Stérilisation des instruments dynamiques
 

Les cahiers de prothèse n° 106 du 01/06/1999

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Une enquête épidémiologique dans les Alpes-Maritimes auprès de 256 chirurgiens-dentistes libéraux évalue le mode d'entretien des instruments dynamiques.

Une stérilisation efficace des instruments rotatifs sont au nombre de quatre : purge, nettoyage externe, nettoyage interne automatisé et enfin, conditionnement et stérilisation.

La purge des instruments avant toute manœuvre de décontamination et le nettoyage externe...


À RETENIR :

Une enquête épidémiologique dans les Alpes-Maritimes auprès de 256 chirurgiens-dentistes libéraux évalue le mode d'entretien des instruments dynamiques.

Une stérilisation efficace des instruments rotatifs sont au nombre de quatre : purge, nettoyage externe, nettoyage interne automatisé et enfin, conditionnement et stérilisation.

La purge des instruments avant toute manœuvre de décontamination et le nettoyage externe sont effectués par tous les dentistes sauf un.

Par contre, le nettoyage interne automatisé, n'est effectué que par 28 dentistes. La stérilisation est assurée par autoclave pour 112 dentistes, par chémiclave pour 12 autres et est supposée être effectuée par Poupinel pour 50 autres.

Trois dentistes (1,17 %) effectuent successivement les quatre étapes entre chaque patient.

Treize dentistes (5,1 %) effectuent successivement les quatre étapes, mais pas toujours entre chaque patient.

Ces résultats, néfastes pour notre profession, sont analysés et expliqués dans la discussion. Il en ressort un manque d'information de la profession et une nécessité d'investissement (autoclave, inefficacité du Poupinel, nombreux jeux d'instruments, durée de vie réduite).

Pourquoi cette étude ?

L'éthique et le Code de déontologie des chirurgiens-dentistes par ses articles 3-I et 62 nous imposent de prévenir les risques de contamination croisée au sein de nos cabinets. Le conseil national de l'Ordre nous y incite, les médias placent la sécurité au cœur de la relation soignant-soigné. Le maillon « faible » de la chaîne d'asepsie est l'entretien et la stérilisation des instruments rotatifs. Le but de cette enquête épidémiologique est d'évaluer les connaissances des dentistes sur ce sujet et les mesures qu'ils prennent en pratique quotidienne.

Comment ?

Après accord du conseil départemental de l'Ordre des Alpes-Maritimes, une enquête par sondage a été menée en 1997 sur 256 praticiens tirés au sort sur la liste du conseil de l'Ordre. Les dentistes salariés et les orthodontistes ont été exclus préalablement de cette liste. Un questionnaire en quatre parties leur a été soumis oralement par un enquêteur : la première consacrée aux renseignements généraux relatifs au mode d'exercice, la deuxième aux moyens de décontamination, la troisième aux moyens de stérilisation et la quatrième pour déterminer le nombre d'instruments rotatifs.

Le questionnaire avec des questions simples et non ambiguës est fourni, le mode recrutement de l'échantillon précisé.

Et alors ?

L'échantillon de 256 praticiens comporte 200 hommes et 56 femmes diplômés en moyenne en 1979 : 227 sont omnipraticiens et 29 « spécialistes » en parodontologie ou implantologie. Cent six exercent en groupe et 150, seuls. Les premiers ont plus souvent une assistante (76,4 % contre 50,7 % pour exercice seul).

Quarante et un pour cent des praticiens (soit 105) possèdent un système de décontamination du circuit d'eau, ce pourcentage est de 69 % pour les spécialistes (20 sur 29).

Tous les praticiens sauf un purgent les instruments rotatifs avant toute manœuvre de décontamination.

Sur les 256 dentistes interrogés, 246 effectuent un nettoyage manuel externe, trois possèdent un appareil permettant le nettoyage automatisé externe (Terminator®) et six ignorent cette étape. Le nettoyage interne automatisé (Turbocid®, Assistina®, Kavolifetime®, Sirona hygiene center®) est réalisé par 28 dentistes (10,9 %) dont quatre qui l'utilisent comme unique et ultime manœuvre. Un nettoyage interne manuel est réalisé par 64 dentistes (25 %). Donc 64,07 % des dentistes ne réalisent aucun nettoyage interne.

Dans l'échantillon interrogé, 174 dentistes (68 %) stérilisent occasionnellement (143) ou systématiquement (31) leur instrumentation dynamique. La chaleur sèche est utilisée dans 50 cas, la vapeur d'eau pour 112 cas et la vapeur chimique pour 12 praticiens. Pour 82 dentistes, les instruments dynamiques ne passent jamais au « stérilisateur ». En fonction de la fréquence de stérilisation, les auteurs ont classé les praticiens en trois groupes qui permettent de répartir tous les individus de l'échantillon et de suivre le protocole qu'ils appliquent à leurs instruments dynamiques.

Le nombre moyen de turbines est de 3,09 ± 1,81 et de 3,17 ± 1,75 pour les contre-angles.

Cette enquête met en avant un des points faibles de notre exercice en cabinet et doit nous inciter àmettre en œuvre une stérilisation efficace.