chez 53 % des 2 IAS, 74 % des 2 IBU et 54 % des 4 IBT. Si ses coûts en euros sont identiques pour les 3 groupes, le nombre de visites que l'on y a consacré est, en revanche, différent. Ainsi, si l'on analyse le pourcentage des patients ayant passé 9 séances ou plus, l'on obtient le résultat suivant : 2 IAS < 2 IBU < 4 IBT.

Ces données montrent que sur du long terme, le traitement le plus efficace des PASI mandibulaires est la formule de 2 implants connectés par une barre.

Immediate full arch rehabilitation in the edentulous maxilla with SLA implants (J.-P. Bernard, Suisse)

Le Dr Bernard est l'un des promoteurs de la démythification de l'implantologie moderne. Sa démarche rassemble l'ensemble des protocoles menant à une simplification des thérapeutiques implantaires. Parallèlement, des évolutions majeures ont orienté ces traitements dans le sens de la demande des patients : raccourcissement des délais, allègement des protocoles.

Que faire si la prothèse amovible doit être portée immédiatement après la chirurgie implantaire d'un maxillaire complètement édenté ? Voilà la question qui, selon le conférencier, prime sur toutes celles qui préoccupent le chirurgien. La réponse trouve sa justification dans la mise en charge immédiate et l'implant à surface SLA renforce cette orientation par la qualité de l'ostéointégration qu'elle suscite.

La prothèse guide l'acte chirurgical. La stratégie consiste à prévoir la segmentation de la restauration globale définitive et pour cette raison, 8 implants et non pas 6, (qui n'autorisent qu'un bridge monobloc) seront posés en position 1, 3, 4 et 6, rendant réalisables 4 bridges de trois éléments chacun.

Les situations osseuses défavorables se régleront par 10 implants, voire 9.

Un montage directeur permet de se mettre en situation et d'obtenir l'assentiment du patient et le guide chirurgical qui en est tiré permet un marquage osseux des entrées implantaires.

Le bridge provisoire réalisé au laboratoire de prothèse est transvissé et fixé le même jour, ce qui suppose un parallélisme des implants le plus rigoureux possible.

Notre expérience, limitée, porte sur 6 patients ayant reçu 53 implants ; 3 cas d'arcades avec 8 implants, 1 avec 9 implants et 2 avec 10 implants. Deux implants perdus sont les seuls échecs et proviennent de sites distaux maxillaires supérieurs.

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