Précision des empreintes en mordu - Cahiers de Prothèse n° 114 du 01/06/2001
 

Les cahiers de prothèse n° 114 du 01/06/2001

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Dans un souci d'économie de temps et de matériau, des porte-empreintes sectoriels sont utilisés pour enregistrer la dent préparée et les dents adjacentes et de façon simultanée en occlusion, les dents antagonistes.

Cette étude a pour but d'évaluer la précision des modèles obtenus à partir d'empreintes réalisées avec des porte-empreintes partiels en métal ou en plastique avec un silicone ou un polyéther. Sur un modèle...


À RETENIR :

Dans un souci d'économie de temps et de matériau, des porte-empreintes sectoriels sont utilisés pour enregistrer la dent préparée et les dents adjacentes et de façon simultanée en occlusion, les dents antagonistes.

Cette étude a pour but d'évaluer la précision des modèles obtenus à partir d'empreintes réalisées avec des porte-empreintes partiels en métal ou en plastique avec un silicone ou un polyéther. Sur un modèle pédagogique, la dent 26 est préparée pour recevoir une couronne coulée.

Des empreintes de cette préparation sont prises avec les différentes combinaisons de porte-empreintes et de matériaux. Des modèles de travail sont obtenus après coulée du plâtre dur Silky-Rock. Les mesures des distances vestibulo-linguales sont réalisées au microscope sur les modèles.

Les résultats montrent qu'avec les porte-empreintes en métal, les modèles sont sous-dimensionnés alors qu'avec les porte-empreintes en plastique, ils sont surdimensionnés. La différence est significative. Par contre, le type de matériau utilisé n'a pas d'influence sur la précision du modèle. Toutes les étapes de la chaîne d'élaboration prothétique sont génératrices d'erreurs par expansion ou rétraction. Il est important qu'il y ait une compensation pour avoir un résultat satisfaisant en bout de chaîne.

Pourquoi ?

Les porte-empreintes en occlusion sont souvent utilisés pour l'enregistrement simultané des dents préparées d'une hémiarcade et de leurs antagonistes. Ces empreintes devraient être réservées à l'enregistrement d'une préparation unitaire postérieure. Bien que très utilisée, cette technique a fait l'objet de peu de publication sur la fidélité du modèle de travail obtenu à partir de ces empreintes. Le but de cette étude est de comparer la précision de modèles issus d'empreintes réalisées avec 2 types de porte-empreinte en occlusion et avec 2 matériaux d'empreinte différents. L'évaluation se fait sur la précision de reproduction du diamètre vestibulo-lingual d'une molaire maxillaire préparée.

Comment ?

Des modèles pédagogiques (n° 500B-1 de Kilgore Intl) sont montés en position d'intercuspidie maximale sur un articulateur Hanau 2 (Teledyne Water Pik). La première molaire maxillaire gauche est préparée pour recevoir une couronne métallique. Des rainures verticales sont réalisées en vestibulaire (V) et en lingual (L). Un microscope est utilisé pour mesurer la distance VL sur la limite cervicale aux angles des rainures verticales. Des porte-empreintes en métal (Metal Bite Relator Xi avec Rite Bite Tray) et en plastique (Three Way Trays) sont utilisés avec soit un silicone (Extrude Heavy et Light, Kerr) soit un polyéther (Impregum, Espe). Dix empreintes sont réalisées pour chaque type de porte-empreinte avec chaque matériau. Elles sont traitées avec du plâtre dur Silky-Rock (Whip Mix). Chaque modèle obtenu est mesuré 3 fois au microscope. Le modèle initial est mesuré 10 fois et sert de témoin. Une analyse de variance (ANOVA) est utilisée pour traiter les résultats.

Le protocole est simple et bien décrit. Seule, la distance VL est analysée. Une comparaison avec un porte-empreinte d'arcade complète aurait été intéressante.

Et alors ?

La moyenne des résultats des mesures du maître-modèle est soustraite des mesures des 40 modèles issus d'empreintes. Les modèles issus des porte-empreintes métalliques sont légèrement sous-dimensionnés (- 24 à - 36 µm) alors que ceux issus de porte-empreintes en plastique sont nettement surdimensionnés (+ 95 à + 166 µm). Il n'y a pas de différence de précision en fonction du matériau utilisé.

Les différents facteurs pouvant modifier les résultats sont analysés dans la discussion (influence du plâtre utilisé, porte-empreintes non encollés). L'influence du vernis d'espacement sur l'adaptation marginale des éléments prothétiques est rappelée.