Étude rétrospective sur différents diamètres d'implants Brånemark - Cahiers de Prothèse n° 121 du 01/03/2003
 

Les cahiers de prothèse n° 121 du 01/03/2003

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Le recul de 35 ans d'utilisation des implants dont nous disposons ne concerne que les implants standard usinés de 3,75 mm de diamètre, développés par Brånemark. Des taux d'échec plus importants ont été rapportés avec des implants larges au début de leur utilisation. Le but de cette étude est d'évaluer l'influence d'une adaptation du protocole chirurgical de mise en place des implants en fonction de la qualité osseuse du site...


À RETENIR :

Le recul de 35 ans d'utilisation des implants dont nous disposons ne concerne que les implants standard usinés de 3,75 mm de diamètre, développés par Brånemark. Des taux d'échec plus importants ont été rapportés avec des implants larges au début de leur utilisation. Le but de cette étude est d'évaluer l'influence d'une adaptation du protocole chirurgical de mise en place des implants en fonction de la qualité osseuse du site implantaire sur les résultats à moyen terme.

Plus le site osseux est de mauvaise qualité, moins le forage est large pour que la stabilité primaire de l'implant soit accrue par une mise en compression. De même, les temps de cicatrisation sont augmentés de 1 mois à la mandibule et de 3 mois au maxillaire. Avec ces adaptations du protocole standard, les taux d'échecs obtenus sont équivalents, quel que soit le diamètre utilisé (5,5, 3,9 et 4,5 % respectivement pour 3,75-4 et 5 mm). Les échecs sont tous localisés au maxillaire et 10 des 18 échecs (sur 379 implants) se produisent chez 2 des 98 patients.

Pourquoi ?

La littérature rapporte les bons résultats à long terme avec des implants standard Nobel Biocare® de 3,75 mm de diamètre. Des résultats à court terme avec les implants de 5 mm de diamètre sont aussi disponibles. Les taux d'échecs semblent plus importants avec ces implants larges (Ivanoff et al., 1999). Le fait que ces implants soient souvent utilisés comme secours dans un os de faible densité sans modification du protocole chirurgical a été évoqué comme cause de ce taux d'échec plus élevé. Polizzi et al. a montré en 2000 que tous les implants de 5 mm de diamètre pour lesquels le temps de cicatrisation est allongé ne présentent pas d'échec. Le but de cette étude est d'évaluer le devenir clinique de trois diamètres différents d'implants du système Brånemark lorsque la technique chirurgicale et le temps de cicatrisation sont adaptés dans les cas de faible densité osseuse.

Comment ?

L'échantillon de cette étude correspond aux 98 patients consécutifs, traités par implants dans la clinique Brånemark à Göteborg de janvier 1994 à décembre 1998. Chaque patient présente au moins un implant de 5 mm de diamètre. Les qualités osseuses (1 à 4) et les quantités osseuses (A à E) sont évaluées, avant l'intervention, sur radiographies selon la classification de Lekholm et Zarb. Le protocole chirurgical est adapté à la qualité osseuse.

Dans les os de faible densité, le dernier foret utilisé est un foret de 2,7 ou 2,85 mm de diamètre pour un implant de 3 mm et un foret de 3 mm pour un implant de 4 ou 5 mm. De plus, le temps de cicatrisation est porté respectivement à 9 et 4 mois pour le maxillaire ou la mandibule.

Dans les os denses, les implants autotaraudants sont mis en place après un forage à 3 ou 3,15 mm pour les implants de 3 ou 4 mm et un forage à 3,7 ou 4 mm pour les implants de 5 mm.

Un suivi clinique et radiographique par la technique long cône est réalisé. La durée moyenne de suivi des 379 implants posés (298 maxillaires et 81 mandibulaires) est de 2 ans et 8 mois.

Et alors ?

Dix patients ont perdu 18 des 379 implants posés (4,7 %). Tous ces implants étaient au maxillaire (18/298 = 6 %). Dix des 18 implants perdus l'ont été sur deux patients.

Les implants de 3,75 mm de diamètre présentent un taux d'échec de 5,5 % (8/146).

Les implants de 4 mm de diamètre présentent un taux d'échec de 3,9 % (3/76). Les implants de 5 mm de diamètre présentent un taux d'échec de 4,5 % (7/157). Les échecs sont plus fréquents dans les os de qualité 2 (14/18) et dans les os de type B (12/18). Seuls 3 des 131 implants placés dans un os de type 4 ont été perdus (2,3 %).

L'adaptation du protocole chirurgical à la qualité osseuse semble permettre d'obtenir avec des implants de 5 mm de diamètre des résultats comparables à ceux obtenus précédemment avec les implants standard usinés.