Suivi prospectif sur 5 ans de reconstitutions corono-radiculaires GRaDE A 14 - Cahiers de Prothèse n° 130 du 01/06/2005
 

Les cahiers de prothèse n° 130 du 01/06/2005

 

Revue de presse

Brice Savard  

Objectifs

Cette étude prospective teste :

• si le taux de survie des reconstitutions corono-radiculaires coulées (RCRC ou inlay-cores) est meilleur que le taux de survie des reconstitutions corono-radiculaires foulées RCRF ou composite armé et des reconstitutions coronaires foulées en composite sans tenon RCF ;

• si la survie de ces restaurations est influencée par l'épaisseur de dentine résiduelle après préparation.

Méthodologie...


Objectifs

Cette étude prospective teste :

• si le taux de survie des reconstitutions corono-radiculaires coulées (RCRC ou inlay-cores) est meilleur que le taux de survie des reconstitutions corono-radiculaires foulées RCRF ou composite armé et des reconstitutions coronaires foulées en composite sans tenon RCF ;

• si la survie de ces restaurations est influencée par l'épaisseur de dentine résiduelle après préparation.

Méthodologie

Au total, 18 opérateurs ont réalisé 319 reconstitutions coronaires de dents dépulpées chez 249 patients. Toutes les reconstitutions ont été recouvertes par une couronne céramo-métallique CCM. Si une dent, après préparation coronaire périphérique, présente plus de 75 % de dentine résiduelle avec une épaisseur et une hauteur au moins égale à 1 mm au-dessus du rebord gingival alors les 3 types de reconstitutions peuvent être réalisées (catégorie 1). Sinon, la reconstitution en composite sans tenon est contre-indiquée. Sur les 319 dents traitées, 201 appartiennent à la catégorie 1 et 118 à la catégorie 2. Les critères de choix des restaurations sont l'âge du patient et son sexe, la présence de dent antagoniste naturelle ou non, et la présence d'une dent adjacente à la dent incluse dans l'étude.

Résultats

Il y a eu 15 échecs au cours des 5 années suivantes, dont 5 (33 %) au cours du premier mois. Ces 5 échecs précoces concernent des dents avec tenons (technique directe ou indirecte), sont tous des fractures radiculaires, et proviennent de 2 opérateurs. Ces échecs ont donc été attribués à un facteur opérateur et ont été exclus des analyses statistiques. Ainsi, 10 échecs sur 314 restaurations (3 %) ont été observés. Aucune différence statistique n'a été relevée entre les taux de survie des différents types de restaurations (coulées et foulées, avec ou sans tenon). Cependant, les restaurations survivent mieux pour les dents de la catégorie 1 (98 %) que de la catégorie 2 (93 %).

Discussion

Cette étude a comparé des RCRC avec des RCRF et des RCF sans tenon, en composite. Selon les auteurs, cette étude est la deuxième étude clinique prospective comparant différentes techniques de reconstitutions corono-radiculaires. Malgré un délai de suivi assez court, elle apporte des informations intéressantes du fait du nombre de restaurations étudiées et des taux de survie assez élevés.

Cependant, les auteurs relèvent la présence de biais, notamment dans le choix du type de restauration par le praticien. En effet, bien que des consignes aient été données par les auteurs, certains opérateurs, probablement à cause d'un manque de confiance dans les RCF sans tenon, ont très peu utilisé ce type de reconstitution. La conséquence est une surestimation du taux de survie des RCF sans tenon (98 %). La comparaison directe entre les reconstitutions avec ou sans tenon est donc biaisée, et par conséquent impossible. Néanmoins, les taux de survie notés dans cette étude sont comparables à ceux rencontrés dans la littérature. Enfin, une différence significative a été relevée entre le taux de survie des dents avec suffisamment de dentine résiduelle (catégorie 1, 98 %) et le taux de survie des dents de la catégorie 2 (93 %), mettant une fois de plus en évidence l'importance de la dentine résiduelle dans la pérennité d'une restauration.