Contrôle clinique de l'intégration occlusale d'une prothèse fixée - Cahiers de Prothèse n° 128 du 01/12/2004
 

Les cahiers de prothèse n° 128 du 01/12/2004

 

Prothèse fixée

Olivier Laplanche *   Jean-Jacques Sarlin **   Gaël Toque ***   Carine Zerbib ****  


* MCU-PH - Département de
prothèse, Faculté d'odontologie de Nice
Université de Nice-Sophia Antipolis

23, boulevard Paoli
20200 Bastia
** Ex-assistant
hospitalo-universitaire

Centre d'affaire Grand Var
1110 Chemin des Plantades
83130 La Garde
*** Diplôme universitaire de prothèse sur
implant - Département de prothèse,
Faculté d'odontologie de Nice
Université de Nice-Sophia Antipolis

**** Assistante hospitalo-universitaire
Département de prothèse, Faculté d'odontologie
de Nice - Université de Nice-Sophia Antipolis

19, boulevard Victor-Hugo
06000 Nice
Département de prothèse
Faculté d'Odontologie de Nice
Université de Nice-Sophia Antipolis
24, avenue des Diables-Bleus
06000 Nice

Résumé

L'objectif principal d'une prothèse odontologique est le maintien ou la restauration des fonctions occlusales. Après avoir défini en amont les objectifs occlusaux (participation aux fonctions occlusales validées au préalable ou traitement de fonctions altérées), le clinicien doit s'assurer de l'intégration occlusale de la prothèse réalisée. Les moyens utilisables sont multiples : évaluation visuelle ou acoustique, matériaux à empreinte, rubans marqueurs ou non marqueurs, et leur mise en œuvre est importante comme leur exploitation clinique qui n'est pas anodine sous peine de fournir de fausses indications. Dans un souci de précision et d'ergonomie, le clinicien doit donc bien connaître les matériaux à utiliser et respecter un protocole strict. Cet article rappelle les objectifs, les matériaux et les protocoles destinés à faciliter le contrôle de l'intégration occlusale d'une prothèse fixée.

Summary

Implant-supported fixed prosthesis: clinical control of occlusal integration

The main purpose of a prosthesis is to maintain or restore occlusal functions. Once the occlusal aims have been priorly established (using initially validated occlusal functions or correcting altered functions), the clinician must check the occlusal integration of the acheived prosthesis. The means to perform such an approach are numerous: visual or acoustic assessment, impression materials, occlusal tapes (marking or non marking)… Their use is important, as well as their clinical interpretation which may lead to inaccurate indications. In order to remain accurate and ergonomic, the clinician must therefore have a good knowledge of the materials he will be using, and follow a strict protocol. This paper reviews the aims, materials and protocols (ou methods) designed to facilitate the control of a fixed prosthesis occlusal integration.

Key words

fixed prosthesis, occlusal markers, occlusion, prosthetic integration

La prothèse dentaire permet, par un substitut anatomique [1], de compenser l'édentement et/ou la destruction coronaire initiale et d'atteindre les objectifs fonctionnels suivants :

- réhabiliter les fonctions orales (mastication, phonation, esthétique…) ;

- réhabiliter les fonctions occlusales (centrage, calage, guidage).

La qualité de l'intégration occlusale d'un élément prothétique est donc essentielle, et elle représente un acte quotidien qui demeure cependant délicat :

- elle est validée par le contrôle clinique de l'occlusion qui est une des étapes finales importantes d'une réalisation prothétique ;

- elle est la conséquence d'une suite d'actes intellectuels et manuels qui débute dès le projet thérapeutique [2].

