Prothèses fixes avec extensions sur implants: analyse rétrospective sur 10 ans - Cahiers de Prothèse n° 127 du 01/09/2004
 

Les cahiers de prothèse n° 127 du 01/09/2004

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

L'utilisation d'extensions sur des bridges partiels implanto-portés permet de simplifier le traitement sur le plan à la fois chirurgical et prothétique. Si les limites techniques des extensions sont assez claires sur des bridges complets mandibulaires, celles des bridges partiels sont en revanche peu décrites. Cet article relate une série de cas cliniques d'un praticien sur une période de 10 ans. Au total, 60 prothèses partielles avec des...


À RETENIR :

L'utilisation d'extensions sur des bridges partiels implanto-portés permet de simplifier le traitement sur le plan à la fois chirurgical et prothétique. Si les limites techniques des extensions sont assez claires sur des bridges complets mandibulaires, celles des bridges partiels sont en revanche peu décrites. Cet article relate une série de cas cliniques d'un praticien sur une période de 10 ans. Au total, 60 prothèses partielles avec des extensions ont été réalisées sur 115 implants ITI® (Straumann) à surface rugueuse pour 36 patients.

Aucune fracture des implants ou des constructions prothétiques n'est relevée. Les stabilités muqueuse et osseuse sont excellentes. L'auteur attribue les excellents résultats obtenus à l'état de surface rugueux de l'implant, son design en une pièce et au fait de sceller ses prothèses. Une étude plus fine qu'une série de cas cliniques permettrait de confirmer ou d'infirmer cette opinion.

Pourquoi?

L'utilisation d'extensions sur des bridges implanto-portés permet de réduire le nombre d'implants et donc le coût du traitement. Cela permet aussi d'éviter la mise en place d'implants dans des zones à risque (proximité sinusienne, faible quantité d'os…). Les problèmes de parallélisme des grandes reconstitutions sont résolus par la réalisation de bridges de moindre étendue avec certaines extensions. Ces désirs de simplification des réalisations prothétiques motivent la réalisation des bridges avec extensions mésiales ou distales. Cet article relate l'expérience du Dr Becker et sa pratique sur une période de 10 ans.

Comment?

Entre mai 1993 et mai 2003, 60 bridges partiels sur implants ont été réalisés sur 35 patients. Les prothèses ont été placées sur 115 implants ITI® à surface rugueuse : 76 avec un diamètre de 4,1 mm et 39 avec un diamètre de 4,8 mm. Douze implants ont été placés immédiatement après extraction et 103 de façon différée. Trois prothèses ont été vissées et 57 scellées avec un ciment oxy-phosphate. Six prothèses sont mandibulaires et 54 sont maxillaires. On note : 30 bridges avec 2 implants et 1 extension; 19 bridges avec 3 implants et 1 extension; 10 bridges avec 2 implants et 2 extensions et 1 bridge avec 1 implant et une extension.

Il s'agit ici d'une analyse d'une série de cas cliniques. Les critères d'inclusion et de suivi ne sont pas connus, pas plus que le nombre de patients perdus de vue.

Et alors?

Sur la période de 10 ans, une vis a été perdue et 2 prothèses ont dû être rescellées, ceci-après un mois de mise en service. Aucune fracture d'armature, ni de porcelaine, ni d'implant, ni de pilier, ni de vis n'a été constatée. Il n'y a pas de récession des tissus mous autour des implants ni de signe radiologique de perte osseuse. Tous les patients sont entièrement satisfaits.

Pour l'auteur, des résultats favorables à long terme sont possibles avec des prothèses partielles fixées sur implants qui présentent des extensions. Il préconise l'utilisation d'implants rugueux d'au moins 4,1 mm de diamètre, l'implant et le pilier ne faisant qu'une pièce. La prothèse est scellée sur les implants pour éviter les soucis de dévissage.

Les résultats sont si bons que nous souhaiterions tous être soignés par le Dr Becker ou au moins bénéficier de son expérience. Les critères de sélection des patients, les modes de suivi dans le temps, les critères occlusaux retenus sont autant d'informations absentes.