Connexion dent-implant : une évaluation clinique sur 15 ans - Cahiers de Prothèse n° 115 du 01/09/2001
 

Les cahiers de prothèse n° 115 du 01/09/2001

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Le but de l'étude est de comparer le devenir à long terme de 2 options thérapeutiques qui sont : prothèse partielle fixe sur implants uniquement (PIP) ou mixte implants/dents (PM).

Cette étude compare 2 groupes de 123 patients sur 15 ans traités avec des implants Brånemark. Les taux de succès cumulatifs après 13 ans ne présentent pas de différences statistiquement significatives (respectivement 94,9 % pour PM et 98,4 % pour...


À RETENIR :

Le but de l'étude est de comparer le devenir à long terme de 2 options thérapeutiques qui sont : prothèse partielle fixe sur implants uniquement (PIP) ou mixte implants/dents (PM).

Cette étude compare 2 groupes de 123 patients sur 15 ans traités avec des implants Brånemark. Les taux de succès cumulatifs après 13 ans ne présentent pas de différences statistiquement significatives (respectivement 94,9 % pour PM et 98,4 % pour PIP) et montrent l'intérêt d'une telle option pour le traitement de nos patients partiellement édentés. Les différences sont surtout observées sur le nombre de complications prothétiques et dentaires observées dans le groupe test (PM). En effet, les dents connectées à la prothèse dans ce groupe présentent des intrusions dans 6 % des cas, des lésions périapicales dans 3,5 %, des descellements dans 8 % et sont extraites dans 1,8 % des cas.

Cette étude montre qu'il convient dans nos plans de traitements de favoriser les prothèses implanto-portées sans liaison avec les dents voisines.

Pourquoi ?

Le traitement des patients partiellement édentés à l'aide d'implants est une option de plus en plus utilisée dans certaines situations anatomiques défavorables empêchant la mise en place d'implants en nombre suffisant. La connexion des implants et des dents voisines a été préconisée (Ericsson et al., 1986). D'autres auteurs déconseillent cette association dent/implant (Pesun, 1997).

Le but de cette étude est de comparer deux modalités de traitement des édentements partiels sur le long terme. Des prothèses fixes implanto-portées (PIP) et mixtes dento-implanto-portées (PM), au maxillaire et à la mandibule, ont été évaluées sur une période de 15 ans. Les taux de succès, les complications mécaniques et dentaires, les taux d'intrusions dentaires ont été notés. L'évaluation radiographique du niveau osseux marginal fait l'objet d'un second article.

Comment ?

Sur 133 patients traités entre janvier 1983 et juillet 1998 à l'aide de prothèse mixte, 123 patients qui présentaient des dossiers de suivis entièrement renseignés ont été retenus. Un groupe témoin a été sélectionné par randomisation de telle façon que l'on retrouve 123 prothèses implanto-portées (PIP) (tabl. I).

Dans 80 % des cas, une prothèse provisoire est utilisée pendant 4 à 5 mois. Les prothèses sont toutes vissées sur les implants et scellées sur les dents, de façon provisoire pour 46 et définitive pour 94 d'entre elles. La décision d'utiliser une connexion rigide ou semi-rigide est prise par un seul praticien expérimenté.

L'évaluation débute à partir de la mise en charge des implants le jour de la pose de la prothèse, puis à 3, 6 et 12 mois et ensuite tous les ans. Chaque implant est évalué individuellement à chaque contrôle pour la mobilité, la perte osseuse radiologique et les signes et symptômes d'infection et de douleurs. Les autres complications possibles sont enregistrées : fracture de vis, d'attachement, d'armature, de dent, descellement, lésion apicale, ingression. Une analyse statistique est utilisée pour évaluer une différence entre les taux de succès des groupes.

Groupes de comparaison homogènes si ce n'est le plus grand nombre de prothèses maxillaires dans le groupe test.

Et alors ?

Les taux de succès cumulatifs (CSR) à 13 ans sont de 94,9 % pour le groupe test et de 98,4 % pour le groupe témoin sans différence significative entre les 2 groupes (tabl. II).

Bien que les taux de succès des implants ne soient pas très différents, les complications prothétiques et dentaires sont plus nombreuses avec les bridges mixtes qu'avec les PIP. Ceci doit nous inciter à éviter les connexions dents/ipmplants. Les intrusions dentaires sont moins fréquentes avec des connexions rigides.

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