Préalables à l'intégration occlusale

Pour atteindre ces objectifs fonctionnels, le clinicien doit :

• analyser et diagnostiquer l'occlusion initiale ;

• définir les objectifs occlusaux de la thérapeutique prothétique en termes de [3]:

- fonction de centrage (intégration à l'occlusion d'intercuspidie maximale (OIM) préexistante ou création d'une nouvelle OIM dans une position mandibulaire donnée [4] ;

- fonction de calage (stabilisation occlusale, participation à l'OIM…) ;

- fonction de guidage (optimisation du guide antérieur, participation au guidage dans les fonctions de groupe, désocclusion postérieure…) ;

• prévoir les séquences qui conduisent de la situation initiale à la réhabilitation ;

• prévoir les moyens à mettre en œuvre (matériels et méthodologiques) pour la réalisation de ces séquences.

L'intégration occlusale de l'élément prothétique se prépare dès le projet thérapeutique :

• Analyse préalable de l'occlusion et de l'appareil manducateur

• Définition des objectifs occlusaux de traitement

• Détermination des moyens (méthodes, matériel et matériaux) à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs

• Détermination des séquences de traitement

Analyse préalable de l'occlusion et de l'appareil manducateur

Elle se compose de :

- un dépistage clinique d'anomalies de fonctionnement de l'appareil manducateur (parafonctions et dysfonctionnements) [3-5] ;

- une analyse clinique des anomalies de l'occlusion [6] ;

- une analyse occlusale instrumentale si nécessaire [7] ;

- une synthèse des conditions d'intégration occlusale de l'élément prothétique : diagnostic occlusodontique.

La synthèse des diagnostics dentaires préprothétiques (qui précise notamment l'étendue de la prothèse à réaliser…) et de l'analyse préalable de l'occlusion permet la définition des objectifs occlusaux de traitement.

Définition des objectifs occlusaux de traitement [8]

Centrage

• Intégration à l'occlusion existante : la fonction de centrage n'est alors pas modifiée, la reconstruction prothétique participe à la fonction de calage en la renforçant.

• Création d'une nouvelle position mandibulaire : la reconstruction prothétique est alors de plus grande étendue : la position de référence n'est pas dentaire, mais articulaire (relation centrée ou position mandibulaire corrigée) [9].

Calage

Le traitement prothétique participe aux fonctions de calage dans la position mandibulaire déterminée :

- calage postérieur ;

- calage antérieur.

Guidage

Intégration aux fonctions de guidage :

- le traitement prothétique participe aux fonctions de guidage : fonction groupe soulageant une fonction canine au support parodontal affaibli (trauma occlusal secondaire) ;

- le traitement prothétique crée une nouvelle fonction de guidage : réhabilitation canine maxillaire avec augmentation de la pente canine ;

- le traitement prothétique est « protégé » lors des mouvements excursifs : réhabilitation d'un secteur latéro-postérieur dans un contexte de protection canine…

Détermination des moyens

Méthodes : thérapeutique initiale occlusodontique : équilibration occlusale… ;

Méthodes d'enregistrement des relations maxillo-mandibulaires : repositionnement manuel, table occlusale, functionally-generated path (FGP), cires sectorielles, technique de Wirdth ;

Matériel : type de simulateur de l'occlusion, type d'empreinte (arcade ou hémi-arcade), moyen d'enregistrement (support d'enregistrement et enregistrement) ;

Matériaux : matériaux d'enregistrement de l'occlusion (silicones, cires…).

Bien organisés et maîtrisés, tous ces éléments permettent d'atteindre les dernières étapes d'intégration occlusale dans les meilleures conditions de qualité et d'ergonomie.

Contrôle clinique de l'intégration occlusale des éléments prothétiques

L'essayage d'un élément prothétique fixé suit une séquence logique d'étapes successives :

- rappel des objectifs occlusaux du traitement ;

- contrôle de l'insertion prothétique sur les préparations ;

- choix des matériaux destinés à la mise en évidence de l'intégration occlusale ;

- succession d'étapes d'évaluation de cette intégration occlusale.

