Les odontologistes d'Amérique du Nord ne privilégient pas l'esthétique pour les restaurations de leurs propres molaires - Cahiers de Prothèse n° 133 du 01/03/2006
 

Les cahiers de prothèse n° 133 du 01/03/2006

 

Revue de presse

Résumé par Stéphane Viennot   

Objectifs

Au-delà d'une course permanente vers la recherche de l'esthétique, le clinicien fonde son choix thérapeutique sur la pérennité de ses restaurations et fait preuve de vigilance et de sagesse face à des demandes de dépose de restaurations traditionnelles pour des raisons essentiellement esthétiques. En supposant que la « sagesse thérapeutique » choisie par les odontologistes pour les soins de leurs propres molaires soit la voie thérapeutique idéale, l'examen du...


Objectifs

Au-delà d'une course permanente vers la recherche de l'esthétique, le clinicien fonde son choix thérapeutique sur la pérennité de ses restaurations et fait preuve de vigilance et de sagesse face à des demandes de dépose de restaurations traditionnelles pour des raisons essentiellement esthétiques. En supposant que la « sagesse thérapeutique » choisie par les odontologistes pour les soins de leurs propres molaires soit la voie thérapeutique idéale, l'examen du choix des types de restauration en fonction de l'esthétique et de la longévité sera d'un grand intérêt thérapeutique en excluant tout effet de mode et en étant le reflet d'une expérience, au service de la qualité et de la pérennité.

Le propos de cet article est d'exposer les options thérapeutiques choisies par des odontologistes d'Amérique du Nord, pour la restauration de leurs propres molaires, tout en estimant la longévité de ces restaurations.

Méthodologie

Cette enquête est réalisée par Internet et environ 12 000 e-mails invitant à la consultation du site Web () sont adressées à des odontologistes d'Amérique du Nord sélectionnés par échantillonnage depuis une base de données dentaire commerciale. Les renseignements demandés regroupent des données démographiques et dentaires concernant leurs 8 molaires. Toute absence de réponse déclenche l'envoi d'une relance. Ces réponses sont statistiquement analysées.

Résultats

Un total de 757 réponses validées ont fourni une information concernant 6 034 dents (75 % restaurées, 22 % non restaurées, 2 % manquantes).

• Différents types de restaurations sont répertoriés : amalgames (36 %), inlays/onlays en or (13 %), couronnes à incrustation esthétique en vestibulaire (CIV) (10 %), couronnes céramo-métalliques (CCM) (8 %), composites (7 %). D'autres thérapeutiques esthétiques représentent moins de 3 %.

• Les restaurations datant de plus de 20 ans ont été : amalgames (58 %), inlays/onlays en or (48 %), couronnes (23 %).

• Dans les 5 dernières années, les restaurations ont été : d'ordre esthétique (56 %) et amalgames (5 %).

• Dans la dernière année, les 186 restaurations recensées ont été : d'ordre esthétique (38 %), couronnes (29 % : 18 % CCM ; 11 % CIV), inlays/onlays en or ou amalgames (17 %).

Des différences statistiquement significatives chez les dentistes sont observées selon leur sexe, leur année de fin d'études et leur lieu d'exercice actuel.

Conclusion

La plupart des dentistes n'ont pas remplacé leurs restaurations traditionnelles métalliques par des restaurations esthétiques. Ils choisissent des thérapeutiques non esthétiques pour un nombre significatif de leurs propres restaurations. Pour la profession, ceci peut être une excellente indication de la sagesse thérapeutique dont elle doit faire preuve vis-à-vis des différents systèmes de restauration.