Évaluation de la qualité de vie de patients présentant un édentement distal unilatéral mandibulaire - Cahiers de Prothèse n° 109 du 01/03/2000
 

Les cahiers de prothèse n° 109 du 01/03/2000

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Plusieurs études montrent que les implants dentaires permettent d'augmenter de façon significative les fonctions orales des patients totalement édentés.

Par contre, l'intérêt de telles thérapeutiques pour compenser des édentements partiels a été peu étudié.

Le but de cette étude est de déterminer l'influence, en terme de qualité de vie, d'un traitement prothétique utilisant des implants pour compenser un...


À RETENIR :

Plusieurs études montrent que les implants dentaires permettent d'augmenter de façon significative les fonctions orales des patients totalement édentés.

Par contre, l'intérêt de telles thérapeutiques pour compenser des édentements partiels a été peu étudié.

Le but de cette étude est de déterminer l'influence, en terme de qualité de vie, d'un traitement prothétique utilisant des implants pour compenser un édentement de classe II mandibulaire, ce traitement étant comparé soit à un traitement par prothèse amovible soit à l'absence de traitement.

Les 60 patients de l'étude ont répondu à un questionnaire qui abordait la qualité de vie par le biais de questions sur la limitation des fonctions orales, la douleur ou l'inconfort, l'anxiété, l'humeur, la santé, les effets psychologiques ou l'incidence du traitement.

Les réponses montrent de façon significative que le groupe de patients avec des prothèses fixes sur implants a moins de limitations fonctionnelles, moins d'inconfort et moins de gêne à montrer ses dents que les patients des deux autres groupes. Le groupe de patients non traités a des résultats équivalents à ceux qui sont obtenus par le groupe traité par prothèse amovible.

Ces résultats doivent nous amener à déterminer le degré d'inconfort de chaque patient afin d'évaluer la nécessité de compenser un édentement unilatéral postérieur.

Pourquoi ?

La thérapeutique implantaire a été utilisée initialement pour des patients totalement édentés qui avaient du mal à s'adapter à leur prothèse complète. De nombreuses études ont montré une amélioration de la fonction après traitement implantaire. Les implants sont de plus en plus utilisés pour compenser des édentements partiels. Cependant, peu d'études évaluent la qualité de vie des patients traités par cette option thérapeutique. Le but de cette étude est d'évaluer la qualité de vie de patients présentant une classe II mandibulaire s'ils sont traités par prothèse fixe sur implants (PI), par une prothèse amovible (PA) ou en l'absence de traitement (AT).

Comment ?

Un groupe traité par implant est comparé à deux groupes témoins : un traité par prothèse amovible ; un autre, sans compensation des édentements.

Les critères d'inclusion dans le groupe « implant » étaient l'absence des molaires d'un côté de la mandibule et éventuellement de prémolaires. Une série consécutive de 14 patients traités par implants IMZ d'avril 1990 à mai 1996 a été sélectionnée. Les critères d'inclusion dans le groupe « PA » étaient le traitement d'une classe II par PA dans le service de prothèse de l'hôpital de l'Université dentaire d'Okayama.

Les critères d'inclusion dans le groupe « AT » étaient l'absence de port de prothèse depuis plus de deux mois.

Dans les trois groupes, l'arcade maxillaire était totalement dentée.

Afin de pallier l'absence de randomisation, les variables sexe et âge devaient être comparables dans les trois groupes. Des questionnaires d'évaluation ont été envoyés aux 104 patients présélectionnés. Quatre-vingt-trois questionnaires exploitables ont été reçus (80 %). Un nouveau tri en fonction de l'âge, du sexe et du type d'édentement a été réalisé dans les groupes PA et AT afin de rendre les trois groupes homogènes. La taille des deux groupes témoins a été déterminé afin de pouvoir détecter une différence pour chaque item du questionnaire.

Le questionnaire rempli de façon anonyme, mais codé, comportait 34 questions réparties en trois groupes sur la qualité de vie, liée aux conditions orales, aux conditions générales ou aux conditions du traitement. Les réponses étaient notées 1 pour « très souvent », 2 pour « occasionnellement » et 3 pour « presque jamais ». Les résultats ont été analysés par le test U de Mann-Whitney (avec p < 0,05).

L'absence de randomisation fréquente dans ce type d'étude a été compensée en rendant les groupes comparables. Le questionnaire de l'étude est fourni.

Et alors ?

Les trois groupes ont des scores équivalents pour les questions portant sur le traitement dentaire réalisé ou sur la qualité de vie en général (concentration, sommeil, fatigue, santé).

Pour les questions concernant les fonctions orales, le groupe PI obtient des valeurs significativement plus élevées que les groupes PA et AT et il n'y a pas de différence entre les groupes PA et AT.

Les items pour lesquels les différences sont les plus marquées avec le groupe implant sont la difficulté à mâcher des aliments, le sentiment que la capacité masticatoire a diminué, le sentiment d'inconfort dans la bouche et l'incapacité à montrer ses dents.

L'amélioration apportée par le traitement implantaire concerne essentiellement les fonctions orales. Aucune corrélation n'a été faite avec l'étendue de l'édentement.

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