Réhabilitation par implants dentaires des patients atteints d'agénésies multiples - Cahiers de Prothèse n° 133 du 01/03/2006
 

Les cahiers de prothèse n° 133 du 01/03/2006

 

Revue de presse

Résumé par Brice Savard   

Objectifs

Le but de cette étude rétrospective est de montrer le résultat d'une réhabilitation fonctionnelle et esthétique à l'aide de prothèses implanto-portées (PIP) chez des patients atteints d'oligodontie (l'oligodontie est définie comme l'absence congénitale d'au moins 6 dents permanentes, exceptées les 3e molaires).

Méthodologie

Au total, 13 patients atteints d'oligodontie, 7 femmes et 6 hommes (âgés en moyenne de 20 ans, de 17 à 30 ans...


Objectifs

Le but de cette étude rétrospective est de montrer le résultat d'une réhabilitation fonctionnelle et esthétique à l'aide de prothèses implanto-portées (PIP) chez des patients atteints d'oligodontie (l'oligodontie est définie comme l'absence congénitale d'au moins 6 dents permanentes, exceptées les 3e molaires).

Méthodologie

Au total, 13 patients atteints d'oligodontie, 7 femmes et 6 hommes (âgés en moyenne de 20 ans, de 17 à 30 ans au moment de l'intervention chirurgicale), ont participé à cette étude. Ils ont été soignés au CHU de Gröningen, en Hollande, entre 1994 et 2002. Chez tous les patients, la croissance squelettique était terminée au moment de la pose d'implants, les dents restantes et les tissus de soutien étaient en bonne santé. La durée moyenne entre l'étude et la réhabilitation prothétique est de 3 ± 2 ans (de 1 à 8 ans). Il manquait aux patients entre 6 et 18 dents (en moyenne 12 ± 4 dents). Sur les 13 patients, 11 ont eu recours à une augmentation osseuse (la faible hauteur d'os est une conséquence de cette pathologie due à l'absence d'os alvéolaire). Des greffes osseuses ont été réalisées à partir du menton (n = 3), de la région rétromolaire (n = 2), ou de la crête iliaque (n = 6). Au total, 87 implants (système Brånemark, Nobel Biocare) ont été posés.

Les patients ont subi un examen clinique et radiologique et répondu à un questionnaire de satisfaction.

Résultats

Neuf implants ont été perdus chez 5 patients, soit un taux de survie de 86 et 96 % respectivement au maxillaire et à la mandibule. La perte d'implants est équivalente dans les sites avec greffe osseuse et sans greffe osseuse. Six implants (chez 3 patients) ont pu être remplacés avec succès. Pour 2 autres patients (3 implants), une modification de l'architecture prothétique a permis la gestion de l'échec.

L'examen clinique a montré que 10 implants présentaient des poches de plus de 4 mm, dont 9 présentaient des signes d'inflammation, et qu'il existait une corrélation positive entre indice de saignement, indice de plaque et profondeur des poches.

Sur le plan radiographique, on observe, par comparaison avec le niveau osseux au moment de la pose de la PIP, une alvéolyse d'environ 1,6 ± 0,9 mm en moyenne sur la période moyenne de 3 ans.

Le questionnaire a révélé que tous les patients étaient satisfaits, voire très satisfaits par les résultats fonctionnel et esthétique. Neuf patients sur 13 ont exprimé une meilleure confiance en eux. Cependant, certains patients (6) ont souffert pendant l'étape de greffe osseuse. Tous seraient prêts à recommencer ce type de traitement si nécessaire.

Discussion

Les valeurs obtenues lors des examens clinique et radiographique sont comparables à des valeurs obtenues dans d'autres études.

Cette étude suggère que la réhabilitation orale au moyen de prothèses implanto-portées est efficace dans le traitement de patients atteints d'oligodontie. Cependant, d'autres études, notamment prospectives, sur des échantillons plus larges et à plus long terme, seront nécessaires pour confirmer ces résultats encourageants.