Contrôle de l'insertion prothétique

Préalablement au contrôle de l'occlusion d'un élément prothétique fixé, il est indispensable de s'assurer que celui-ci est effectivement en place [10]. Le contrôle de l'insertion prothétique est un préalable essentiel au contrôle de l'occlusion :

- contrôle de l'adaptation dento-prothétique par l'utilisation d'une sonde ;

- contrôle des points de contacts proximaux (fil de soie interdentaire, ruban d'occlusion…) (fig. 1a, 1b et 1c) ;

- contrôle de la finesse du joint par des matériaux à empreinte (silicone extralight, vaseline…) (fig. 2 et 3).

Une fois assurée la complète insertion de l'élément prothétique, l'évaluation de l'occlusion peut débuter en utilisant un principe simple : évaluer/matérialiser l'occlusion avant insertion prothétique, puis après insertion prothétique en contrôlant :

- l'absence de modification (si l'objectif est l'intégration à l'OIM existante) ;

- l'obtention de la modification désirée (si l'objectif est un changement de position mandibulaire…).

Cette évaluation/matérialisation de l'occlusion peut faire appel à différents moyens.

Moyens d'évaluer l'occlusion

Perception éclairée du patient

Elle repose sur le potentiel discriminant des contacts occlusaux liés à la proprioception [11-12]. En prenant garde, le cas échéant, aux effets de l'anesthésie et aux variations de position de la tête par rapport au tronc, après avoir validé et procédé à l'apprentissage de cette perception par le patient (perception « éclairée »), ses sensations peuvent être une aide utile si elles sont bien interprétées.

Il faut bien entendu se méfier de l'anesthésie qui peut provoquer une égression temporaire (anesthésie intraligamentaire), une ingression (para-apicale avec vasoconstricteur), mais aussi des altérations de perception propres à certains patients.

Contrôle sonore des contacts

Amplifié par la sonographie, ou plus simplement par un stéthoscope, le contrôle sonore des contacts occlusaux permet souvent une bonne évaluation de la réitérativité de l'OIM. En demandant au patient de « claquer des dents », avant insertion prothétique, on évalue la répétitivité de l'OIM : la précision de réitérativité de cette OIM est un signe de qualité, le son émis est parfaitement interprétable comme un contact reproductible ou non. Après insertion prothétique, la répétition de ce test permet par l'émission d'un son mat, très différent, de déceler un ou des nouveaux contacts inadaptés.

Contrôle tactile (frémitus)

Mis en exergue par Dawson [3], validé par Ito et Rucker [13], le frémitus est particulièrement pertinent sur les dents antérieures, pour tester l'existence d'une mobilité physiologique ou excessive [14], générée par une surcharge occlusale. Une surocclusion, une interférence ou une surcharge occlusale sont aisément perceptibles par la pulpe du doigt du praticien, appliquée sur la face vestibulaire de la dent concernée.

Contrôle visuel de la position mandibulaire (fig. 4a et 4b)

Le pouvoir discriminant de l'œil est particulièrement important, s'il est exercé. L'observation des rapports d'occlusion (incisifs, prémolaires) permet de comparer globalement les positions mandibulaires avant et après insertion de l'élément prothétique.

Des repères très utiles peuvent être pris sur les dents maxillaires pour visualiser la position des dents mandibulaires (incisives, cuspides vestibulaires).

Contrôle visuel des contacts à l'aide d'indicateurs occlusaux

Plusieurs types d'indicateurs occlusaux sont à notre disposition. Selon Saracoglu et Ozpinar [15], la sensibilité et la qualité des techniques utilisées pour marquer les contacts occlusaux sont fonction de leur viscosité, de leur épaisseur et de leur élasticité.

Occlusogrammes

Les occlusogrammes sont des enregistrements de l'occlusion dentaire par une plaque thermoplastique (cire) réchauffée avant utilisation (fig. 5). L'utilisation d'occlusogrammes est vantée par de nombreux auteurs notamment pour son évaluation fonctionnelle. Ils s'utilisent après réchauffement en demandant au patient d'élever la mandibule en position excentrée ou centrée. Cette technique permet une bonne évaluation de la fonction et notamment une analyse précise des positions excentrées, du côté non travaillant. L'épaisseur et la viscosité du matériau peuvent toutefois déclencher un réflexe d'évitement immédiat qui fait douter de la réalité de l'occlusion matérialisée. Il est donc important de s'assurer de la parfaite collaboration du patient.

