Comportement clinique à 6 ans des coiffes Procera® sur alumine - Cahiers de Prothèse n° 134 du 01/06/2006
 

Les cahiers de prothèse n° 134 du 01/06/2006

 

synthèses

Éric Robbiani  

Pourquoi ?

Le but de cette étude est d'évaluer les performances cliniques des couronnes céramiques Procera® sur chape alumine. Ce procédé décrit par Andersson et Oden en 1993 a fait l'objet de plusieurs études. Les auteurs relatent ici l'expérience d'une équipe sur 6 ans.

Comment ?

Les patients nécessitant des restaurations unitaires esthétiques ont été inclus dans l'étude. Les critères d'exclusion sont : les parodontites, la présence de prothèse...


Pourquoi ?

Le but de cette étude est d'évaluer les performances cliniques des couronnes céramiques Procera® sur chape alumine. Ce procédé décrit par Andersson et Oden en 1993 a fait l'objet de plusieurs études. Les auteurs relatent ici l'expérience d'une équipe sur 6 ans.

Comment ?

Les patients nécessitant des restaurations unitaires esthétiques ont été inclus dans l'étude. Les critères d'exclusion sont : les parodontites, la présence de prothèse amovible ou un traitement orthodontique en cours. Au total, 107 couronnes ont été posées sur 70 patients en 1997 et 1998. On compte 59 couronnes sur incisives, 2 sur canines, 26 sur prémolaires et 20 sur molaires. Les traitements ont été réalisés par 3 cliniciens formés à l'école dentaire de Dresde. Le protocole clinique est détaillé : la coiffe en alumine est de 0,6 mm d'épaisseur et la couronne est scellée au verre ionomère (KetacTM Cem, 3M Espe). Le recueil des données est réalisé par 3 praticiens sur 6 ans.

Et alors ?

Sur les 6 ans de l'étude, 4 patients (5 couronnes) ont été perdus de vue.

Au total, 6 couronnes sur les 107 posées (antérieures : 2/61 et postérieures : 4/46) se sont fracturées et ont été déposées : 4 couronnes (1 antérieure et 3 postérieures) présentaient une fracture de cosmétique et de chape alumine ; les 2 autres seulement de cosmétique.

Le taux de survie cumulatif global sur 6 ans est de 94,3 % (±  2,3 %).

Le taux de survie cumulatif pour les dents postérieures n'est que de 91,3 % (±  4,3 %).

Des fractures minimes de céramique se sont aussi produites dans 4 autres cas, mais n'ont nécessité qu'un polissage.

Il s'agit d'un suivi de cohorte sur 6 ans. La taille de l'échantillon est relativement faible, ce qui diminue la puissance des résultats ou la possibilité d'analyse par sous-groupe (2 canines seulement).

La conclusion des auteurs d'un bon pronostic clinique des restaurations antérieures et postérieures est optimiste. En effet, 91,3 % de survie en postérieur représentent 8,7 % d'échecs après 18 mois, ce qui pose des problèmes en pratique clinique quotidienne. De plus, dans l'hypothèse la pire où les perdus de vue seraient tous des échecs postérieurs, le taux d'échecs serait alors de 19,5 % ! Le passage à la zircone n'est probablement pas inutile en postérieur.

À retenir :

L'évaluation de la qualité de nos restaurations prothétiques sur le long terme est une information indispensable pour valider de nouvelles options prothétiques. Cette étude évalue le devenir de restaurations unitaires céramiques sur chape alumine (Procera All Ceram®). Un groupe de 70 patients a reçu un total de 107 coiffes Procera® (61 antérieures et 46 postérieures). Le suivi des patients sur 6 ans a permis d'observer 6 fractures (2 antérieures et 4 postérieures) qui ont nécessité le remplacement de l'élément prothétique. Un taux de survie cumulatif global de 94,3 % (± 2,3 %) a été calculé. Il n'est que de 91,3 % (± 2,3 %) en postérieur. La plupart des fractures surviennent dans les 18 premiers mois. L'amélioration des performances, notamment dans le secteur postérieur, est souhaitable. L'utilisation de la zircone comme matériau d'infrastructure doit améliorer les taux de survie en postérieur. Une évaluation sur un échantillon assez large est indispensable.