Connexion dents-implants : une évaluation radiologie sur 15 ans - Cahiers de Prothèse n° 115 du 01/09/2001
 

Les cahiers de prothèse n° 115 du 01/09/2001

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Deux groupes de 123 patients ont été suivis de janvier 1983 à juillet 1998. Un groupe rassemblait 140 prothèses qui comportaient des connexions entre des implants et des dents. L'autre groupe ne comprenait que des prothèses implanto-portées.

Cette étude compare l'évolution du niveau osseux marginal autour des implants dans les deux groupes. Elle montre qu'il y a significativement plus de perte osseuse (0,7 mm) autour des...


À RETENIR :

Deux groupes de 123 patients ont été suivis de janvier 1983 à juillet 1998. Un groupe rassemblait 140 prothèses qui comportaient des connexions entre des implants et des dents. L'autre groupe ne comprenait que des prothèses implanto-portées.

Cette étude compare l'évolution du niveau osseux marginal autour des implants dans les deux groupes. Elle montre qu'il y a significativement plus de perte osseuse (0,7 mm) autour des implants reliés aux dents qu'autour des implants non reliés aux dents. Ceci suggère d'éviter de relier les implants aux dents lors de l'établissement du projet prothétique.

Pourquoi ?

La connexion de dents avec des implants augmente les possibilités de traitement en fournissant un support supplémentaire lorsque le nombre d'implants est insuffisant. Cependant, cela représente un risque biomécanique à cause des différences d'ancrage dans l'os. L'utilisation d'attachements non rigides est censée compenser ces différences de comportement. De nombreux auteurs ont rapporté de bons résultats pour des prothèses avec connexions. Les critères d'Albrektsson concernant la perte osseuse verticale sont décrits (moins de 1 mm la première année et pas plus de 0,2 mm les suivantes).

Comment ?

Les matériels et méthodes sont les mêmes que dans la partie I. Dans cette partie est détaillée l'évaluation radiographique des implants. Elle est réalisée avec un long cône selon la technique des axes parallèles. Les radiographies sont prises le jour de la connexion du pilier, puis à 3, 6, 12, 24 et 36 mois et ensuite tous les 3 ans. Le niveau de référence est enregistré en mésial et en distal le jour de la connexion du pilier. Les radiographies sont analysées à grossissement 4 par un examinateur indépendant. La variabilité intra-examinateur est de 0,2 mm (SD = 0,42).

Et alors ?

Sur les 6 premiers mois, l'évolution des niveaux osseux est similaire dans tous les groupes. Par contre, des différences sont observées sur les valeurs moyennes de pertes osseuses annuelles après 6 mois. Le groupe de prothèses non reliées aux dents présente une valeur de perte osseuse annuelle de 0,02 mm, le groupe liaison non rigide de 0,04 mm, le groupe liaison rigide de 0,09 mm et le groupe de connexions multiples de 0,08 mm. Si l'on considère tous les implants reliés comme un groupe, la valeur moyenne de perte osseuse est de 0,07 mm par an.

En résumé, la perte osseuse est plus importante autour des implants dont la prothèse est reliée aux dents voisines et ceci surtout pour les liaisons rigides ou multiples.

Pour s'accorder aux critères d'Albrektsson, il eut été préférable de scinder les 2 périodes avant et après 1 an. Les pertes osseuses avant 1 an sont comprises entre 1 et 2 mm, mais après 5 ans, les critères sont respectés pour tous les groupes. Si l'on considère le critère de perte osseuse, la connexion non rigide est moins nocive alors que pour les complications prothétiques (partie I), elle l'est davantage que la connexion rigide.

L'absence de connexion dent-implant est recommandée lors de la conception d'une prothèse sur implants.

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