Matériaux d'enregistrement (élastomères, pâtes thermoplastiques)

L'utilisation de matériaux d'enregistrement (certains polymères, polyéthers ou hydrocolloïdes) peut être une bonne méthode d'évaluation. La visualisation des contacts se fait alors par perforation et mise en évidence d'une transparence. Un de leurs avantages réside dans leur conservation éventuelle, mais ils ont l'inconvénient de nécessiter le maintien durant la prise d'une même position mandibulaire fixe.

Rubans sans marqueur

Le Shimstock® (Almore) est une bandelette métallique d'une épaisseur de 8 μm qui, selon Anderson et Schulte [16], présente l'avantage indéniable de permettre d'apprécier la présence ou l'absence de contact sans effet de marquage, et ce avec une précision comparable, voire supérieure à celle des rubans marqueurs. La largeur du « shimstock » permet d'évaluer les contacts dent par dent.

Il s'utilise interposé entre les faces occlusales antagonistes, avec une traction légère dirigée vestibulairement. Le blocage du papier signe la présence d'un contact ; son retrait l'absence de contact.

Son utilisation est particulièrement intéressante pour les dents antérieures où la notion de quasi-contact est difficile à matérialiser : un ruban d'occlusion de 200 μm marque un contact tandis que le Shimstock® peut être retiré, mettant en évidence l'absence de contacts (fig. 6a, 6b et 6c).

Marqueurs sans support (sprays, poudres, vernis…)

Leur utilisation est réservée au laboratoire et au marquage sur des moulages, en raison de leur éventuelle toxicité. Leur utilisation est souvent assez agréable au laboratoire en raison de leur fiablilité, à condition d'avoir des moulages peu polis.

Marqueurs sur support

Improprement appelés « papiers d'occlusion », ils sont les plus couramment utilisés et leur principe est simple : une imprégnation du support par un colorant, libéré par une pression occlusale.

Les avantages et inconvénients de ces marqueurs ont été succinctement décrits par Gazit et al. [17] (tabl. I).

Leur utilisation est quasi universelle en pratique clinique [18, 19], avec un objectif qui est de mettre en évidence les contacts occlusaux. Millstein et Maya [20] attirent cependant l'attention sur les difficultés de leur utilisation. En dehors des caractéristiques générales des rubans d'occlusion, le clinicien doit garder à l'esprit que le comportement de chaque papier varie en fonction des caractéristiques du support comme du colorant, ce qui influe, bien entendu, sur le marquage des contacts et l'analyse diagnostique qui en est issue. En effet, le terme générique de papiers d'occlusion rassemble des matériaux très différents : un ruban marqueur est composé d'un support (papier, soie, film synthétique) et d'un colorant (avec un taux d'encrage variable), libéré par la pression.

Schelb et al. [21], dans une étude in vitro de 18 marqueurs d'occlusion, concluent : l'épaisseur du support, son type, la nature du colorant influent sur la taille de la marque colorée (fig. 7a, 7b, 7c et 7d).

De nombreux auteurs remarquent les inconvénients des différents rubans d'occlusion. Ainsi, Morin [22] remet en question l'utilisation de rubans (papiers) d'occlusion d'une épaisseur de 100 à 300 μm en raison de leurs caractéristiques mécaniques [23] :

- épaisseur qui peut induire un réflexe de mastication ;

- épaisseur qui modifie les relations occlusales ;

- résistance à la déformation qui provoque des frottements sur les faces occlusales et induit des plages et non des points de marquage ;

- fragilité finale, après humidification, qui conduit à la déchirure.

