Taux de survie sur 10 ans des dents bordant un édentement postérieur encastré, traité ou non - Cahiers de Prothèse n° 116 du 01/12/2001
 

Les cahiers de prothèse n° 116 du 01/12/2001

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Une étude rétrospective sur un groupe de patients inclus dans un programme de dépistage en 1988/1989 a été réalisée. Elle a pour objectif d'étudier l'influence du remplacement d'une dent sur la survie des dents adjacentes. Les critères d'inclusion étaient d'avoir une première molaire ou seconde prémolaire extraite sur la période d'inclusion. Il devait aussi y avoir moins de 5 autres dents absentes au moment de l'extraction. Un total...


À RETENIR :

Une étude rétrospective sur un groupe de patients inclus dans un programme de dépistage en 1988/1989 a été réalisée. Elle a pour objectif d'étudier l'influence du remplacement d'une dent sur la survie des dents adjacentes. Les critères d'inclusion étaient d'avoir une première molaire ou seconde prémolaire extraite sur la période d'inclusion. Il devait aussi y avoir moins de 5 autres dents absentes au moment de l'extraction. Un total de 317 patients ont été inclus dans l'étude et répartis en 3 groupes. Le groupe dont l'édentement a été compensé par une prothèse fixe présente le plus fort taux de survie de dents adjacentes sur 10 ans (92 %). La différence avec le groupe non traité (81 %) n'est pas significative. Le groupe traité par prothèse amovible présente le taux de survie le plus faible (56 %). Les dents extraites (échec) présentent de façon significative plus de restaurations coronaires et plus de traitements endodontiques que les dents conservées. L'influence de l'état parodontal n'est en revanche pas significatif.

Pourquoi ?

Les patients sont de plus en plus demandeurs d'informations sur les traitements proposés avant de choisir telle ou telle option. Cependant, la plupart du temps, les données fiables font défaut et les décisions thérapeutiques sont plus des avis « d'expert ». Souvent, les études s'intéressent aux taux de survie des prothèses et non à ceux des dents. Cette étude examine les taux de survie des dents bordant un édentement encastré postérieur, compensé ou non par une prothèse.

Comment ?

Une étude rétrospective a été menée à partir de données informatiques de dossiers de patients ayant suivi un programme de dépistage en 1988 et 1989. Les critères d'inclusion suivants ont été retenus :

- la première molaire ou la seconde prémolaire a été extraite en 88 ou 89 et les dents adjacentes sont encore présentes ;

- il y a moins de 5 autres dents absentes au moment de l'extraction.

Avec ces critères, 317 patients ont été retenus. Ils ont été répartis en 3 groupes : traitement par prothèse fixe (PF ; n = 65), par prothèse amovible (PA ; n = 13) ou absence de traitement (AT ; n = 239).

Le principal critère évalué a été l'échec défini comme la perte d'une dent adjacente à la zone édentée. D'autres critères influant sur le critère principal ont aussi été considérés (restaurations coronaires ou endodontiques, état parodontal). Les courbes de survie de Kaplan-Meier pour chaque groupe et les tests du chi-2 pour les comparaisons entre les groupes ont été réalisés.

Les conceptions prothétiques ne sont pas détaillées. L'état parodontal est évalué en fonction du traitement parodontal dispensé après inclusion !

Et alors ?

Il y a une différence significative entre les trois courbes de survie des 3 groupes.

Taux de survie estimé à 10 ans en fonction des catégories de traitement.

Le groupe traité par prothèse amovible présente le plus faible taux de survie. Par contre, la comparaison entre les deux seuls groupes non traité et traité par prothèse fixe ne permet pas de trouver de différence significative après 10 ans.

Les dents extraites (échecs) présentent de façon significative plus de restaurations coronaires et plus de traitements endodontiques que les dents conservées. Par contre, l'influence de l'état parodontal n'est pas significatif.