Moins de complications pour les prélèvements ramiques comparés aux prélèvements mentonniers utilisés pour les élévations de sinus ou les greffes en onlay localisées
 

Les cahiers de prothèse n° 125 du 01/03/2004

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Les processus de résorptions osseuses postextractionnelles ou traumatiques et de pneumatisation des cavités sinusiennes rendent parfois impossible la pose d'implants au maxillaire sans recours à des apports osseux complémentaires. Des techniques de prélèvements diverses tant extraque intra-orales ont été décrites. Souvent les études mettent en avant les taux de succès implantaires et rarement les complications ou conséquences des...


À RETENIR :

Les processus de résorptions osseuses postextractionnelles ou traumatiques et de pneumatisation des cavités sinusiennes rendent parfois impossible la pose d'implants au maxillaire sans recours à des apports osseux complémentaires. Des techniques de prélèvements diverses tant extraque intra-orales ont été décrites. Souvent les études mettent en avant les taux de succès implantaires et rarement les complications ou conséquences des prélèvements osseux. Cette étude portant sur 53 patients traités par le même chirurgien à Uméa évalue, de façon rétrospective, les complications observées dans des prélèvements dans la symphyse mentonnière ou sur la zone ramique mandibulaire.

Les douleurs sont, les 2 premières semaines, légèrement plus fortes dans le groupe menton par rapport au groupe ramus. Mais surtout, des paresthésies 18 mois après l'intervention sont observées dans 15 cas sur 29 dans le groupe menton et dans 1 cas sur 24 dans le groupe ramus.

Les limites méthodologiques de cette étude ne permettent cependant pas de faire des recommandations fortes pour ces prélèvements intra-oraux.

Pourquoi?

L'utilisation d'implants dans le traitement de patients édentés est parfaitement fiable et documentée dans les situations pour lesquelles il existe suffisamment d'os. Dans les autres cas, des greffes osseuses ont été proposées, avec des sites donneurs extra-ou intra-oraux. La proximité des sites donneurs et receveurs, la réduction des temps d'anesthésie et d'intervention sont des avantages indéniables des prélèvements intra-oraux. Le but de cette étude est de comparer deux sites intra-oraux, la symphyse mentonnière et la zone du ramus mandibulaire, pour ce qui concerne la morbidité et la fréquence des complications dans les procédures de greffes osseuses.

Comment?

Un total de 53 patients ont participé à cette étude rétrospective. Ils ont tous été traités par le même chirurgien à l'université d'Umea. Les 29 premiers patients ont eu des prélèvements mentonniers et les 24 derniers des prélèvements ramiques. Des élévations du plancher sinusien ont été réalisées chez 27 patients et des greffes en onlay chez 26 autres. Les techniques de prélèvement et de greffe sont bien décrites. Après 6 mois de cicatrisation, des implants Brånemark standard ou Mk II sont mis en place. Un questionnaire a été envoyé aux 53 patients afin d'évaluer leur perception en termes de douleur, fonction orale (élocution, mastication, ouverture buccale, alimentation…) et autres signes. Les questions étaient séparées en 3 groupes correspondant aux instants postopératoires immédiats, à 1 mois et 18 mois après l'intervention.

Les critères de sélection et d'exclusion ne sont pas précisés. Il n'y a pas d'attribution aléatoire du traitement ni de précision de date ou de délai entre l'intervention et l'envoi du questionnaire (non accessible). Pas d'analyse statistique.

Et alors?

Immédiatement après l'intervention (0 à 2 semaines), les douleurs et besoins d'antalgiques sont légèrement plus importants dans le groupe menton. L'ouverture buccale et la mastication sont plus difficiles dans le groupe ramus. Les paresthésies sont plus fréquentes pour le groupe menton (22/29) que pour le groupe ramus (5/24).

Après 1 mois, il ne subsiste plus de douleurs pour tous les patients. Les paresthésies persistent chez les 27 patients sans perturbations notables des fonctions orales.

Après 18 mois, les paresthésies sont considérées comme définitives pour 15 patients du groupe menton et 1 patient du groupe ramus.

Il n'y a pas de différence de taux de succès implantaire entre les deux groupes.

Pour 48 patients, le traitement a atteint son but et 50 des 53 patients seraient d'accord pour refaire le même traitement si nécessaire.