Pour ces auteurs, les colorants sur support mince doivent être privilégiés, car ils ne présentent pas ces inconvénients :

- leur faible épaisseur ne permet pas la discrimination parodontale et évite ainsi le réflexe masticatoire ou d'évitement ;

- leur plasticité permet le marquage des contacts occlusaux réels, en fonction cependant du type de colorant choisi et du taux d'encrage du support.

Pour illustrer les inconvénients de l'épaisseur des rubans d'occlusion, Mariani et Pons [24] mettent en évidence, lors de l'intercuspidation [25], leur comportement sur les surfaces occlusales de la façon suivante :

- les cuspides entrent en contact avant l'occlusion avec le marqueur : risque de marquage ne correspondant pas aux contacts d'occlusion ;

- les versants cuspidiens entrent en contact à leur tour : le marqueur coincé risque de laisser des traces colorées ne correspondant pas aux contacts réels ;

- contact d'occlusion réel, mais reste-t-il suffisamment de colorant pour marquer les contacts réels ? (Saracoglu et Ozpinar [15] insistent effectivement sur l'absence d'efficacité des rubans en utilisation répétée, liée à la disparition du marqueur).

Pour illustrer les difficultés d'interprétation des marques colorées induites par les rubans d'occlusion, Mariani et Pons [24] ont comparé les résultats de l'utilisation de plusieurs papiers. Utilisant deux prothèses complètes s'affrontant verticalement, avec une intensité constante, ces auteurs ont analysé pour différents types de papier d'occlusion : le nombre de contacts, la surface de ces contacts, leur précision (la capacité de marquage de contacts réels).

Les résultats sont les suivants :

- le nombre de contacts obtenus varie en fonction du papier utilisé : de 10 à 68 marques pour une même intensité du contact ;

- la surface des marques peut varier 2 de 1 à 8 mm pour une même intensité ;

- la précision des contacts (présence de contacts véritablement antagonistes) : on peut relever jusqu'à 8 contacts de différence entre dents antagonistes.

Ces auteurs concluent sur la préférence à accorder aux supports synthétiques fins.

Une étude similaire réalisée par Millstein et Maya [20] compare 10 rubans d'occlusion : des films de 20 μm d'épaisseur, des soies de 80 μm, des papiers de 40 μ et 200 μm d'épaisseur. Leurs résultats confirment que les indications données par les rubans d'occlusion varient de façon importante et peuvent abuser le clinicien (fig. 8).

En résumé, l'utilisation des rubans d'occlusion doit impliquer les précautions suivantes.

Recommandations d'utilisation des rubans d'occlusion

Sélection du type de ruban d'occlusion

En raison de leur comportement, les rubans d'occlusion fournissent des informations différentes [26-36]. Ils doivent donc être sélectionnés en fonction des besoins cliniques :

- type d'acte : « dégrossissage » de fortes surocclusions en prothèse complète amovible ou, au contraire, équilibration finale d'un élément prothétique fixé ;

- matériau à marquer (dent naturelle, céramique, métal, résine…).

Le ruban d'occlusion doit être changé après chaque utilisation. En effet, selon Saracoglu, il existe une perte d'informations importante lors de l'utilisation répétée des rubans d'occlusion.

Séchage des surfaces

Les surfaces occlusales doivent être sèches, totalement exemptes de mucosités. Après marquage, visualisation et analyse des marques colorées, celles-ci doivent être effacées à l'alcool.

Validation de la marque

Certaines marques sur les faces occlusales peuvent être dues au seul frottement du papier sur les dents. Ces pseudo-marques doivent être distinguées des véritables marques occlusales. Pour valider une marque comme étant véritablement un point d'occlusion, elle doit être présente sur les deux faces occlusales antagonistes. Ceci réduit l'indication des rubans marqueurs sur une seule face (fig. 9a et 9b).

Interprétation en fonction du matériau marqué

La marque colorée varie en fonction du matériau à marquer. Il faut être conscient de cette différence et ne pas rechercher systématiquement, pour une même intensité de contact, la même intensité de couleur sur deux matériaux différents.

