Clinique et laboratoire - Cahiers de Prothèse n° 132 du 01/12/2005
 

Les cahiers de prothèse n° 132 du 01/12/2005

 

Éditorial

Jean Schittly  

Rédacteur en chef

Depuis quelques années, les relations entre les professions de chirurgiens-dentistes et de prothésistes dentaires sont redevenues normales et il faut s'en féliciter. En effet, compte tenu de la collaboration privilégiée entre clinique et laboratoire qu'imposent les traitements prothétiques, il est indispensable que s'instaure une implication professionnelle des deux parties prenantes.

La communication, au cours de la dernière décennie, a été facilitée par les nouvelles...


Depuis quelques années, les relations entre les professions de chirurgiens-dentistes et de prothésistes dentaires sont redevenues normales et il faut s'en féliciter. En effet, compte tenu de la collaboration privilégiée entre clinique et laboratoire qu'imposent les traitements prothétiques, il est indispensable que s'instaure une implication professionnelle des deux parties prenantes.

La communication, au cours de la dernière décennie, a été facilitée par les nouvelles technologies tels la photographie numérique et Internet. C'est désormais en matière de formation que les besoins se font de plus en plus sentir.

Le chirurgien-dentiste doit en effet maîtriser les actes courants de prothèse amovible et de prothèse fixée pour en connaître les difficultés et les exigences et établir, par exemple, des simulations de différentes solutions prothétiques ou effectuer des réparations ou des modifications au fauteuil de prothèses amovibles. Quant au prothésiste, il est frustrant d'effectuer des actes techniques de grande qualité sans connaître leur contexte clinique et sans jamais apprécier le résultat final du traitement. Aussi, en vue de pallier ces lacunes, certains rapprochements ont vu le jour sous forme de conventions entre organismes de formation des prothésistes et centres hospitalo-universitaires. Elles permettent notamment que le suivi des séquences cliniques et de laboratoire, les écueils rencontrés au cours de celles-ci soient connus et appréhendés par les deux parties. Cette collaboration entre stagiaires futurs praticiens et stagiaires prothésistes dentaires ne peut qu'améliorer la qualité des traitements. La mise en évidence par les premiers de la chronologie des séquences cliniques et des exigences de certains actes, le partage par les seconds de leurs tours de main pour maîtriser les techniques et les matériaux apparaissent pratiquement comme d'évidentes obligations. Le même objectif est également atteint lors de séances communes de formation continue. Contrairement à certaines idées reçues, plus le partage des connaissances cliniques et techniques est abouti, meilleur est le résultat final.

Quelques rares grains de sable dans l'engrenage viennent perturber de temps à autre l'harmonie retrouvée, comme ces tenanciers d'officine qui proposent leurs services pour délivrer à des clients crédules des prothèses amovibles de piètre qualité ou des séances d'éclaircissement des dents sans aucune précaution.

À n'en pas douter, si l'on se réfère aux lois de l'apprentissage (évoquées dans notre édito du n° 113 de mars 2001), ils n'ont pas encore dépassé le stade de cette incompétence inconsciente qui donne l'impression de dominer le monde…

Il reste à espérer, pour le bien des patients, que ces charlatans modernes qui réussissent à contourner les lois pour exercer leur commerce, prennent au plus tôt conscience de leurs limites. Il reste à espérer également que chirurgiens-dentistes et prothésistes dentaires unissent leurs efforts et leurs compétences pour mener à bien des traitements prothétiques de qualité, seule condition permettant d'éviter de fournir des cibles faciles à ces individus peu scrupuleux.