Étude longitudinale sur 10 ans de CCM unitaires - Cahiers de Prothèse n° 110 du 01/06/2000
 

Les cahiers de prothèse n° 110 du 01/06/2000

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Cette étude décrit les caractéristiques et le devenir de 688 CCM unitaires scellées sur 239 patients par un praticien entre janvier 1984 et décembre 1992.

Les séquences cliniques et de laboratoire ont été le plus possible standardisées. Les patients sont surtout des femmes (65 %) et le groupe 30 à 60 ans est le plus nombreux (76 %).

Les patients qui ont reçu de une à trois couronnes constituent 69 % du panel ; ceux...


À RETENIR :

Cette étude décrit les caractéristiques et le devenir de 688 CCM unitaires scellées sur 239 patients par un praticien entre janvier 1984 et décembre 1992.

Les séquences cliniques et de laboratoire ont été le plus possible standardisées. Les patients sont surtout des femmes (65 %) et le groupe 30 à 60 ans est le plus nombreux (76 %).

Les patients qui ont reçu de une à trois couronnes constituent 69 % du panel ; ceux qui ont eu plus de six CCM unitaires, 12 %.

Les couronnes sont majoritairement maxillaires (536) et antérieures (354).

Les dents sont conservées pulpées dans 67 % des cas.

Les taux « d'échec » ou de « réparation » des CCM unitaires en fonction depuis plus de cinq ans sont de 3 % chacun.

Les groupes « inconnu » et « décès » représentent 13 %, le groupe « survie », 6 %.

Le taux d'échec des couronnes sur dents dépulpées est significativement plus élevé que celui observé sur les dents pulpées.

Pour les 25 couronnes qui ont nécessité une ré-intervention, celle-ci est intervenue en moyenne 66 mois après scellement.

Les fractures sont les causes les plus fréquentes de ré-intervention.

Pourquoi ?

Les couronnes céramo-métalliques (CCM) sont largement utilisées pour restaurer esthétique et fonction des dents délabrées, fracturées ou colorées. Depuis quelques années, les couronnes sans métal sont utilisées d'avantage et comparées aux CCM. Il y a cependant peu de publications sur le devenir des CCM unitaires dans la littérature.

Le but de cette étude est d'évaluer le devenir à long terme de 688 CCM unitaires, réalisées sur 239 patients par le même praticien de janvier 1984 à décembre 1992.

Comment ?

Le protocole est décrit dans l'étude publiée en 1997 dans la même revue (vol. 10, n° 4). Un total de 344 patients, âgés de 13 à 74 ans, a été traité entre janvier 1983 et décembre 1992. Ils représentent 411 traitements prothétiques, tous réalisés par l'auteur. Les limites étaient le plus souvent des congés larges. Elles étaient supragingivales ou intrasulculaires dans les secteurs antérieurs. Des rainures augmentaient la rétention des préparations. Les travaux prothétiques ont été effectués par le même laboratoire ; les modèles, les MPU et les montages sur articulateurs par l'auteur. Le scellement a été réalisé avec un oxyphosphate de zinc. Les patients ont été convoqués entre juin et décembre 1993 à un examen de contrôle. Ils sont classés en six catégories : succès (l'examen ne montre pas de preuve de retraitement), réparation (l'intégrité marginale est maintenue), survie (le patient ou un confrère n'indiquent pas de retraitement), inconnue (patient perdu de vue ou dent classée en succès ou survie qui a été modifiée pour servir de pilier après perte d'une dent adjacente), échec (couronne perdue ou rescellée plus de deux fois) ou décès. L'auteur a contrôlé 347 patients (84,5 %).

L'analyse statistique n'a concerné que les prothèses en fonction depuis plus de cinq ans.

Le protocole est clair et les procédures cliniques aussi standardisées que possible pour ce type d'étude. Seul le groupe dont les prothèses sont en place depuis plus de cinq ans a fait l'objet de comparaisons statistiques.

À noter que les patients traités de janvier à décembre 1983 ne sont pas dans cette étude.

Et alors ?

Sur les 688 CCM unitaires posées, 52 % sont en place depuis plus de cinq ans. Une seule couronne a été scellée pour 39 % des patients, deux pour 23 % et plus de six pour 12 % d'entre eux. Les dents étaient vitales dans 67 % des cas.

Les dents dépulpées sont reconstituées dans 53 % des cas par un tenon cylindrique en acier inox, dans 43 % des cas par un tenon coulé en or. Dans 4 % des cas, il n'y a pas d'ancrage radiculaire. Les dents les plus couronnées sont les incisives maxillaires. Toutes les faces occlusales sont en céramique. Les dents pulpées ont un taux d'échec significativement inférieur (1 %) à celui des dents dépulpées (5 %). Les dents antérieures ont un taux de retraitement plus élevé que les dents postérieures. Les retraitements (réparation et/ou échec) interviennent 5,5 ans après scellement. Parmi les dents pulpées, 2 % ont été dévitalisées en moyenne 27 mois après scellement. Les fractures sont la principale cause (56 %) des 25 retraitements. Bien que de nombreuses limites vestibulaires soient visibles, un seul patient a demandé de changer la couronne pour un motif esthétique.

La classification en six groupes est claire et limite le caractère subjectif de l'évaluation.

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