Douleurs orofaciales Diagnostic et traitement - Cahiers de Prothèse n° 136 du 01/12/2006
 

Les cahiers de prothèse n° 136 du 01/12/2006

 

BIBLIOGRAPHIE

Érik Le Sueur  

La prise en charge de la douleur est une évidence qui a cependant été quelque peu délaissée au profit de la technique. Le bon docteur, est-ce celui qui travaille selon les méthodes du dernier cri ou celui qui ne fait pas mal ? Les deux, Mon capitaine ! Ce petit ouvrage de la judicieuse collection Mémento se propose de faire le point sur les douleurs orofaciales.

Suivant un plan traditionnel, les auteurs commencent par la neurobiologie de la douleur (chapitre 2). Au milieu des...


La prise en charge de la douleur est une évidence qui a cependant été quelque peu délaissée au profit de la technique. Le bon docteur, est-ce celui qui travaille selon les méthodes du dernier cri ou celui qui ne fait pas mal ? Les deux, Mon capitaine ! Ce petit ouvrage de la judicieuse collection Mémento se propose de faire le point sur les douleurs orofaciales.

Suivant un plan traditionnel, les auteurs commencent par la neurobiologie de la douleur (chapitre 2). Au milieu des rappels sur l'innervation, le neurone sensitif..., de petits paragraphes distincts permettent d'apprécier quelques implications cliniques. Ainsi, apprend-on pourquoi « les douleurs issues de la pulpe dentaire sont souvent ressenties à distance, dans une autre dent ou un muscle ».

La douleur - mentionnent aussi les auteurs au chapitre 3 - est perçue différemment selon l'âge, le sexe, le groupe socioculturel et l'état psycho-émotionnel du sujet. Cela est important à noter, car, s'il n'est pas toujours à l'origine de la douleur (!), le chirurgien-dentiste est presque systématiquement à l'origine de la peur, ce qui doit le conduire à faire preuve d'empathie aux moments opportuns.

Dans le cadre de l'omnipratique, l'odontologiste est surtout confronté à la douleur aiguë, dont le traitement n'est pas le même que celui de la douleur chronique (installée depuis au moins 6 mois). Pour cette dernière, « l'évaluation sensorielle et émotionnelle doit faire partie intégrante de la consultation ».

Au chapitre du traitement de la douleur, un catalogue exhaustif des molécules antalgiques est développé. Un tableau récapitulatif avec le nom des principales molécules utilisées en chirurgie dentaire, leur dénomination commerciale et leur posologie aurait cependant été bienvenu.

Le chapitre 7 porte sur le diagnostic et le traitement des douleurs buccodentaires. Les douleurs d'origine pulpaire, soit 90 % des douleurs signalées en consultation, sont très bien répertoriées en 5 situations cliniques majeures. Le cas particulier des fêlures dentaires est aussi présenté. Puis, les douleurs de la muqueuse buccale et du parodonte sont passées en revue. L'ensemble est un excellent résumé de l'exercice au quotidien (pulpite, abcès, aphte, herpès...). Pour autant, un paragraphe sur les douleurs postchirurgicales aurait pu compléter le sujet : chirurgie parodontale, buccale, mais aussi chirurgie implantaire : (la « douleur du 3e jour », par exemple décrite par le Dr Marc Bert, aurait mérité d'être mentionnée). Par ailleurs, étonnamment, si les auteurs notent que « la douleur de l'enfant est restée et reste encore sous-estimée » (p. 76), ils n'évoquent aucune des douleurs le concernant (éruption des dents de lait, parulie, tassements alimentaires entre les dents de lait lorsque les arcades grandissent...).

Le chapitre 8 sur le diagnostic et le traitement des arthromyalgies faciales récapitule très bien les douleurs musculaires et articulaires, le plus souvent chroniques.

Au chapitre 10, les auteurs rappellent au sujet des sinusites, lesquelles peuvent intéresser notre pratique, que les antibiotiques ne sont pas automatiques « mais réservés aux sinusites persistant plus de 7 jours ainsi qu'aux formes les plus sévères ».

Puisse ce petit ouvrage nous sensibiliser davantage encore à ce qui plombe invariablement la réputation de notre profession !

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