Suivi radiologique à long terme des implants supportant des restaurations partielles - Cahiers de Prothèse n° 122 du 01/06/2003
 

Les cahiers de prothèse n° 122 du 01/06/2003

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Cette étude est la seconde partie d'une étude réalisée sur 660 patients traités à Leuven de décembre 1982 à juin 1998. Les taux de survie cumulatifs estimés étaient de 91,4 % pour tous les implants et de 95,8 % pour les prothèses sur une période de 16 ans. Mais le pronostic des implants sur le long terme est surtout conditionné par la cinétique de perte osseuse autour de ceux-ci. Cette étude avait pour but de suivre les niveaux...


À RETENIR :

Cette étude est la seconde partie d'une étude réalisée sur 660 patients traités à Leuven de décembre 1982 à juin 1998. Les taux de survie cumulatifs estimés étaient de 91,4 % pour tous les implants et de 95,8 % pour les prothèses sur une période de 16 ans. Mais le pronostic des implants sur le long terme est surtout conditionné par la cinétique de perte osseuse autour de ceux-ci. Cette étude avait pour but de suivre les niveaux osseux marginaux autour des implants à partir de la connection des piliers et ensuite annuellement à l'aide de radiographies péri-apicales.

Il n'y a pas de différence dans l'évolution du niveau osseux entre les trois options prothétiques, dent unitaire, bridge sur implants uniquement ou reliant dents et implants. De même, la position ou le nombre d'implants sur l'arcade, l'âge ou le sexe n'ont pas d'influence. La perte osseuse marginale estimée est de 1,23 mm/an sur les 6 premiers mois et de 0,025 mm/an ensuite. Cette perte osseuse est plus marquée au maxillaire (+ 0,31 mm/an avant 6 mois et 0,015 mm/an ensuite). Les autres facteurs d'influence ne sont pas significatifs sur le long terme. Les implants de type Brånemark présentent une perte osseuse marginale modérée et régulière sur le long terme ce qui leur confère un bon pronostic.

Pourquoi?

L'efficacité des traitements implantaires dans le cas d'édentements partiels est bien établie (Lekholm, 1999). Cependant, même si un implant est fonctionnel sur une certaine période, le suivi du niveau osseux marginal dans le temps permet de déterminer le pronostic à long terme de cet implant.

Le but de cette étude est de définir le pronostic du traitement par implants des édentements partiels en fonction de situations cliniques et prothétiques données (arcade, position, longueur d'implant, dent unitaire, bridge mixte, nombre d'implants, âge) par le suivi des modifications du niveau osseux autour des implants.

Comment?

Un groupe de 660 patients traités dans le service de parodontologie de l'Université catholique de Leuven en Belgique de décembre 1982 à juin 1998 a été inclus dans cette étude. Sur les 1956 implants Nobel Biocare® posés, 1655 ont été mis en charge. Un total de 810 prothèses a été réalisé dans le service de prothèse de l'Université. Il y avait 235 couronnes unitaires, 166 prothèses mixtes dents-implants et 409 prothèses sur implants (pour respectivement 235, 398 et 1 022 implants).

Le niveau osseux péri-implantaire a été évalué à l'aide de radiographies périapicales prises lors de la connection du pilier et ensuite à chaque contrôle annuel de 1 à 16 ans (moyenne 5,1 ans). Le point de référence pour évaluer les modifications du niveau osseux marginal est la jonction entre l'implant et le pilier. Une analyse statistique a été réalisée pour comparer les divers facteurs d'influence. La concordance interopérateurs a été évaluée.

Et alors?

Il n'y a pas de différence de variation de niveau osseux pour les implants supportant une prothèse unitaire ou plurale, reliée ou non aux dents.

La perte osseuse marginale autour d'un implant est estimée à 1,23 mm par an sur les 6 premiers mois après connection du pilier et de 0,025 mm les années suivantes.

La perte osseuse est significativement plus importante au maxillaire sur les six premiers mois (+ 0,31 mm/an). Ensuite elle reste plus importante sans que cela soit significatif (+ 0,015 mm/an).

Il n'y a pas de différence entre les secteurs antérieurs et postérieurs. De même, l'âge, le sexe et le nombre d'implants n'ont aucune incidence.

Sur les 6 premiers mois, on observe plus de pertes osseuses en cas d'utilisation de greffe ou de membrane, de déhiscence ou avec des prothèses céramo-métalliques plutôt que métallo-résineuses. Ces différences ne sont pas significatives après 6 mois.

Il semble y avoir moins de pertes osseuses autour des implants unitaires.

La perte osseuse autour des implants ostéointégrés est habituelle. Elle est estimée dans cette étude à 1,23 mm/an sur les 6 premiers mois et ensuite à 0,025 mm les années suivantes. Cette cinétique de perte osseuse faible et régulière est un gage de réussite du traitement implantaire sur le long terme.