Forme et taille de la marque

La marque occlusale doit être petite (1 mm2) et punctiforme [37] en OIM. En dehors d'anomalie morphologique des faces occlusales, une forme oblongue doit faire suspecter un glissement d'une prématurité vers l'occlusion la plus crânienne (fig. 9a et 9b).

A contrario, la matérialisation des surfaces de guidage doit associer un contact unique sur les dents mandibulaires à une trace allongée sur les dents maxillaires (ininterrompue pour un guidage canin, par exemple).

Position des contacts

Les contacts doivent idéalement être répartis de façon tripodique ou bipodique selon les dents, assurant stabilité mandibulaire et dentaire et distribuant les efforts selon le grand axe de la dent.

La situation des contacts est aussi à replacer dans le contexte occlusodontique : les contacts rétrusifs dans un cas de compression articulaire sont à bannir.

Nombre de contacts

Si la modélisation gnathologique des rapports d'occlusion reconnaît 172 contacts occlusaux, les études in vivo mettent en évidence seulement de 30 à 60 contacts [38-41], ce nombre variant selon l'âge des sujets (augmentation avec l'âge par usure dentaire) et la fonction occlusale.

Méthode

Principes généraux et définitions

L'ensemble des moyens décrits ci-dessus doivent être utilisés :

- avant insertion prothétique ;

- après insertion prothétique (en cas de prothèses multiples non solidaires, ces éléments doivent être évalués les uns après les autres).

Pour que le clinicien puisse s'assurer selon les objectifs visés (cf. supra « Préalables à l'intégration occlusale ») :

- de l'intégration de l'élément prothétique à l'occlusion existante ;

- et/ou de l'obtention des résultats occlusaux espérés (changement de position mandibulaire, création d'une surface de guidage).

Pour différencier les contacts occlusaux, 2 méthodes peuvent être proposées :

utiliser un code couleur :

- rouge pour les contacts en relation centrée ;

- bleu pour les contacts en OIM sans élément prothétique ;

- bleu pour les contacts en OIM avec élément prothétique ;

- vert pour les contacts excursifs et incursifs.

• comparer les contacts deux à deux ; utiliser alors 2 couleurs (bleu et rouge sont les plus classiques) :

- rouge en RC/bleu en OIM ;

- bleu sans l'élément prothétique/rouge puis bleu pour l'OIM avec élément prothétique/rouge pour la propulsion ou la diduction ;

- bleu pour la propulsion/rouge pour la diduction.

Sachant que les marques colorées doivent être effacées après lecture, le ruban d'occlusion changé après chaque utilisation et que l'interprétation de plus de 2 positions est difficile, dans un but d'ergonomie, nous utilisons préférentiellement cette méthode.

Évaluation de l'intégration à la fonction de centrage

Matérialisation du différentiel ORC-OIM initial

L'évaluation maxillo-mandibulaire des rapports intermaxillaires débute par la matérialisation de l'occlusion en relation centrée (ORC) qui correspond à une position instable en raison des contacts prématurés provoquant un glissement vers l'OIM. L'OIM est physiologiquement décalée dans un sens sagittal antérieur de 0 mm à 1 mm, mais cette tolérance sagittale est à opposer à une relative intolérance transversale.

L'évaluation de la position mandibulaire peut être approximative : par appréciation visuelle de la position mandibulaire lors d'une manipulation en relation centrée et glissement vers l'OIM. Elle peut utiliser les sensations du patient qui indique la zone de pré-contact. L'utilisation simultanée d'un marqueur d'occlusion (en rouge) met en évidence les prématurités responsables du glissement vers l'OIM (marque oblongue).

