Implantologie
Daniel Brocard * Jean-François Laluque **
*
Docteur en sciences
odontologiques - Docteur de l'Université Paul-Sabatier
de Toulouse - Ancien assistant HU Bordeaux
2101, av. du 11-Novembre-1918 - 40440 Ondres
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Docteur en sciences
odontologiques - Ancien assistant HU Bordeaux
27, allée de Tourny - 33000 Bordeaux
Le remplacement des dents naturelles par des implants a modifié fondamentalement la façon d'approcher la réhabilitation de l'édentement total et partiel. L'absence de desmodonte réduit la capacité proprioceptive des implants. Le ligament parodontal présente une visco-élasticité qui permet une mobilité axiale (30 µm) et latérale (50 à 100 µm) des dents ; en revanche, les implants ostéointégrés ont un jeu réduit axialement (5 µm) et latéralement (de 10 à 50 µm). Si le concept occlusal général ne varie pas vraiment entre la prothèse fixée sur dents naturelles et la prothèse fixée sur implants, les différences physiologiques entre les interfaces dent/os et implant/os requièrent une attention particulière quant au contrôle des contacts occlusaux. L'équilibre occlusal est déterminé, en premier lieu, par la position de référence occlusale (occlusion d'intercuspidie maximale) physiologique, précise et reproductible. L'intensité des contacts occlusaux doit être réglée avec minutie sur les dents restantes et sur les prothèses supportées par les implants. Lors des mouvements de diduction, les concepts occlusaux de désocclusion postérieure admis pour les prothèses fixées sur dents naturelles, soit par guidage antérieur, soit par guidage de groupe, sont transposés au niveau des prothèses sur implants.
The replacement of natural teeth using implants has dramatically changed the approach for totally-edentulous as well as for partially-edentulous restorations. The absence of periodontal desmodontium reduces the proprioceptive capacity of implants. The periodontal ligament offers viscoelastic properties which allows axial (30 µm) and lateral (50 to 100 µm) mobility of teeth, while osseointegrated implants have a reduced axial (5 µm) and lateral (from 10 to 50 µm) mobility. Although the general occlusal concept in fixed prosthodontics is quite similar for natural teeth and implants, the physiological differences between the bone-tooth and implant-bone interfaces require specific attention in relation to the occlusal contacts. The occlusal balance is priorly determined by the occlusal reference position (maximum intercuspation occlusion), which is physiological, precise and reproducible. The intensity of the occlusal contacts must be accurately planed on the remaining teeth and the implant-supported prostheses as well. During diduction movements, the occlusal concepts of posterior disocclusion conventionally accepted for natural tooth-supported fixed prostheses, either based on anterior guidance, or on group function, are transposed to implant-supported prostheses.
Les aspects cliniques de la prothèse fixée sur implants sont multiples et divers. La spécificité implantaire est étudiée sous ses différents aspects pour en évaluer les difficultés [1]. L'absence de desmodonte qui réduit la capacité proprioceptive des implants, malgré la présence de récepteurs gingivaux et périostés, élève le seuil de discrimination sensitive au niveau des implants par rapport aux dents [2].
Le ligament parodontal présente une visco-élasticité qui permet une mobilité axiale (30 µm) et latérale (50 à 100 µm) des dents ; en revanche, les implants ostéointégrés, dépourvus de ligament, ont un jeu limité axialement (5 µm) et latéralement (10 à 50 µm) [3].
La résistance biomécanique des implants dépend classiquement de la surface implantaire en contact avec l'os, de l'agencement des implants et de la qualité de l'os du site [4]. La densité osseuse est un facteur fondamental pour l'obtention et la pérennité de l'ostéointégration : les types d'os I ou II (densité trabéculaire très élevée ou importante) sont favorables ; les types III (densité faible) ou IV (densité très faible) sont défavorables.
La conception des prothèses sur implants et leur intégration dans le contexte du fonctionnement de l'appareil manducateur jouent également un rôle important. Toutefois, dans le domaine biomécanique, de nombreuses questions restent sans réponses ou font l'objet d'avis contradictoires.
