Anatomie des dents humaines permanentes 2e partie - Cahiers de Prothèse n° 135 du 01/09/2006
 

Les cahiers de prothèse n° 135 du 01/09/2006

 

LES CAHIERS D'ANATOMIE

Georges Papathanassiou  

Docteur en chirurgie dentaire - Lauréat de l'Académie nationale de chirurgie dentaire
Ancien assistant HU, responsable de l'enseignement de l'anatomie dentaire à la Faculté d'odontologie de Reims

Résumé

Cet article consacré à l'anatomie de la première molaire mandibulaire comporte deux aspects : l'un destiné à l'étude des formes et des dimensions de dents « types » avec un guide de dessin, l'autre consacré à la présentation de variantes anatomiques de ces mêmes dents et des difficultés potentielles que chacune d'elles peut entraîner dans la pratique clinique.

Summary

Anatomy of permanent human teeth: first mandibular molar

This paper deals with the anatomy of the first mandibular molar under two aspects: the first one studies shapes and dimensions of typical teeth with a drawing guide, the second one sets out the different anatomical variations encountered and their clinical relevance.

Key words

dental anatomy, first mandibular molar.

Variantes morphologiques

Parmi le très grand nombre de dents observées et répertoriées, 5 premières molaires mandibulaires ont été sélectionnées pour la fréquence de certains de leurs détails anatomiques (fig. 4). Leur dessin en position verticale selon les différentes vues vestibulaire, proximale, linguale et occlusale et en coupes longitudinale et horizontale est à comparer avec la dent « type ».

Les cotes principales, à l'échelle 1, mettent en évidence les variantes dimensionnelles (longueur, largeur de la dent, rapport couronne/racine...), la forme et la situation de la cavité pulpaire.

Pour chaque dent, les difficultés cliniques potentielles liées à ses particularités anatomiques sont mentionnées (fig. 5 à 9).

Conclusion

Comme pour la première molaire maxillaire, il s'est révélé nécessaire de faire une description détaillée de la dent pour mettre en évidence ses caractéristiques. La première molaire mandibulaire est une dent très volumineuse. Elle présente des éléments anatomiques complexes, à la fois très nombreux et très divers.

La réalisation du dessin « type » de cette dent est très complexe et difficile.

La couronne, avec un modelé riche et très complexe, est occupée par 5 cuspides, parfois 4. Elle est d'un diamètre mésio-distal constamment supérieur au diamètre vestibulo-lingual et au collet d'un diamètre vestibulo-lingual constamment plus important que le diamètre mésio-distal : ce qui est l'inverse du contour coronaire, c'est là une exception.

Il faut noter la présence assez fréquente d'un lobe intercuspidien lingual, bien développé (sur une couronne pentacuspidée ou tétracuspidée), ou d'un lobe d'émail bien développé occupant une partie d'un versant cuspidien ou situé en pleine fossette ou sur une crête cuspidienne. La face linguale est légèrement moins haute que la face vestibulaire.

Le tronc cervical et la zone de furcation : la hauteur de la face vestibulaire du tronc cervical est très courte par rapport à la hauteur de la face linguale et la furcation se trouve très proche du collet anatomique.

À ce niveau, la distance entre le point culminant du plancher et le point le plus bas du plafond correspond à la moitié de la hauteur entre les sommets des cornes pulpaires et les orifices canalaires.

Les racines sont remarquables par l'aplatissement très marqué dans le sens mésio-distal. Dans la plupart des cas, la racine mésiale est parcourue par 2 canaux. Éventuellement une troisième racine peut exister. Des courbures excessives peuvent aller jusqu'au rapprochement total des apex (exemple dent barrée).

La hauteur très réduite de son plancher favorise le risque d'une perforation, pour la réalisation d'un tenon radiculaire.

La pulpe : la chambre pulpaire est bien développée avec son plafond pulpaire très concave en direction occlusale et son plancher très convexe en direction occlusale, ce qui créée un étranglement médian de la chambre à ce niveau.

Pour le canal distal, il faut avoir présente à l'esprit l'existence éventuelle d'un dédoublement.

bibliographie

  • (Voir p. 35 du n° 133)