L'évaluation se fait par contacts occlusaux répétés sur la prématurité, puis par marquage [42] (papier couleur 1) du point de contact, visualisation, puis avec un papier d'une autre couleur (papier couleur 2) : contacts occlusaux respectés et glissement vers OIM stable. La visualisation des traces donne le sens du décalage (sagittal, sagittal et transversal), mais aussi la situation du contact prématuré : pan mésial de la crête marginale de la première prémolaire maxillaire, pont d'émail de la première molaire maxillaire… (fig. 10a et 10b).

Lors de ces manipulations, il faut se rappeler que :

- la référence à une relation articulaire n'a de sens que si cette dernière est physiologique ;

- la qualité de la manipulation en relation centrée a pour objectif de mettre la mandibule dans la position de référence articulaire.

Contrôle de l'élément prothétique

Conservation de la position mandibulaire initiale (intégration à l'OIM)

La première étape consiste à vérifier que l'élément prothétique intégré ne modifie pas la position mandibulaire : absence de prématurité, absence de sur occlusion :

1. Analyse visuelle des rapports d'occlusion (fig. 4a et 4b). Première approche grossière, elle met en évidence un changement de position mandibulaire qui signe selon les cas :

- DVO augmentée : une surocclusion (fig. 4a) ;

- déviation mandibulaire ou antéposition mandibulaire : prématurité occlusale (fig. 4b).

2. Analyse auditive

3. Marquage de l'occlusion :

- les contacts sont mis en évidence avant insertion prothétique avec un papier d'occlusion au colorant bleu ;

- les contacts sont à nouveau marqués avec un papier d'une autre couleur (rouge par exemple), mais de même support et de même épaisseur et sont comparés aux contacts initiaux auxquels ils doivent se superposer (fig. 10a, 10b).

4. Mise en évidence de sous-occlusion au niveau des dents adjacentes Un « Shimstock » interposé entre les faces occlusales des dents adjacentes (fig. 6b) permet de mettre en évidence une absence d'occlusion qui indiquerait une surocclusion de l'élément prothétique, si elle est apparue après insertion.

Durant cette procédure, les informations issues du marquage sont confrontées aux informations données par le patient (perception éclairée).

Création d'une nouvelle position mandibulaire

Ce cas de figure est réservé aux prothèses de grande étendue, qui permettent, par la création d'un calage occlusal, l'obtention d'une nouvelle position mandibulaire. Qu'il s'agisse d'une augmentation de DVO, d'une antéposition ou d'un recentrage mandibulaire, ces situations cliniques nécessitent une réhabilitation prothétique bilatérale, validée au préalable par des prothèses transitoires de seconde génération. Lors de l'essayage des prothèses d'usage, il est impératif d'intégrer chaque élément de la prothèse d'usage à l'occlusion validée par les prothèses transitoires. Dans les cas où cela n'est pas possible, une clé occlusale en résine maintient la position mandibulaire validée le temps des contrôles cliniques. Ainsi, la méthode décrite ci-dessus (intégration à l'OIM) est utilisée à l'identique.

Évaluation de l'intégration à la fonction de calage

L'occlusion d'intercuspidie maximale se définit comme le maximum de contacts et le maximum d'engrènement entre dents des arcades antagonistes. Elle s'établit idéalement par des contacts nombreux, punctiformes, répartis sur toutes les dents cuspidées. Ces contacts sont réputés égaux en intensité, distribuant les efforts selon le grand axe des dents.

C'est l'évaluation des caractéristiques générales de ces contacts qui permet d'évaluer la qualité de cette OIM. Cette étape permet le contrôle de la participation à l'OIM dans la position mandibulaire initiale ou nouvellement créée. Elle utilise différents moyens :

- marquage de l'occlusion : si les contacts sont mis en évidence après insertion prothétique, ils montrent sur la pièce prothétique des contacts majorés ;

- contrôle de l'existence d'une occlusion : utilisé au niveau de la prothèse insérée, le « shimstock » permet de matérialiser une absence de contact sur l'élément prothétique inséré (fig. 11b).