Le but de cet article est de faire le point sur les aspects cliniques de l'occlusion en prothèse sur implants en s'appuyant sur l'expérience clinique et une revue de la littérature.
Éviter les charges non axiales sur les implants semble être un objectif clinique raisonnable que recommandent la plupart des auteurs. Cependant, il y a peu de preuves que l'interface ostéointégrée entre l'hôte vivant et l'implant réponde différemment aux forces de compression et aux forces de tension ou de cisaillement de même amplitude [5].
Sur l'animal, il a été montré que :
- les forces latérales statiques ne créent pas de perte de l'ostéointégration [6] ;
- les forces orthodontiques ne créent pas plus de perte osseuse que les lésions inflammatoires [7] ;
- la charge des implants peut même être bénéfique pour l'augmentation de la densité osseuse [8].
Il apparaîtrait des lésions osseuses en forme de cratère et des lacunes de Howship dans la partie osseuse marginale autour des implants chargés de façon dynamique (signes explicites de résorption osseuse) [9].
Sur les singes, la réalisation de constructions équilibrées (en OIM stable) sur des implants qui supportent des charges non axiales (implants inclinés, associés ou non à des piliers angulés), ne semble pas poser de problèmes à l'interface entre le tissu vivant et la surface implantaire [10]. Lorsqu'une surcharge occlusale forte est dirigée tangentiellement (OIM instable), la perte osseuse est très importante en plusieurs mois (18 mois), alors que l'accumulation de plaque créant une péri-implantite n'entraîne qu'une perte limitée [11-13]. Si une surocclusion faible (100 µm) est utilisée latéralement sur un temps relativement court (4 semaines), elle ne produit pas de perte osseuse [14]. Si pendant ce temps court, la surcharge est plus conséquente (180, 250 µm), la perte osseuse se produit dans les deux situations : sans accumulation de plaque expérimentale [15] ou en présence de péri-implantite [16].
Sur les patients, des forces occlusales contrôlées de 50 N, quantifiées et qualifiées sur des implants dans l'axe ou avec mouvement de pliage [17], montrent que la charge des parties en extension génère des forces de compression considérables sur les implants les plus proches de l'application de la charge en fonction du nombre d'implants présents (de 2 à 3 fois plus de charge) (fig. 1). Selon la même équipe, le site et la position topographique de l'implant (antérieur ou postérieur) n'ont aucune incidence sur la réussite du traitement. Elle signale un risque d'échec plus élevé dans les cas suivants : implants courts, nombre insuffisant d'implants par rapport à l'étendue de la prothèse, restaurations en résine sur les implants, implants posés sur un site de greffon osseux [18, 19].
Le bruxisme est une parafonction qui présente à la fois une augmentation substantielle de l'intensité de la force occlusale et du nombre de cycles de charge [20]. Les forces occlusales, mises en jeu par des sujets qui présentent du bruxisme d'éveil et surtout lors du sommeil, sont de forte intensité et de durée importante [21, 22].
La surcharge, en relation avec les parafonctions, peut créer des complications comme l'usure de la surface occlusale, des dévissages, des fractures du dispositif prothétique, de piliers ou d'implants [23]. Des fractures d'implants et de leurs composants ont été rapportées comme étant associés à une charge de tension créée par une combinaison de forces parafonctionnelles, des porte-à-faux, la localisation postérieure des implants, la résorption osseuse, et les défauts des dispositifs prothétiques [24, 25].
Par ailleurs, au niveau des dents naturelles, sous l'action de charges occlusales de frottement assez fortes, répétées, régulières, la densité osseuse augmente. Cette réaction osseuse favorable peut se produire au niveau des implants s'ils sont suffisamment nombreux pour supporter une charge bien répartie, sans surcharge sur chaque implant (fig. 2a, 2b, 2c et 2d).
Dans ces conditions, la charge occlusale présente des risques au niveau des dispositifs mécaniques : en premier lieu, comme sur les prothèses conventionnelles, l'usure des faces occlusales (céramique ou métallique), et le risque de fracture des différents composants (superstructure, piliers d'implants et implants eux-mêmes) par fatigue mécanique.
