Cicatrisation initiale d’implants placés dans des alvéoles après extraction : étude expérimentale chez le chien Beagle. II – Altérations des crêtes osseuses - JPIO n° 04 du 01/11/2010
 

Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 04 du 01/11/2010

 

Revue Scientifique Internationale – La sélection

Implantologie

Yves Reingewirtz  

Deux caractéristiques inhérentes au protocole expérimental doivent être rappelées en préambule de ce second article. La première est que, par la « non-horizontalité » du plateau osseux après extraction des racines P3 et P4, le niveau coronaire de l’implant affleurait le niveau osseux en vestibulaire et se trouvait en position sous-osseuse (– 0,7 mm) en lingual. La seconde est le rejet dans cette étude des cas où une déhiscence osseuse a pu apparaître, notamment en...


Deux caractéristiques inhérentes au protocole expérimental doivent être rappelées en préambule de ce second article. La première est que, par la « non-horizontalité » du plateau osseux après extraction des racines P3 et P4, le niveau coronaire de l’implant affleurait le niveau osseux en vestibulaire et se trouvait en position sous-osseuse (– 0,7 mm) en lingual. La seconde est le rejet dans cette étude des cas où une déhiscence osseuse a pu apparaître, notamment en raison de l’extraction.

Les résultats montrent à 8 semaines une perte osseuse moyenne de 0,6 mm en vestibulaire, et une stabilité osseuse en lingual ; une perte osseuse plus marquée au niveau de P3 (1,05 mm) qu’au niveau de P4 (0,52 mm), une moindre perte osseuse pour le groupe d’implants CaP (0,35 mm) par rapport au groupe AE (0,97 mm). La fermeture de l’espace crête osseuse résiduelle-implant met en évidence une cicatrisation osseuse plus importante dans le site d’extraction P4 (l’espace évolue de 3,87 à 1,1 mm) par rapport au site P3 (fermeture de 1,21 à 0,1 mm). Ce résultat confirme celui obtenu dans l’étude précédente, à savoir le rôle primordial dévolu à l’espace occupé par le caillot entre l’alvéole et l’implant, et à la stabilité du caillot (cf. infra l’étude de Polimeni et al. à titre de justification).

Une première controverse apparaît donc dans ces résultats avec ceux affichés par Araujo et al. (Araujo MG, Sukekava F, Wennstrom JL, Lindhe J. Ridge alterations following implant placement in fresh extraction sockets : an experimental study in the dog. J Clin Periodontol 2005;32: 645-652) montrant une perte osseuse de 2 à 2,5 mm en vestibulaire. La différence notable avec les résultats obtenus par Vignoletti résulterait pour ce dernier d’une part de l’étude histologique plus tardive pour Araujo (à 3 mois) et du diamètre d’implant plus important chez ce dernier (4,1 mm).

L’importante altération postextractionnelle de la crête osseuse en vestibulaire, malgré l’implantation, doit nous faire prendre conscience un peu plus encore de l’empirisme associé à cette approche thérapeutique, notamment lors du traitement des zones antérieures esthétiques.