Évaluation de l'intégration à la fonction de guidage

Les surfaces de guidage bornent l'enveloppe fonctionnelle en opposant aux mouvements mandibulaires centripètes une composante architecturale (anatomie occlusale) et une composante neurophysiologique (proprioception), générant des réflexes d'évitement dont le lissage constitue l'enveloppe fonctionnelle. Cette évaluation est à replacer également dans le contexte ou plutôt le concept occlusal (guide antérieur fonctionnel, fonction groupe uni-ou bilatéralement équilibrée) : le guidage est évalué par son angulation, la désocclusion induite (« Shimstock », occlusogramme), sa linéarité, sa continuité, sa longueur, son unicité le cas échéant.

Le mouvement mandibulaire s'effectue le plus souvent de façon excentrique pour des raisons de commodité pour le patient.

Nous garderons à l'esprit les théories de Le Gall et Lauret [43] ainsi que les travaux de Lundeen et Gibbs qui indiquent que les mouvements fonctionnels sont incursifs et non excursifs, et que le trajet des dents du côté non travaillant est plus crânien lors de la mastication. L'évaluation quantitative des pentes n'est bien sûr pas envisageable cliniquement.

Après instructions données au patient et entraînement, les mouvements doivent être guidés pour reproduire les mouvements limites incursifs, une pression (sous la mandibule du côté non travaillant) en direction crânienne guide alors les mouvements de retour vers l'OIM, les contacts occlusaux étant marqués simultanément.

Deux situations cliniques peuvent se présenter :

- cas A : l'élément prothétique ne participe pas aux fonctions de guidage (par exemple : dent cuspidée en présence d'un guide antérieur fonctionnel) ;

- cas B : l'élément prothétique doit participer aux fonctions de guidage (par exemple : canine ou incisive dans une protection mutuelle, prémolaire ou molaire dans une fonction groupe).

Cas A

On recherche alors une possible interférence :

- visuellement : la désocclusion doit être effective lors des mouvements de diduction et de propulsion mandibulaire ;

- testé au « schimstock » : dès le début du mouvement excursif, le retrait sans friction du « schimstock » placé entre l'élément prothétique et son antagoniste signe la désocclusion (fig. 11c) ;

- par marquage sur l'élément prothétique et son antagoniste : aucune trace d'occlusion ne doit exister hormis les contacts matérialisés en OIM lors de l'étape précédente (fig. 11a) ;

- par marquage sur la dent responsable du guidage : aucune interruption du tracé de guidage ne doit être constatée sur la dent maxillaire surface de guidage (fig. 11a).

Cas B

On confirme alors la participation à la fonction de guidage :

- visuellement et au « shimstock » : la désocclusion des autres dents doit être effective lors des mouvements de propulsion (pour une incisive) ou de diduction (pour une canine) ;

- par marquage sur l'élément prothétique : il doit présenter la trace du tracé de propulsion (fig. 12) ;

- ce trajet peut être simultané sur les dents adjacentes si le guidage est partagé (fonction unilatéralement équilibrée).

Le tableau II récapitule la procédure de contrôle d'un élément prothétique fixé de petite étendue.

Conclusion

L'importance de la qualité de l'intégration occlusale d'un élément prothétique, fruit d'une réflexion initiale, de décisions thérapeutiques argumentées et de nombreuses étapes techniquement maîtrisées, impose un contrôle vigilant avant sa mise en place définitive.

De nombreux moyens (matériels et méthodes présentés ici) permettent de réaliser cet acte de façon ergonomique

En conclusion, l'évaluation précise de l'intégration occlusale fait appel à :

- un rappel des objectifs occlusaux du traitement prothétique (stabilisation d'une position mandibulaire, intégration sans modification à l'OIM et aux fonctions de guidage, participation ou modification éventuelle de ces fonctions de guidage) ;

- l'utilisation d'un matériel adapté, sélectionné en fonction des besoins ;

- la mise en œuvre d'une méthode adéquate et ergonomique ;

- un esprit critique systématique dans l'analyse des contacts.

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