Essai prospectif multicentrique avec implants usinés 3I : résultats après 6 ans
 

Les cahiers de prothèse n° 123 du 01/08/2003

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Cette étude est la première étude qui évalue les performances cliniques des implants usinés de 3I (Implant Innovations, Palm Beach Gardens, FL) sur 6 ans en s'appuyant sur des critères de succès bien définis. Un total de 1179 implants 3I ont été utilisés selon le protocole standard en 2 temps, chez 493 patients répartis dans 6 centres. On observe 18,8 % d'implants non suivis (222), car les patients qui en étaient destinataires ont...


À RETENIR :

Cette étude est la première étude qui évalue les performances cliniques des implants usinés de 3I (Implant Innovations, Palm Beach Gardens, FL) sur 6 ans en s'appuyant sur des critères de succès bien définis. Un total de 1179 implants 3I ont été utilisés selon le protocole standard en 2 temps, chez 493 patients répartis dans 6 centres. On observe 18,8 % d'implants non suivis (222), car les patients qui en étaient destinataires ont été perdus de vue et 8,8 % en situation d'échec (104). Le taux de succès cumulatif après 5 ans est de 91,1 %. Les implants courts et le secteur maxillaire postérieur sont des critères défavorables. Divers paramètres ne sont pas pris en compte dans l'évaluation (diamètre, type d'implant, densité osseuse…).

Pourquoi ?

L'objectif de cette étude est d'évaluer les performances cliniques des implants usinés standard et autotaraudants de 3I sur le long terme en s'appuyant sur les critères de succès définis lors de la conférence de consensus de Toronto en 1998. Ces critères sont indépendants des fabricants et permettent d'évaluer un système implantaire sur le long terme.

Comment?

Six centres ont participé à cette étude (3 aux Etats-Unis et 3 en Europe). Les critères d'exclusion sont décrits. Les implants usinés 3I, standard ou autotaraudants, sont placés selon le protocole classique en 2 temps. Les temps de cicatrisation sont respectivement de 4 mois à la mandibule et 6 mois au maxillaire. Les systèmes de mesure par radiographies périapicales des modifications du niveau osseux sont décrits. La satisfaction des patients est évaluée par l'index médical de Cornell. La définition des critères de succès est donnée. Les méthodes statistiques utilisées sont peu détaillées.

Le choix de la longueur et du diamètre de l'implant est conditionné par la situation clinique. En revanche, il n'y a aucune information sur le critère de choix entre implant standard ou autotaraudant. Les dates de début et fin d'étude ne sont pas précisées.

Et alors ?

Un total de 493 patients ont été inclus dans cette étude et ont reçu 1179 implants et 633 restaurations prothétiques. La distribution des longueurs et diamètres des implants mis en place est précisée. On observe 509 implants maxillaires et 670 mandibulaires. Les secteurs postérieurs maxillaires (274) et mandibulaires (698) reçoivent au total 972 implants (79,1 %). La majorité des implants (1 064 ou 90,2 %) font entre 10 et 15 mm de long. Parmi les 633 prothèses réalisées, il y a 253 prothèses unitaires et 371 prothèses partielles fixes en secteur postérieur.

On dénombre 104 implants en situation d'échec (8,8 %). Parmi ceux-ci, 87 surviennent avant la mise en place de la prothèse et 12 après 18 mois de mise en fonction.

On note aussi 222 implants perdus de vue (18,8 %) après 5 ans.

Le taux de succès cumulatif donné par les auteurs est de 91,1 % après 5 ans de mise en fonction. On note davantage d'échecs pour les implants courts et pour le secteur postérieur maxillaire. La perte osseuse moyenne est de 0,67 mm entre la mise en charge et l'évaluation à 4 ans.

L'étude de l'influence du diamètre sur les échecs n'est pas possible, car les informations sur la distribution des longueurs et diamètres des implants en situation d'échec ne sont pas disponibles. De même, l'influence de la qualité osseuse n'est pas évaluée, pas plus que le type d'implant (autotaraudant ou non). Le nombre d'implants qui n'ont pas eu de suivi après 5 ans est assez élevé (près de 20 %). La plupart des échecs surviennent précocement.