Mise en charge immédiate d’implants dentaires placés dans des sites atteints ou non par la maladie parodontale : étude clinique avec 4 ans de suivi - JPIO n° 01 du 01/02/2011
 

Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 01 du 01/02/2011

 

Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique

Implantologie

Brenda Mertens  

But de l’étude

Cette étude prospective sur 4 ans compare les résultats d’implants mis en charge immédiatement après avulsion de dents atteintes de lésions parodontales chroniques ou non.

Matériels et méthodes

Au total, 37 patients ont été inclus dans cette étude. Au total, 275 implants ont été placés et mis en charge immédiatement après avulsions : 197 au niveau de sites atteints par la maladie parodontale (infected sites group, IG) et 78...


But de l’étude

Cette étude prospective sur 4 ans compare les résultats d’implants mis en charge immédiatement après avulsion de dents atteintes de lésions parodontales chroniques ou non.

Matériels et méthodes

Au total, 37 patients ont été inclus dans cette étude. Au total, 275 implants ont été placés et mis en charge immédiatement après avulsions : 197 au niveau de sites atteints par la maladie parodontale (infected sites group, IG) et 78 implants au niveau de sites non infectés (non-infected sites group, NG), mais où l’avulsion a été indiquée pour des raisons endodontiques, carieuses ou de fractures iatrogènes. Dans les deux cas, les patients ont reçu 1 g d’amoxicilline 1 h avant la chirurgie. La chirurgie a compris également un débridement du tissu de granulation, un rinçage au sérum physiologique, un positionnement apical de l’implant 4 mm au-delà de l’apex précédent, un sous-forage pour assurer une bonne stabilisation primaire, la limite coronaire se situant au niveau de la paroi alvéolaire linguale ou palatine. La prescription comprenait des antalgiques, 1 g d’amoxicilline deux fois par jour pendant une semaine ainsi que des bains de bouche à la chlorhexidine deux fois par jour pendant deux semaines. Juste après l’intervention, on réalise la mise en charge immédiate des implants avec des prothèses provisoires. Des visites de contrôle ainsi que les examens cliniques (indice de plaque et de saignement) ont été réalisés par une hygiéniste dentaire tous les six mois. Les examens radiologiques ont été réalisés une fois par an (mesure du changement de hauteur du niveau osseux marginal). La prothèse définitive a été placée après 5 mois.

Résultats

Après 48 mois de suivi, le IG montre un taux de survie de 98,9 % (2 implants perdus après un mois) et le NIG de 100 %. Il n’y a pas de différence statistique significative entre les deux groupes aussi bien pour les examens cliniques que radiologiques. Les résultats montrent une bonne santé des tissus mous et durs péri-implantaires pendant la période de 4 ans.

Conclusion

La mise en place d’implants dans des zones infectées n’est plus forcément contre-indiquée si des procédures cliniques appropriées comme l’administration d’antibiotiques, le nettoyage méticuleux de la zone et le débridement alvéolaire sont réalisés avant la procédure chirurgicale implantaire. Dans cette étude, les implants montrant une stabilité primaire lors de la chirurgie et posés au niveau de sites atteints par la maladie parodontale n’ont pas montré de taux de complications supérieurs et ont affiché une intégration tissulaire péri-implantaire favorable, similaire à celle obtenue avec des implants posés dans des sites non infectés. Néanmoins, les données concernant l’évolution du niveau osseux sont insuffisantes et davantage d’études cliniques et histologiques sont nécessaires.

Commentaires

Cette étude bénéficie d’un recul clinique intéressant, mais on peut regretter qu’aucun sondage n’ait été réalisé ; on observe également que seuls les grands fumeurs ont été exclus. En outre, elle s’appuie davantage sur la survie des implants que sur le succès, qu’ils ont défini comme suit : stabilité de l’implant, absence de zone radioclaire de suppuration et de douleur. Ceci est une définition peu pertinente du succès implantaire qui ne prend pas en compte la destruction osseuse même s’ils l’ont mesurée. Néanmoins, il est intéressant de voir qu’avec une bonne indication (à savoir ici uniquement des monoradiculées), une procédure chirurgicale méticuleuse, une thérapeutique de soutien adéquate, et une bonne coopération et motivation du patient, il n’y avait pas de différence importante (pas de différence significative) entre la mise en place d’implants dans une zone infectée ou non après 4 ans. Les résultats à long terme devraient nous confirmer le bien-fondé de cette approche clinique.