Évaluation de restaurations en composite des dents postérieures après deux ans
 

Les cahiers de prothèse n° 111 du 01/09/2000

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Des matériaux « esthétiques » sont commercialisés régulièrement. Pour déterminer leurs qualités cliniques, 45 inlays et 43 restaurations directes ont été réalisés sur des dents postérieures de 45 patients par neuf étudiants avec trois composites différents. Sur une période de deux ans, cinq restaurations ont été déposées sur les 60 évaluées (8,3 %). Trois composites ont été déposés à cause de reprises de carie (9, 11...


À RETENIR :

Des matériaux « esthétiques » sont commercialisés régulièrement. Pour déterminer leurs qualités cliniques, 45 inlays et 43 restaurations directes ont été réalisés sur des dents postérieures de 45 patients par neuf étudiants avec trois composites différents. Sur une période de deux ans, cinq restaurations ont été déposées sur les 60 évaluées (8,3 %). Trois composites ont été déposés à cause de reprises de carie (9, 11 et 22 mois), un inlay pour nécrose pulpaire (sept mois) et un autre pour fracture (18 mois). Le pourcentage de perdus de vue (31,8 %) et le taux d'échec (8,3 %) sont élevés à deux ans.

La réalisation par des étudiants et le recrutement des patients expliquent peut-être ces chiffres. Les résultats à cinq ans seront intéressants.

Pourquoi ?

Les considérations esthétiques ont de plus en plus d'importance dans le choix des matériaux de restauration des dents postérieures. De nombreuses études rapportent les performances cliniques à long terme des composites comme moyen de restaurations de ces dents. Cependant, d'autres données standardisées in vivo sont nécessaires. Le système d'évaluation du Service de Santé Publique des États-Unis (USPHS) est le plus utilisé pour évaluer la qualité des restaurations, mais il ne permet pas de mesurer de petites modifications. Cette étude a pour but : de rechercher si les composites se comportent mieux sur les prémolaires que sur les molaires, de comparer les résultats des cavités à une ou deux faces avec ceux des cavités complexes et enfin d'évaluer les différences entre les restaurations directes et indirectes. Cette étude doit être suivie sur cinq ans.

Comment ?

Neuf étudiants en première année d'enseignement clinique ont réalisé, sur 45 patients, 43 restaurations directes et 45 inlays en composite (Tetric®, Blend-a-lux®, Pertac-Hybrid Unifil®) sous le contrôle de praticiens expérimentés. Tous les traitements ont été réalisés sous anesthésie locale. Les limites de préparation étaient toutes situées dans l'émail. Le choix du type de restauration était influencé par la taille de la cavité. Les procédures de réalisation des inlays étaient classiques : mordançage à l'acide fluorhydrique à 5 % et application d'un silane sur l'inlay ; mordançage à l'acide phosphorique à 37 %, système adhésif correspondant au composite de l'inlay et collage avec un composite dual avec insertion ultrasonique (Sono Cem®). La technique de polymérisation par strates, décrite par Lutz a été utilisée pour les composites réalisés en méthode directe. Dans tous les cas, la digue a été utilisée. Les évaluations ont été réalisées par deux dentistes expérimentés à 0, 1 et 2 ans avec une sonde, un miroir, du papier à articulé et un test thermique. L'évaluation a porté sur 12 critères (USPHS modifiés).

Comment sont sélectionnés les étudiants et les patients ?

Et alors ?

Après deux ans, 60 des 88 restaurations ont été évaluées (68,2 %). Trois composites et deux inlays ont dû être déposés (8,3 %). L'intégrité marginale était meilleure pour les petites cavités d'inlay ou de composite. Les colorations marginales étaient moins marquées pour les composites de petites cavités. Il n'y avait pas de différence statistiquement significative sur le taux d'échec entre les molaires et prémolaires ou entre les composites et les inlays.

Y a-t-il des différences entre les trois composites ? Sur les 60 restaurations évaluées, quel est le nombre d'inlays et de composites. Le détail des perdus de vue serait intéressant car si ils sont considérés comme des échecs, le pourcentage de problèmes passe de 8,3 à 37,5 %, ce qui est beaucoup à deux ans.