Essai prospectif multicentrique sur 3 ans de chirurgie en 1 temps et de mise en charge précoce à la mandibule - Cahiers de Prothèse n° 123 du 01/08/2003
 

Les cahiers de prothèse n° 123 du 01/08/2003

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

La diminution du temps des traitements implantaires est une préoccupation pour les patients et pour les praticiens. Mais avant de modifier des protocoles qui ont fait leurs preuves sur le long terme, il convient de mener des études pour valider les concepts de chirurgie en 1 temps et de mise en charge immédiate ou précoce. Dans cette étude prospective multi-centrique, la survie des implants Nobel Biocare® a été évaluée sur...


À RETENIR :

La diminution du temps des traitements implantaires est une préoccupation pour les patients et pour les praticiens. Mais avant de modifier des protocoles qui ont fait leurs preuves sur le long terme, il convient de mener des études pour valider les concepts de chirurgie en 1 temps et de mise en charge immédiate ou précoce. Dans cette étude prospective multi-centrique, la survie des implants Nobel Biocare® a été évaluée sur une période de 3 ans après chirurgie en 1 temps et mise en charge précoce de la prothèse (avant 6 semaines). Quarante patients ont reçu 10 prothèses fixes sur 5 implants et 30 prothèses supra-implantaires sur 4 implants et barre. Sur les 170 implants mis en charge précocement, 12 ont été perdus. Un taux de survie cumulatif de 93 % est observé à 3 ans. La perte osseuse marginale moyenne est de 0,26 mm (SD = 0,57) à 1 an et de 0,41 mm (SD = 0,52) à 3 ans.

Il n'y a pas de différence significative entre prothèse fixe et supra-implantaire. Des études supplémentaires devraient évaluer le devenir de cette option thérapeutique dans les différentes densités osseuses avant de la diffuser plus largement.

Pourquoi ?

Les taux de succès à long terme obtenus en implantologie avec différents systèmes suggèrent que des modifications du protocole standard sont possibles sous certaines conditions. Cependant, avant de diffuser ces modifications au plus grand nombre, elles doivent faire l'objet d'études et d'analyse critique pour ce qui concerne l'ostéointégration, les tissus mous environnants et les modifications de niveaux osseux. Le but de cette étude prospective multicentrique est d'évaluer la survie et les conditions muqueuses et osseuses autour des implants placés en un temps chirurgical et mis en charge précocement.

Comment ?

Cinq centres dans 4 pays ont participé à l'étude. Les protocoles chirurgicaux et prothétiques sont stricts et les composants utilisés sont ceux du système BrånemarkTM. Les critères d'inclusion des patients de 18 à 70 ans sont un édentement de plus de 3 mois et une rétention insuffisante de la prothèse mandibulaire. Un total de 40 patients ont reçu une prothèse 30 jours après la pose des implants. Trente patients ont reçu une prothèse supra-implantaire (4 implants et une barre) et 10 patients une prothèse fixe sur 5 implants. Un total de 170 implants (86 standard et 84 Mk II) ont été utilisés. Les suivis clinique et radiologique (par rétroalvéolaire long cône) sont réalisés à 4 semaines, 6 mois, puis 1, 2 et 3 ans. Une analyse statistique des résultats et une table de survie sont réalisées.

Pas d'information sur les dates de l'étude ni sur le choix des implants ou sur le type de prothèse choisie. L'état de l'arcade maxillaire n'est pas précisé. Ce groupe de 40 patients fait partie d'un groupe de 83 qui sera suivi sur 5 ans.

Et alors ?

Sur les 170 implants mis en charge avant 6 semaines, 12 (7 %) sur 6 patients ont été retirés, ce qui donne un taux de survie cumulatif (CSR) de 93 % à 3 ans. Dix implants ont été perdus dans les 4 premières semaines de mise en charge. Le CSR est équivalent pour les prothèses fixes (94 %) ou supra-implantaires (93 %). Quatre des 7 implants placés dans un os de type 4 ont été retirés. La perte d'implant n'est pas corrélée avec l'usage d'une prothèse provisoire. La perte osseuse marginale moyenne est de 0,26 mm (SD = 0,57) à 1 an et de 0,41 mm (SD = 0,52) à 3 ans. Il n'y a pas de différence significative entre prothèse fixe et supra-implantaire.

Les détails sur les implants en situation d'échecs sont tous fouris (site, longueur, os) à l'exception du type d'implant (standard ou Mk II). La stabilité initiale semble être un facteur important, mais reste souvent subjective et opérateur-dépendante.