Étude prospective sur 5 ans d'implants non enfouis
 

Les cahiers de prothèse n° 112 du 01/12/2000

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

L'utilisation d'implants ostéointégrés comme moyen d'ancrage de constructions prothétiques est une solution thérapeutique fiable. Le concept original préconise une technique avec enfouissement sous-muqueux pendant la phase initiale d'ostéointégration.

D'autres études ont montré que la cicatrisation et la santé autour des implants pouvaient être obtenues par une technique non enfouie en 1 temps chirurgical.

Cette...


À RETENIR :

L'utilisation d'implants ostéointégrés comme moyen d'ancrage de constructions prothétiques est une solution thérapeutique fiable. Le concept original préconise une technique avec enfouissement sous-muqueux pendant la phase initiale d'ostéointégration.

D'autres études ont montré que la cicatrisation et la santé autour des implants pouvaient être obtenues par une technique non enfouie en 1 temps chirurgical.

Cette étude prospective sur 5 ans évalue le taux de survie d'implants ITI, mais évalue aussi la corrélation entre les modifications radiologiques du niveau osseux et les paramètres cliniques.

Sur les 112 implants ITI placés sur les deux arcades, 77 étaient des vis creuses et 35 des cylindres creux. Le taux de survie cumulatif était de 99,1 % à 5 ans et de 95,5 % à 6 ans. La perte osseuse moyenne est de 0,6 mm la première année et de 0,05 mm les suivantes. Il existe une faible corrélation entre les indices cliniques, pris individuellement ou collectivement, et les paramètres radiographiques de mesure de perte osseuse. Les indices cliniques semblent être de peu d'intérêt pour prévoir une future perte osseuse péri-implantaire.

Pourquoi ?

Le but de cette étude est de vérifier s'il existe une corrélation entre les variations de niveau osseux observées et les indices cliniques tels que suppuration, niveau d'attache, profondeur de sondage, mobilité, indice de plaque. Cette étude a aussi pour objectif d'estimer la valeur prédictive de ces indices pour la stabilité à long terme des tissus péri-implantaires.

Comment ?

Des implants ITI ont été placés dans divers secteurs au maxillaire ou à la mandibule chez 46 patients consécutifs. Sur les 112 implants placés, 77 étaient des vis creuses et 35 des cylindres creux. Les implants étaient placés selon le concept en 1 temps chirurgical (non enfouis). Une période de cicatrisation de 3 à 4 mois a été respectée avant mise en charge par des dents unitaires ou des petits ponts de 3 à 4 dents.

Des radiographies des 112 implants sont prises immédiatement après la chirurgie, puis 3 à 6 mois après, au moment de la mise en fonction, puis tous les ans. Les radiogrammes sont scannés, et les niveaux osseux sont évalués en mésial et en distal de chaque implant.

Les paramètres cliniques sont évalués annuellement.

Le choix du type d'implant (vis ou cylindre) n'est pas explicité. Leur attribution n'est pas aléatoire. Les longueurs utilisées et la distribution des implants en fonction des sites ne sont pas indiquées.

Et alors ?

Sur les 112 implants posés, 4 ont été perdus : trois par fracture et un par perte osseuse péri-implantaire. Deux des implants perdus étaient des cylindres (2/35), et deux, des vis (2/77). Les trois implants fracturés étaient chez le même patient bruxomane. Ces fractures peuvent être attribuées à une fatigue du métal des implants creux.

Les analyses de régression simples utilisées montrent un taux très bas de corrélation entre les paramètres cliniques et les pertes osseuses mesurées radiographiquement. Des valeurs de perte osseuse très faibles ont été observées (0,6 mm la première année et 0,05 mm les suivantes). L'indice de plaque augmente avec le temps. Cependant, la corrélation avec la perte osseuse est faible. Le volume global de muqueuse kératinisée autour des implants décroît de façon significative.

Les taux cumulatifs donnés sont des taux de survie et non pas de succès, car aucun critère de succès n'est décrit. Les valeurs de pertes osseuses mesurées ne sont pas disponibles, et il semble que tous les sites n'aient pas été examinés à chaque examen. Les faibles taux de corrélation entre les paramètres cliniques et les mesures radiologiques de pertes osseuses suggèrent que ces paramètres sont d'un intérêt clinique limité pour évaluer et prévoir une future perte osseuse.

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