Les liaisons entre dents naturelles et implants sont considérées par la majorité des auteurs comme hasardeuses : les différences de mobilité et de proprioception sont les arguments avancés pour recommander de séparer les constructions sur implants et les constructions sur dents naturelles. De plus, les liaisons dents/implants non rigides, préconisées pour compenser ces différences histophysiologiques entre dents et implants, ne se sont pas avérées fiables (risques d'ingression dentaire de 3 à 17 %) [26]. Cependant, des études montrent que les liaisons dents/implants peuvent être envisagées à condition que ces liaisons soient rigides et que les différences biomécaniques soient bien évaluées [27]. La réalisation de reconstructions mixtes de petite étendue fait toujours l'objet d'une controverse, même si l'apport d'un pilier implantaire peut aider à résoudre, de manière satisfaisante, des cas difficiles à régleren prothèse fixe conventionnelle [28].
Il est recommandé d'analyser le schéma occlusal existant chez le sujet qui doit recevoir des implants. Dans le cas où les rapports occlusaux sont équilibrés et stables, ils sont conservés autant que possible avec les reconstructions implantaires nouvelles qui s'intègrent à ce schéma occlusal.
Si les rapports occlusaux sont instables et les fonctions occlusales perturbées [29], la démarche cohérente consiste à rechercher la position de référence la plus adaptée [30] et à rétablir une occlusion physiologique.
Même s'il n'existe pas un concept occlusal spécifique pour les implants fondé sur des preuves scientifiques, les concepts définis pour les restaurations sur dents naturelles sont extrapolés par la plupart des praticiens qui utilisent les implants dentaires [31]. Pour les dents naturelles, le concept le plus communément respecté est le concept de « désocclusion postérieure », réalisé soit par « fonction antérieure », soit par « fonction groupe ». Il semble que cet arrangement donne l'orientation la plus axiale des charges (occlusion d'intercuspidie maximale ou OIM) et le minimum de charges non axiales (mouvements excentrés) par diminution de recrutement de faisceaux musculaires [32]. Les contacts postérieurs, lors de mouvements latéraux, ont tendance à mettre en œuvre plus de faisceaux musculaires, en particulier sans bol alimentaire interposé (frottements, grincements). Aussi, le risque délétère est augmenté de façon non négligeable.
Ce concept, apprécié pour les dents naturelles, qui s'est avéré assez fiable à l'épreuve du temps, est repris avec réussite pour les reconstructions implantaires (fig. 3a, 3b et 3c).
Les guidages fonctionnels mis en évidence au cours de la mastication [33], s'ils sont utilisés, doivent être parfaitement réalisés (particulièrement en sortie de cycle au cours des contacts entre cuspides supports), car la direction des forces obliques par rapport à l'axe des implants peut devenir, à terme, un risque pour l'intégrité des implants. Pour répondre à ce risque, la recommandation est de proposer une orientation des implants en fonction de ces forces [34] : par exemple, 2 implants de diamètre réduit pour une molaire maxillaire dont un est orienté comme une racine palatine naturelle. Cette solution est souvent difficile à mettre en œuvre du fait de la résorption osseuse ainsi que de la difficulté de la réalisation prothétique et de la difficulté de l'entretien parodontal liées à la proximité des implants.
Il semble plus aisé et plus fiable de remplacer une molaire par un implant de plus grand diamètre (4,8 ou 5 mm) orienté selon la résultante des forces fonctionnelles, qui entraîne des contraintes osseuses moins intenses [35]. C'est une solution plus économique et plus simple à réaliser au niveau chirurgical, prothétique et occlusal [36], et qui est la plus habituelle actuellement. Il semble raisonnable d'éviter les contacts-frottements forts de la mastication et surtout du bruxisme.
L'équilibre occlusal est déterminé, en premier lieu, par la position de référence occlusale (OIM) physiologique, précise et reproductible. Le réglage des contacts occlusaux se pratique en respectant les principes suivants : contacts centrés, contacts fins, contacts répartis.
Si les dents présentes assurent ou sont capables d'assurer une OIM stable, l'intégration des éléments prothétiques sur implants se réalise dans le schéma occlusal existant ou reconstitué. Il s'agit le plus souvent de petites reconstructions (dents unitaires, petits bridges).
