Devenir à long terme des dents support traitées par la RTG - Cahiers de Prothèse n° 107 du 01/09/1999
 

Les cahiers de prothèse n° 107 du 01/09/1999

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Cette étude prouve l'intérêt de l'utilisation des techniques de régénération tissulaire guidée (RTG) sur 16 dents très compromises, supports de prothèses fixées (perte d'attache de 10,8 mm, poches de 8,8 mm).

Les critères d'inclusion des patients sont détaillés ; les interventions réalisées, le recueil et le traitement des résultats, clairement définis.

La RTG est efficace à court terme (1 an) et est fiable...


À RETENIR :

Cette étude prouve l'intérêt de l'utilisation des techniques de régénération tissulaire guidée (RTG) sur 16 dents très compromises, supports de prothèses fixées (perte d'attache de 10,8 mm, poches de 8,8 mm).

Les critères d'inclusion des patients sont détaillés ; les interventions réalisées, le recueil et le traitement des résultats, clairement définis.

La RTG est efficace à court terme (1 an) et est fiable à long terme (5,6 ans). Des gains significatifs du niveau d'attache sont obtenus à 1 an (+ 5,3 mm) et maintenus à long terme. Le support osseux est calculé à partir de radiogrammes comme un pourcentage de la longeur de la racine. Il est nettement augmenté à 1 an (+ 31 %) et est stable à long terme. A un an, les profondeurs de poche ont nettement diminué (- 6,1 mm), mais, à long terme, elles augmentent de nouveau (+ 0,8 mm).

À noter tout de même que les patients de l'étude sont non fumeurs, ont une excellente hygiène et viennent à leur rendez-vous de maintenance tous les trois mois... Des patients idéaux !

Pourquoi cette étude ?

La RTG est un moyen efficace pour traiter des défauts intra-osseux autour de dents naturelles. Cependant, ces défauts sont souvent situés sur des dents supports de prothèse dont le pronostic conditionne le plan de traitement prothétique. Le but de cette étude est d'évaluer la stabilité à long terme des traitements par la RTG des dents-supports dont le pronostic est compromis par des défauts intra-osseux sévères.

Comment ?

L'étude a été menée sur une série consécutive de 16 patients (5 hommes, 11 femmes) de 36 à 60 ans (49,6 ±7,7 ans). Les critères d'inclusion sont les suivants :

- absence de maladie générale ;

- pas de traitement médicamenteux ;

- pas d'allergie connue ;

- bonne hygiène orale (score de plaque ≤ 20 %) ;

- non fumeur ;

- maladie parodontale avancée traitée par surfaçage radiculaire et motivation à l'hygiène ;

- au moins un site intra-osseux profond sur une dent stratégique pour la réhabilitation prothétique.

Les défauts osseux sont sélectionnés comme suit :

- perte d'attache de plus de 6 mm ;

- preuve clinique et radiologique d'une lésion osseuse de 4 mm ;

- perte de plus de 50 % du support osseux sur radiographie du site ;

- pas de lésion interradiculaire.

Les moyens de mesure de profondeur de poche (PPD), de niveau d'attache (CAL) et d'indice de plaque (FMPS) sont bien détaillés. Le traitement chirurgical initial consiste à mettre en place une membrane non résorbable (Goretex®) selon un protocole classique. La membrane est retirée à six semaines. Le patient est revu toutes les semaines pendant trois mois, puis une fois par mois jusqu'à la réévaluation de la première année.

Les bridges provisoires sont retirés tous les trois à quatre mois pour vérification et nettoyage avant d'être scellés à nouveau. Le bridge est réalisé un an après la chirurgie et le patient est ensuite revu pour maintenance tous les 3 mois. Une visite est réalisée au moins 4 ans après la chirurgie pour enregistrer les paramètres cliniques et radiologiques.

La description de la méthode utilisée est très claire et très complète. Dommage qu'il n'y ait pas de site témoin, traité sans membrane, pour en évaluer l'intérêt réel !

Et alors ?

Les dents sélectionnées : 12 dents maxillaires et 4 mandibulaires, 3 incisives, 5 canines, 5 prémolaires et 3 molaires.

Les différentes valeurs au cours de l'étude sont résumées dans le tableau suivant :

Une amélioration significative de l'environnement parodontal de ces dents supports de prothèse est obtenu par la RTG. Ces résultats sont aussi obtenus et maintenus grâce à un suivi régulier des patients et à une bonne adhésion de ceux-ci au traitement.

Sur une population très sélectionnée, cette étude rigoureuse met en évidence d'excellents résultats. Obtiendrait-on ces mêmes résultats sans la RTG avec un suivi aussi régulier ou avec la RTG sur des patients moins coopérants ?