Faible taux de succès du système Screw-Vent® après sept ans - Cahiers de Prothèse n° 107 du 01/09/1999
 

Les cahiers de prothèse n° 107 du 01/09/1999

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Un implant supportant une prothèse sans provoquer ni gêne ni douleur est un succès pour le patient. Néanmoins, pour le professionnel et le scientifique, un système implantaire ne peut être utilisé en clinique que si certains critères sont réunis après des études multicentriques à long terme.

Cette étude clinique montre qu'après sept ans de mise en charge, le système implantaire Screw-Vent® ne répond pas aux...


À RETENIR :

Un implant supportant une prothèse sans provoquer ni gêne ni douleur est un succès pour le patient. Néanmoins, pour le professionnel et le scientifique, un système implantaire ne peut être utilisé en clinique que si certains critères sont réunis après des études multicentriques à long terme.

Cette étude clinique montre qu'après sept ans de mise en charge, le système implantaire Screw-Vent® ne répond pas aux critères de succès de l'Association européenne de parodontologie (AEP).

Sur les 85 implants initiaux, 6 sont perdus de vue. Sur les 79 suivis jusqu'à la fin de l'étude, 16 (18,8 %) ont été déposés et sont des échecs ; 21 (24,7 %) ne répondent pas aux critères de succès retenus.

Le taux de succès global à sept ans est de 49,4 % (42/85) et donc très inférieur à ce que nos patients sont en droit d'attendre.

La longueur des implants (de 7 à 16 mm) n'est pas corrélée aux échecs. Des conditions occlusales défavorables ou une mauvaise qualité prothétique ne peuvent pas expliquer l'augmentation du taux d'échec avec le temps.

Seuls, 48 % des sites présentent des poches de moins de 4 mm (contre 73 % à 1 an).

Pourquoi cette étude ?

Les études animales ou cliniques ne permettent pas de valider le système implantaire Screw-Vent® (Eckert et al., 1997). Le but de cette étude est de décrire, de façon prospective, l'évolution clinique des implants Screw-Vent® en fonction des critères de survie et de succès qui tiennent compte des pertes osseuses détectables radiographiquement après sept ans.

Seule une étude prospective rigoureuse permet de valider un système implantaire en comparaison avec les données de la littérature.

Comment ?

Une étude antérieure de De Bruyn et al. (1992) a comparé le devenir à un an de 85 implants Screw-Vent® et de 107 implants Brånemark®.

Sur les 31 patients qui ont reçu les 85 implants Screw-Vent®, deux ont perdu tous leurs implants. Sur les 29 patients restants qui ont été sollicités pour un examen clinique et radiographique, 22 ont accepté de participer à l'étude, deux ont été examinés plus tard et deux n'ont pas été examinés en fonction des critères requis. Aucune information n'est disponible concernant trois patients (soit six implants perdus de vue).

Des radiographies péri-apicales sont réalisées et interprétées par le même opérateur selon la technique long cône. La perte osseuse sept ans après la mise en place de la prothèse est évaluée en mésial et en distal. Des radiographies étaient disponibles pour 24 patients (60 implants).

Les critères fixés par l'AEP ont été retenus pour évaluer les échecs : mobilité de l'implant, infection persistante, douleur ou retrait de l'implant quelle qu'en soit la raison, perte osseuse supérieure à 1,5 mm la première année après insertion de la prothèse et de 0,2 mm par an les années suivantes (soit 2,7 mm maximum après sept ans).

Examen des prothèses de 22 patients (57 implants) et détermination d'un score de 0 à 3. Idem pour quantification plaque/tartre et saignement.

Aucune donnée disponible pendant la période de sept ans. Quel suivi ? Prothèses réalisées par qui ?

Et alors ?

Sur les 85 implants mis en place, il manque des données pour six d'entre eux. Seize ont été retirés sur la période de sept ans et 21 ne remplissent pas les critères de succès. Le taux de succès pour l'étude est ainsi de 49,4 %.

Après sept ans de mise en charge, la perte osseuse moyenne était de 2,92 +/-1,1 mm, ce qui est en deçà des 2,7 mm acceptés pour être considérés comme un succès. Sur les 60 implants examinés radiographiquement après sept ans, 18 (30 %) présentent des pertes osseuses incompatibles avec les critères de succès retenus.