Satisfaction des patients après restauration d'une arcade mandibulaire réduite. Étude clinique randomisée - Cahiers de Prothèse n° 124 du 01/12/2003
 

Les cahiers de prothèse n° 124 du 01/12/2003

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Dans les cas d'édentement distal mandibulaire, le recours à une prothèse amovible est une solution classique. Les inconvénients de cette option sont connus. L'option d'un bridge collé avec extensions bilatérales est une des alternatives.

Cette étude randomisée évalue sur 1 an la satisfaction de 60 patients partiellement édentés à la mandibule, traités soit par bridge collé soit par stellite mandibulaire.

La...


À RETENIR :

Dans les cas d'édentement distal mandibulaire, le recours à une prothèse amovible est une solution classique. Les inconvénients de cette option sont connus. L'option d'un bridge collé avec extensions bilatérales est une des alternatives.

Cette étude randomisée évalue sur 1 an la satisfaction de 60 patients partiellement édentés à la mandibule, traités soit par bridge collé soit par stellite mandibulaire.

La méthodologie de cette étude est très bien décrite et les informations utiles sont détaillées.

Les résultats de cette étude pilote suggèrent que les bridges collés avec extensions distales partielles peuvent être des moyens aussi efficaces que les stellites pour restaurer des arcades mandibulaires avec édentement distal. Ils offrent notamment des avantages pour le confort du patient et pour l'acceptation de sa prothèse.

Des études avec davantage de patients devraient permettre de mieux mettre en évidence les différences de satisfaction entre les deux modes de traitement. La comparaison avec l'option implantaire serait intéressante.

Pourquoi?

La restauration des arcades mandibulaires très réduites est le plus souvent réalisée à l'aide de prothèses amovibles partielles (PAP). Ces prothèses assurent la fonction masticatrice, restaurent l'esthétique et éventuellement assurent la stabilité de la prothèse maxillaire. De nombreuses études longitudinales ont rapporté des risques de caries et des problèmes parodontaux plus importants lors du port d'une PAP. De plus, 30 à 50 % des patients ne portent pas ce type de prothèse après leur réalisation. Des taux de succès acceptables ont été décrits pour les bridges collés avec extensions distales.

Une étude clinique randomisée a été menée pour comparer les performances de bridges collés avec extensions bilatérales ou de stellites pour restaurer les édentements distaux mandibulaires. Les critères étudiés ont été les taux de survie et l'influence sur l'alimentation. La satisfaction des patients a aussi été évaluée.

Comment?

Des patients de centres hospitaliers qui devaient réaliser une PAP mandibulaire pour compenser un édentement distal ont été recrutés.

Les critères d'inclusion dans l'étude étaient les suivants:

1. pas plus de 8 dents mandibulaires résiduelles;

2. 1 ou 2 édentements intercalaires antérieurs s'ils pouvaient être compensés par un bridge collé;

3. indice de plaque de moins de 20 %.

Les critères d'exclusion étaient les suivants:

1. présence de molaires maxillaires;

2. dents maxillaires non calées par la prothèse mandibulaire envisagée;

3. contre-indication médicale au traitement ou au régime alimentaire prescrit.

Une préparation parodontale et une motivation à l'hygiène ont été réalisées. Pour participer à l'étude, les patients devaient réaliser un bon contrôle de plaque.

Les bridges collés (BC) restauraient une unité fonctionnelle en extension distale (jamais au-delà de la seconde prémolaire).

Les PAP étaient de type stellite avec taquets, crochets et connexion rigide.

Les prothèses ont été mises en place entre juin 1995 et juillet 1997 sur un échantillon de 60 patients âgés en moyenne de 67 ans (de 39 à 81 ans); 30 pour le groupe BC et 30 pour le groupe PAP. Le choix du traitement a été réalisé par randomisation. Les cliniciens qui ont réalisé les traitements n'ont pas participé à l'évaluation. Les deux évaluateurs ont vu un nombre équivalent de BC ou de PAP.

La satisfaction des patients est évaluée par l'intermédiaire de questionnaires réalisés avant, puis 3 mois et 1 an après la réalisation de la prothèse.

La méthodologie de l'étude est bien menée, les informations utiles aux lecteurs toutes précisées. La taille de l'échantillon et la durée de l'étude sont faibles.

Et alors?

Avant l'étude, 18 % des patients n'avaient pas de prothèse. Près du tiers des patients qui avaient une PAP ne la portaient pas ou peu. Plus de la moitié de ces mêmes patients avaient eu précédemment une PAP non portée. Les indices de satisfaction initiaux sont meilleurs pour les non-porteurs de PAP. La répartition dans les 2 groupes est équivalente.

Pour le groupe bridge collé, l'amélioration de la satisfaction est valable pour les 3 critères (en général, apparence, aptitude à mâcher et mordre). Pour le groupe stellite, l'amélioration de la satisfaction n'est notée que pour l'aptitude à mâcher et mordre.

La satisfaction du type de prothèse réalisée est aussi plus forte pour le bridge collé, notamment pour le confort apporté.

Une amélioration des satisfactions des patients des 2 groupes est observée à 3 mois et 1 an, mais il n'y a pas de différence statistiquement significative.

Le trop faible échantillon de patients ne permet pas de mettre en évidence des différences significatives en termes de satisfaction. Aussi, la comparaison des 2 traitements en est moins éloquente.

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