Longévité des restaurations prothétiques : une méta-analyse
 

Les cahiers de prothèse n° 134 du 01/06/2006

 

revue de presse

Résumé par Olivier Etienne et J.-C. Schoeffler   

Objectifs

En s'appuyant sur une analyse de la littérature en langue allemande et anglaise, l'auteur tente de préciser la durée de vie de différentes restaurations prothétiques.

Méthodologie

Cette méta-analyse s'appuie sur les études répondant aux critères d'inclusion suivants : restaurations prothétiques chez l'adulte uniquement, identification précise des restaurations prothétiques, quantification exacte des éléments prothétiques étudiés, analyse...


Objectifs

En s'appuyant sur une analyse de la littérature en langue allemande et anglaise, l'auteur tente de préciser la durée de vie de différentes restaurations prothétiques.

Méthodologie

Cette méta-analyse s'appuie sur les études répondant aux critères d'inclusion suivants : restaurations prothétiques chez l'adulte uniquement, identification précise des restaurations prothétiques, quantification exacte des éléments prothétiques étudiés, analyse statistique (analyse de survie actuarielle ou selon Kaplan-Meier), présence in situ de la restauration. Sont exclues de l'analyse les restaurations supra-implantaires et les restaurations céramo-céramiques, à l'exception des facettes.

Résultats

Facettes céramiques : à 10 ans, plus de 90 % des facettes céramiques remplissent encore leurs fonctions ; 95 à 98 % d'entre elles répondent à des critères de qualité satisfaisants, sans effets secondaires importants.

Couronnes et ponts : pour l'ensemble des études incluses, le taux d'échec moyen observé est de 5 % à 5 ans et de 10 % à 10 ans pour les couronnes unitaires comme pour les ponts. Au-delà de 10 ans, les données recueillies sont rares : une seule étude à 25 ans rapporte un taux de 30 % des couronnes et des ponts encore en fonction.

Dans le détail, les couronnes coulées, les couronnes céramo-métalliques et les galvano-couronnes présentent respectivement les meilleurs pronostics. Parmi les facteurs positifs qui ressortent de cette analyse, notons la préservation de la vitalité pulpaire et le choix des matériaux. Ainsi, les alliages riches en or et les alliages non précieux sont particulièrement indiqués ; le titane et les alliages palladiés sont, en revanche, sources de complications.

Les couronnes sur reconstitutions coulées présentent un taux de survie à 5 ans de 85 %. La principale cause d'échec étant le descellement par défaut d'adaptation et surtout par la préparation de tenons trop courts.

Enfin, en cas d'échec, 96 à 98 % des dents supports de couronnes ou piliers de ponts peuvent, à 10 ans, être conservées pour une nouvelle réhabilitation prothétique.

Prothèses amovibles : l'auteur ne relève pas d'études comparatives qui permettent une détermination précise de la longévité des prothèses amovibles, mais celle-ci semble nettement inférieure à celle des prothèses fixées. D'après la dernière étude disponible, les prothèses à châssis métallique remplissent leur fonction durant une douzaine d'années dont les 6 premières sans incident majeur. Le nombre de dents résiduelles est divisé par 2 au bout de 14 ans par rapport à la situation initiale. Cependant, aucune étude scientifique ne permet d'affirmer que ce type de réhabilitation prothétique accélère la perte des dents (ni le contraire). Le taux de survie des prothèses amovibles totales selon les trois études relevées vont de 50 à 92 % à 5 ans.

Conclusion

La plupart des études empiriques de longue durée (plus de 25 ans) montrent très clairement que la longévité des couronnes et ponts conventionnels permet de qualifier ces derniers de « sûrs et fiables » et, plus particulièrement, les restaurations céramo-métalliques qui représentent une solution de choix.

Les prothèses amovibles partielles ont un plus mauvais pronostic, leur taux de survie étant de 50 % inférieur à celui des prothèses fixées étudiées. Le manque de données disponibles ne permet pas d'estimer la durée de fonction des prothèses amovibles totales.