Le remplacement de 1 ou 2 dents doit intégrer la différence d'absorption visco-élastique entre dents et implants et impose un réglage de l'OIM particulièrement précis. Une majorité d'auteurs recommandent le réglage de l'OIM avec des contacts d'égale intensité (marqueurs d'articulé de 8 à 10 µm) sur les dents naturelles et sur les implants, lorsque le patient serre sous pressionforte. Lorsque le patient effectue un contact léger, seules les dents entrent en contact (marqueurs d'articulé de10 µm) ; en revanche, les prothèses sur implants ne sont pas au contact (marqueurs d'articulé de 40 µm) [1, 37]. Ce réglage est susceptible de répartir les forces entre les dents et les implants en prenant en compte leur différence de mobilité. Il permet de profiter des capacités proprioceptives du ligament parodontal des dents présentes comme élément protecteur.
De manière similaire, le principe adopté pour régler les contacts dentaires lors des mouvements de diduction est de répartir les trajets de diduction et de propulsion en faisant participer les dents et les implants de manière égale, voire en faisant participer davantage les dents si leur valeur résiduelle est suffisante. Certains auteurs [38], adeptes de contacts lors des mouvements de mastication, recommandent la même démarche pour régler les contacts d'entrées ou de sorties de cycle.
Lorsque les dents sont insuffisantes en nombre ou en qualité pour assurer une OIM stable, les prothèses sur implants doivent prendre en charge cette stabilité de l'OIM. L'analyse de la valeur des dents restantes est alors un critère important pour décider de la conception de la réhabilitation (conservation ou élimination des dents restantes).
Dans le cas où la décision est d'extraire les dents restantes (maladie parodontale à un stade terminal, dents restantes en mauvaise position et peu nombreuses), l'OIM et les trajets d'excursions sont assurés par la réhabilitation construite uniquement sur implants et donc avec des réactions homogènes : en principe, les réglages sont simplifiés, car réalisés de manière analogue sur tous les éléments prothétiques.
Le problème souligné par certains auteurs est le manque de proprioception (pas de ligament parodontal) sur l'ensemble de l'arcade [2]. Pour cette raison, ils considèrent que la présence de dents antagonistes (informations proprioceptives) est un élément favorable pour la protection des reconstructions implantaires.
Cependant, d'autres auteurs ont montré que les implants ostéointégrés sont capables de transmettre de petites différences rhéologiques existant entre les aliments mastiqués depuis la surface de la superstructure jusqu'aux tissus-supports vivants et « neurophysiologiquement compétents » [39, 40]. Les patients appareillés avec des prothèses fixées sur implants font rapidement état de sensations et d'impressions presque similaires à celles qui sont ressenties avec des dents naturelles.
La situation biomécanique d'un implant ostéointégré est différente de celle d'une dent naturelle avec un ligament parodontal normal [3]. Ainsi, la mobilité axiale et horizontale d'une dent naturelle peut être estimée de 10 à 100 fois plus grande que celle d'un implant ostéointégré [41]. Cela conduit à recommander de ne pas connecter les dents et les implants. Cependant, des études longitudinales in vivo semblent présenter un taux de complications biomécaniques moins important que celui estimé lors des calculs des différences biomécaniques connues [27, 42].
Lorsque les dents restantes sont considérées comme suffisamment résistantes pour être conservées, une solution consiste à les inclure dans une réhabilitation mixte implants/dents. Cela peut être le cas pour des bridges de contention lorsque les dents sont mobiles (parodontite stabilisée), mais conservables [43]. Ces reconstructions demandent le plus grand soin pour régler l'occlusion en cherchant à solliciter à la fois les piliers, implants ou dents, les plus forts. La tendance est de préconiser l'organisation occlusale initiale en favorisant la fonction groupe avec désocclusion postérieure.
Dans tous ces cas, il est nécessaire de prévoir le futur et d'imaginer quelles modifications pourront être envisagées en fonction de l'évolution clinique.
