Prise de décision en pratique implantaire

Les docteurs Franck Renouard et Bo Rangert ont, dans cette nouvelle édition, revu et enrichi leur best-seller « Facteurs de risque et traitements implantaires », paru en 1999. Le plan de l'ouvrage est inchangé.

Les 3 premiers chapitres sont quasiment identiques à ceux de la première édition. Les auteurs ont ajouté à la fin de chacun une check-list, particulièrement utile au novice, afin de vérifier si l'examen préimplantaire a été bien mené et un petit test de connaissances, lui aussi appréciable pour l'apprentissage et très en phase avec la tendance à l'auto-évaluation.

Au chapitre 3 (risques biomécaniques), l'analyse en éléments finis explique le risque lié aux forces latérales. Concernant le facteur de risque osseux, notons cette évolution par rapport à 1999 : l'absence d'une bonne stabilité primaire (couple d'insertion finale < 20 Ncm) doit être considérée comme un facteur de risque seulement pendant les 6 premiers mois de la mise en charge (1 an dans la précédente édition), mais l'état de surface de l'implant n'est pas précisé. Et les auteurs conseillent malgré tout de préférer le protocole en 1 temps chirurgical en allongeant la période de cicatrisation.

Les chapitres 4 et 5 répertorient presque tous les cas d'édentement au maxillaire, puis à la mandibule (dent unitaire, 2 dents absentes,...) et y associent leur check-list particulière, en plus de la chek-list générale. L'iconographie est soignée. L'ensemble est très didactique et peut être consulté ponctuellement pour répondre à une interrogation clinique précise.

Le chapitre 6 (chronologie et protocole de traitement) est celui qui a été le plus réactualisé. Il fourmille de « notes techniques », des conseils vraiment utiles pour la clinique. Cette partie est un plaidoyer véhément en faveur du protocole chirurgical en 1 temps (cf. p. 156 : « l'enfouissement de l'implant n'apporte pas d'avantage pour la très grande majorité des situations cliniques » et cf. p. 157 : « le 1 temps opératoire est à retenir pour la majorité des cas »), de la mise en fonction immédiate (cf. p. 157 : elle « doit être utilisée dès que la stabilité initiale des implants est satisfaisante », mais les auteurs concèdent, un peu plus loin, le manque de recul clinique) et des implants courts ( 8,5 mm) : tout ceci pour simplifier l'implantologie et la rendre accessible au plus grand nombre.

Dans le bilan radiographique préliminaire, il est fait mention du New-Tom (cf. p. 152 : pour nouvelle tomographie), dont le rayonnement est 6 fois moindre qu'un scanner : « les images, comparables à celle d'un scanner X, sont adaptées aux bilans implantaires de petites étendues ». Les auteurs admettent par ailleurs que l'examen scanner n'est pas systématiquement indispensable.

Toujours dans le chapitre 6, la partie concernant les techniques chirurgicales avancées (ROG, greffes osseuses, sinus lift) a été étoffée.

Un détail qui a son importance : le compte rendu opératoire, dont l'absence pourrait être reprochée par un expert en cas de litige (cf. p. 184).

Le livre se termine par un court chapitre dédié aux complications et par « 10 conseils » à méditer pour le chirurgien débutant.

En conclusion, cette nouvelle édition sera très utile au praticien qui désire débuter une activité implantaire. L'iconographie est superbe et les conseils nombreux : le chirurgien émérite est descendu dans la cour des petits pour y dispenser ses connaissances avec enthousiasme et rigueur. Les check-lists et l'abondance des cas traités guideront sans conteste le néophyte.

Un petit reproche peut cependant être adressé aux auteurs : une confusion est possible à cause du titre général du livre : « Prise de décision en pratique implantaire » et la description exclusive d'un système implantaire : « le Brånemark System ». Autrement dit, les conclusions que l'on peut tirer de la lecture de ce livre très riche sont-elles transposables aux autres systèmes ?