Les implants Mk IV présentent de bons résultats dans les os tendres après 4 ans d'étude clinique prospective - Cahiers de Prothèse n° 135 du 01/09/2006
 

Les cahiers de prothèse n° 135 du 01/09/2006

 

Synthèses

Éric Robbiani  

Pourquoi ?

La mise en charge immédiate (MCI) d'implants dans des os denses a montré de bons résultats. Les résultats dans les os tendres divergent selon les études. La stabilité primaire de l'implant est un facteur important de succès. L'état de surface de certains implants semble améliorer cet ancrage primaire. En revanche, cette rugosité augmentée pourrait nuire aux résultats cliniques à long terme.

L'objectif de cette étude est de présenter les résultats...


Pourquoi ?

La mise en charge immédiate (MCI) d'implants dans des os denses a montré de bons résultats. Les résultats dans les os tendres divergent selon les études. La stabilité primaire de l'implant est un facteur important de succès. L'état de surface de certains implants semble améliorer cet ancrage primaire. En revanche, cette rugosité augmentée pourrait nuire aux résultats cliniques à long terme.

L'objectif de cette étude est de présenter les résultats cliniques à 4 ans d'implants Mk IV à surface TiUnite, utilisés pour une mise en charge immédiate d'une prothèse fixée. Les taux de succès implantaires et les réactions des tissus durs et mous péri-implantaires sont enregistrés.

Comment ?

Le groupe d'étude comporte 38 patients (21 hommes, 17 femmes), âgés en moyenne de 51 ans (19-77 ans) ; 12 d'entre eux sont fumeurs (32 %). Tous les implants sont mis en charge le jour de l'intervention avec un bridge provisoire en résine avec une armature métallique ou renforcée par des fibres. Des couronnes résines sont placées sur les implants unitaires. Les contacts en ICM sont normaux alors que les contacts en latéralité sont évités si possible. Il n'y a pas d'extension sur les bridges.

Le premier mois, les patients sont revus toutes les semaines. Il y a ensuite des contrôles à 2, 3, 6 mois et 1, 2, 3 et 4 ans. La stabilité individuelle de chaque implant est vérifiée par analyse de fréquence de résonance (RFA, Osstell). Des radiographies rétro-alvéolaires par la technique long cône sont utilisées pour suivre le niveau osseux marginal. Le point de référence est la jonction implant-pilier. Les indices gingivaux sont aussi enregistrés.

Et alors ?

Dans cette étude, 102 implants ont été posés (38 maxillaires et 64 mandibulaires). La majorité des implants a été posée dans les secteurs postérieurs (89/13). Un total de 51 constructions prothétiques ont été connectées le jour de l'intervention ; 33 en fonction de groupe et 28 en fonction canine. Le temps moyen de suivi de tous les implants est de 49 mois avec 34 patients suivis plus de 4 ans. Trois implants chez le même patient sont classés en échecs après 8 semaines, ce qui donne un taux de survie cumulatif de 97,1 % à 4 ans. Les pertes osseuses marginales moyennes sont de 1,3 mm (±  0,9 mm) après 4 ans. Les indices de plaque et de saignement au sondage sont bons sur la période considérée. Le volume des papilles interdentaires augmente surtout les 2 premières années et reste stable ensuite.

Les critères de succès cités sont ceux d'Albrektsson (1986), mais les 0,2 mm de perte osseuse par an après la première année ne sont pas pris en compte. Dommage !

Certains implants présentent des pertes osseuses plus importantes que celles préconisées par Albrektsson, ce qui doit conduire à diminuer le taux de succès global.

À retenir :

La mise en charge immédiate des implants le jour de leur pose est une option thérapeutique de plus en plus décrite. Les résultats obtenus dans ces situations sont variables d'une étude à l'autre. L'apparition de nouveaux états de surface sur les implants permet d'améliorer l'ancrage primaire de ceux-ci. Cette étude a pour but de suivre, sur 4 ans, l'évolution d'implants Mk IV Nobel Biocare, placés principalement dans des zones postérieures et des os tendres. Un total de 102 implants Mk IV a été placé sur 38 patients. Les niveaux osseux, l'environnement gingival et la stabilité des implants ont été suivis sur la période considérée. Trois implants ont été perdus après 8 semaines à la suite d'une infection. Un taux de survie cumulatif de 97,1 % a ainsi été obtenu après 4 ans. Les indices gingivaux sont satisfaisants ; le volume des papilles interdentaires augmente surtout les 2 premières années et reste stable ensuite.