L'os mandibulaire est plus dense que l'os maxillaire, et les résultats implantaires au niveau de la mandibule apparaissent meilleurs qu'au niveau maxillaire [44].
Le secteur antérieur de la mandibule comprend un os de forte densité, avec généralement un volume osseux suffisant, sans piège anatomique primordial. C'est la zone privilégiée par Brånemark pour la réalisation des bridges avec extension, antagonistes à des prothèses maxillaires complètes, pour lesquels il y a le plus d'études reproductibles, avec les résultats les plus constants. Ce secteur symphysaire représente a priori la localisation la plus favorable pour la pose d'implants [45].
À ce niveau, la direction des forces sur les implants est orientée le plus souvent dans l'axe implantaire.
La partie antérieure maxillaire est la zone pour laquelle est recherché un bon compromis entre impératifs esthétiques et nécessités fonctionnelles. Le positionnement des implants, décrit dans les études esthétiques [46], ne peut pas être similaire à celui des racines dentaires naturelles. Le corps implantaire doit être en position plus palatine pour se trouver dans l'os ; l'émergence implantaire doit correspondre à l'émergence radiculaire. Ainsi, l'angulation racine/couronne est plus marquée au niveau des implants qu'au niveau des dents. De ce fait, les forces occlusales en OIM et lors des trajets de guidage ont une résultante plus oblique sur les implants.
Un problème fonctionnel supplémentaire au niveau du secteur maxillaire antérieur est posé par la phonation et les rapports entre crête gingivale et partie linguale des prothèses sur implants. Pour ces raisons fonctionnelles et pour des raisons esthétiques, les auteurs préconisent de plus en plus une augmentation de la crête maxillaire dans le sens vestibulaire, avant l'implantation, pour compenser la résorption.
Lorsque les dents sont extraites, compte tenu de l'anatomie, la résorption osseuse maxillaire est centripète ; la résorption mandibulaire est centri-fuge. Les rapports linguo-vestibulaires sont souvent modifiés en fonction des rapports dentaires normaux. S'ils sont positionnés dans l'axe de la crête osseuse, les implants maxillaires sont nécessairement plus palatins ; les implants mandibulaires sont plus vestibulaires. Cette disposition impose pratiquement des rapports occlusaux inversés (fig. 4a, 4b et 4c).
Si les rapports occlusaux normaux, avec l'axe de la couronne correctement placé, sont privilégiés, les axes implantaires doivent être inclinés par rapport à la crête osseuse. Le positionnement doit donc être anticipé sinon l'angulation racine implantaire/couronne peut générer des forces obliques sur les implants (fig. 5a, 5b, 5c).
Les secteurs postérieurs mandibulaires (canal mandibulaire) ou maxillaires (cavités sinusiennes) sont des secteurs qui offrent généralement peu de hauteur osseuse disponible. L'utilisation d'implants courts peut résoudre des situations qui ne pourraient avoir de solutions fixées, si ce n'est avec l'aide d'augmentations de volumes osseux. Ces augmentations relativement courantes au maxillaire sont plus difficiles à la mandibule. Actuellement, les différences de taux de réussite ne peuvent être expliquées par la mise en place d'implants plus courts (régions postérieures) ou par une densité osseuse plus faible dans ces régions [47].
Jusqu'à maintenant, aucune étude à long terme n'a permis de déterminer un concept occlusal spécifique pour les réalisations prothétiques fixées sur implants. De ce fait, les principes appliqués à la prothèse conventionnelle demeurent valables pour la prothèse sur implants. La stabilité et la précision de l'occlusion d'intercuspidie maximale sont prépondérantes pour la pérennité de ces reconstructions. Le concept de la désocclusion postérieure grâce à la fonction antérieure ou la fonction groupe semble créer les conditions les plus favorables pour limiter les forces latérales sur les implants.
La surveillance de l'évolution de l'occlusion et des usures des matériaux prothétiques est primordiale dans le domaine de la prothèse sur implants pour maintenir l'ostéointégration. De plus, la protection des réalisations prothétiques sur implants en cas de para-fonction doit être systématique.
Remerciements à M. Krieger, Laboratoire EuroDental (Bayonne).