Comblement de sinus : deux approches différentes
 

Les cahiers de prothèse n° 107 du 01/09/1999

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Ces deux articles décrivent des techniques de comblement de sinus qui n'utilisent pas les prélèvements iliaques.

Pour Jovanovic, le prélèvement est intra-oral, souvent mentonnier et complété par des substituts osseux si le volume à combler est trop important. La mise en place des implants est simultanée à la greffe osseuse quand cela est possible.

Pour Tulasne, le prélèvement est crânien et la mise en place des...


À RETENIR :

Ces deux articles décrivent des techniques de comblement de sinus qui n'utilisent pas les prélèvements iliaques.

Pour Jovanovic, le prélèvement est intra-oral, souvent mentonnier et complété par des substituts osseux si le volume à combler est trop important. La mise en place des implants est simultanée à la greffe osseuse quand cela est possible.

Pour Tulasne, le prélèvement est crânien et la mise en place des implants, toujours différée de six mois.

Les taux de survie des implants placés dans ces sinus greffés sont respectivement de 93,9 % sur un total de 82 implants testés par Jovanovic et de 94,6 % sur un total de 390 implants contrôlés par Tulasne.

Le choix du site de prélèvement est bien explicité, la maîtrise technique apparaît dans les articles. Le faible recul et le nombre de cas limités de Jovanovic sont regrettables et il manque des informations sur les échecs de Tulasne. Des articles néanmoins intéressants.

Jovanovic et Hunt effectuent des comblements osseux intra-sinusiens avec de l'os endogène mandibulaire seul ou associé à des substituts osseux.

Intérêt

- pas de prélèvement extra-oral ;

- proximité avec le site receveur ;

- quantité suffisante pour une reconstruction modérée.

Mise en place de l'implant dans le même temps s'il existe au moins 5 mm d'os résiduel. Dans le cas contraire, la mise en place est différée de six à neuf mois.

Technique

Le prélèvement mentonnier est réalisé après préparation du site receveur. La membrane sinusienne est refoulée vers le haut. Le sinus est comblé avec du substitut osseux à distance de l'implant et de l'os endogène à son contact. Si l'implant n'est pas stable, il est retiré.

Résultats

- 28 patients traités (15 femmes, 13 hommes) ;

- âge moyen 47 ans ;

- 82 implants posés : 70 en un temps, 12 en deux temps ;

- 20 mois de recul (7 à 60) ;

- cinq implants perdus sur 82, soit un taux de survie de 93,9 %.

Les méthodes d'évaluation du succès ne sont pas détaillées. Les échecs sont plus fréquents quand la hauteur d'os résiduel est faible. Absence d'information sur la longueur des implants en situation d'échec. Les critères d'échecs ne sont pas assez stricts.

Tulasne et Camelo-Nunez présentent des greffes osseuses intra-sinusiennes réalisées avec des greffons prélevés sur la voûte crânienne.

Intérêt

- forte densité des greffons qui procurent une stabilité des reconstructions et d'excellentes conditions d'ancrage pour les implants ;

- faible résorption de ces greffons, surtout pour la reconstruction de la région alvéolaire (en comparaison à de l'os spongieux iliaque) ;

- quantité toujours suffisante pour reconstruire tout un maxillaire.

Technique

Nécessite pour le prélèvement crânien une expérience en chirurgie cranio-faciale. Un grand greffon corticospongieux est placé 10 à 15 mm au dessus du plancher. La cavité formée est comblée de particules osseuses fortement tassées.

Résultats

- 306 sinus greffés par os crânien de septembre 1990 à novembre 1998 ;

- contrôle scanner à six mois ;

- 456 implants posés ;

- 21 implants perdus sur 390 contrôlés, soit un taux de survie de 94,6 % (66 implants non contrôlés).

L'échec est lié à un défaut ou une perte d'ostéointégration évalués par indolence au vissage-dévissage et absence de mobilité. Quelques implants ne sont pas enfouis, leur nombre n'est pas précisé.

Absence d'information sur les implants en situation d'échec (longueur, type de chirurgie, implants enfouis ou non, complications sinusiennes associées).