Le bon pronostic à 10 ans des 2 implants supports de prothèses complètes mandibulaires est indépendant du type de connexion utilisé GRaDE A (20) - Cahiers de Prothèse n° 131 du 01/09/2005
 

Les cahiers de prothèse n° 131 du 01/09/2005

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

La stabilisation et la rétention d'une prothèse complète (PAC) mandibulaire par deux implants constituent une option thérapeutique fiable et peu onéreuse. De nombreuses études montrent d'excellents taux de succès des implants dans ces situations. Le but de cette étude prospective randomisée est d'évaluer l'efficacité clinique des implants supportant une PAC mandibulaire sur 10 ans en fonction du type d'attachement utilisé, barre de...


À RETENIR :

La stabilisation et la rétention d'une prothèse complète (PAC) mandibulaire par deux implants constituent une option thérapeutique fiable et peu onéreuse. De nombreuses études montrent d'excellents taux de succès des implants dans ces situations. Le but de cette étude prospective randomisée est d'évaluer l'efficacité clinique des implants supportant une PAC mandibulaire sur 10 ans en fonction du type d'attachement utilisé, barre de Dolder, aimant ou boule. Une série consécutive de 36 patients a été incluse dans cette étude. La méthodologie est parfaitement détaillée. Au bout de 10 ans, il reste 26 patients.

Aucun implant n'a été perdu (taux de succès de 100 % pour 72 implants). La perte osseuse moyenne annuelle est de 0,04 mm.

Il n'y a pas de différence clinique entre les 3 types d'attachement utilisés (barre, aimant ou boule) pour les paramètres étudiés (indices de plaque, de saignement, mobilité et perte osseuse). Dans cette étude, les complications prothétiques ne sont pas évaluées. Elles existent malgré tout.

Pourquoi ?

Un des problèmes des PAC mandibulaires est le manque de stabilité et de rétention. L'adjonction de 2 implants permet d'augmenter la rétention de ces prothèses. Les taux de survie des implants sous les prothèses supra-implantaires sont très élevés. Le type de liaison entre les implants et la prothèse influence la rétention et la stabilité de cette dernière. Cette étude a pour but d'évaluer le devenir clinique sur 10 ans des implants reliés entre eux par une barre ou indépendants (boule ou aimant) pour assurer la rétention d'une PAC mandibulaire.

Comment ?

Une série consécutive de 36 patients totalement édentés a été retenue pour cette étude réalisée à l'Université catholique de Leuven. Les critères d'exclusion sont précisés. Deux implants Brånemark ont été placés dans les régions canines mandibulaires à l'aide d'un guide chirurgical. Trois à cinq mois plus tard, des piliers standard ont été connectés. Avant la fabrication de la prothèse, les 36 patients ont été répartis de façon aléatoire (randomisation) en 3 groupes en fonction du type d'attachement retenu (barre de Dolder ovale, aimants ou boules). Ils ont été examinés 4, 12, 60 et 120 mois après la connexion des piliers. Les paramètres enregistrés à chaque visite sont l'indice de plaque, l'indice de saignement, la profondeur mesurée au sondage et la récession muqueuse. Le niveau osseux marginal a été mesuré sur des radiographies prises selon la technique des plans parallèles avec tube long cône. Les critères d'échecs sont définis : mobilité, douleurs ou infection. Les pertes d'attache et le niveau osseux marginal sont utilisés comme éléments de pronostic. L'analyse statistique est détaillée.

Le protocole de cette étude clinique prospective randomisée est parfaitement détaillé. Il manque seulement les dates d'inclusion des patients dans l'étude.

Et alors ?

Sur les 36 patients initiaux, seuls 26 sont examinés après 10ans (9 décès, 1 malade). Aucun implant n'a été perdu pendant la phase d'observation (un échec précoce au second temps chirurgical, remplacé avec succès). Au total, 73 implants ont été utilisés (54 standard de 3,75 mm, 17 Mk II de 3,75 mm et 2 implants de 5 mm).

Il n'y a pas de différence significative sur tous les paramètres étudiés entre les 3 groupes. Il n'y a pas de corrélation entre l'indice de saignement et la perte osseuse marginale. Il existe une faible corrélation entre le niveau d'attache et la perte osseuse. La perte osseuse moyenne annuelle est de 0,04 mm.

Le taux de succès des implants mis en charge dans cette étude prospective randomisée est de 100 % (72 implants). La perte osseuse est de moins de 0,04 mm par an. Il n'y a pas de différence clinique entre les 3 types d'attachement utilisés (barre, aimant ou boule). Dans cette étude, les complications prothétiques ne sont pas évaluées.