Échecs complets précoces de prothèses fixées sur implants au maxillaire : une analyse rétrospective sur 3 ans de 17 cas consécutifs (étude rétrospective) - Cahiers de Prothèse n° 136 du 01/12/2006
 

Les cahiers de prothèse n° 136 du 01/12/2006

 

synthèses

Éric Robbiani  

Pourquoi ?

Les taux de succès au maxillaire sont plus faibles que ceux observés à la mandibule. Les échecs semblent survenir chez certains patients et ne pas être distribués équitablement. Ainsi, ces patients présenteraient des caractéristiques différentes qui expliqueraient ces échecs plus fréquents. De nombreuses études ont mis en avant certains facteurs (faible qualité osseuse, résorption marquée, implants courts, tabac...).

Le but de cette étude est de...


Pourquoi ?

Les taux de succès au maxillaire sont plus faibles que ceux observés à la mandibule. Les échecs semblent survenir chez certains patients et ne pas être distribués équitablement. Ainsi, ces patients présenteraient des caractéristiques différentes qui expliqueraient ces échecs plus fréquents. De nombreuses études ont mis en avant certains facteurs (faible qualité osseuse, résorption marquée, implants courts, tabac...).

Le but de cette étude est de constituer un groupe de patients présentant ces échecs multiples (« cluster patients »), de le décrire et le comparer avec un groupe témoin équivalent.

Comment ?

Dans cette étude, le groupe initial comprenait 1 267 patients consécutifs traités à la clinique Brånemark de Göteborg entre 1988 et 2000. Tous les patients qui ont perdu leur prothèse fixée sur implants usinés en titane dans les 3 premières années après la pose ont été inclus dans cette étude. Cela représente 17 patients (10 femmes et 7 hommes) âgés en moyenne de 64,4 ans au moment de la pose des implants. D'autre part, 17 patients témoins ont été sélectionnés de façon aléatoire ; leur premier temps chirurgical devait avoir été réalisé la même semaine que le patient test retenu. Les patients des 2 groupes ont été traités en 2 temps chirurgicaux avec des implants usinés Brånemark System® (102 tests et 115 témoins). Les piliers ont été connectés environ 7 mois après ; des prothèses avec des armatures en or ont été réalisées et des dents en résine ont ensuite été vissées. Des visites de contrôle ont été organisées 6 semaines après la pose de la prothèse, puis annuellement. Des radiographies ont été prises au moment de la pose, puis à 1 et 3 ans. Des taux de survie cumulatifs ont été calculés.

Et alors ?

Dans cette étude, tous les patients tests ont été suivis durant 3 ans. Dans le groupe témoin, 5 patients (31 implants) ont été perdus de vue. Dans les 2 groupes, la cause principale de perte des dents maxillaires a été la parodontite. La durée moyenne d'édentement avant la pose des implants était de 2,5 ans pour le groupe test et 3,5 ans pour le groupe témoin. Aucune différence significative n'a été relevée entre les 2 groupes en termes d'état de santé avant la pose des implants. La seule différence statistiquement significative concernait le paramètre résorption osseuse, en faveur du groupe témoin. Cependant, la stabilité primaire était satisfaisante dans les 2 groupes. Sur les 102 implants du groupe test, seuls 23 étaient encore en bouche après 3 ans pour soutenir une prothèse supra-implantaire. Dans le groupe contrôle, seuls 4 implants ont été perdus. Les taux de survie cumulatifs sont respectivement de 22,5 et 95,7 %. Les pertes osseuses marginales après 1 an sont de 0,7 mm pour le groupe test et 0,4 mm pour le groupe témoin et de 2,4 mm et 0,2 mm respectivement après 3 ans.

Bien que cette étude soit rétrospective, la méthodologie permet de constituer 2 groupes comparables avec des tailles suffisantes pour une analyse intéressante.

Sur les 1 267 patients traités, seuls 17 ont présenté des échecs complets avant 3 ans (1,7 %). Cependant, pour ces patients, l'échec a été total. Ce type d'étude rétrospective tente d'analyser les raisons de ces échecs, dramatiques pour les patients.

À retenir :

La perte simultanée de nombreux implants dans les édentements maxillaires traités par prothèse vissée semble se produire chez certains patients. La création de groupes suffisamment importants pour une analyse fine nécessite des groupes initiaux très importants. Dans cette étude rétrospective, 17 patients sur les 1 267 traités entre 1988 et 2000 à la clinique Brånemark de Göteborg ont présenté des échecs complets avant la troisième année. Un groupe témoin équivalent a été retenu pour la comparaison. Les patients ont tous été traités selon un protocole en 2 temps avec des implants Brånemark usinés (102 tests et 115 témoins). Les faibles volumes osseux et les implants courts ont une influence positive sur l'augmentation du risque d'échec. Le tabac et des signes de parodontite sur l'arcade opposée pourraient être des facteurs défavorables. L'état de santé initial et les signes de bruxisme ne semblent pas avoir d'influence.