Étude in vivo de la réaction pulpaire au collage d'inlays céramiques à l'aide d'une colle composite
 

Les cahiers de prothèse n° 138 du 01/06/2007

 

REVUE DE PRESSE

Résumé par Caroline Floris  

But de l'étude

Cette étude clinique vise à mettre en évidence une réaction pulpaire inflammatoire au collage d'inlays céramiques après 1 an de mise en fonction.

La demande esthétique croissante, même dans les secteurs postérieurs, a permis l'utilisation croissante de reconstitutions tout céramique. Grâce aux progrès de la dentisterie adhésive, il est désormais possible de coller la céramique à l'émail et à la dentine. Lors des reconstitutions directes des...


But de l'étude

Cette étude clinique vise à mettre en évidence une réaction pulpaire inflammatoire au collage d'inlays céramiques après 1 an de mise en fonction.

La demande esthétique croissante, même dans les secteurs postérieurs, a permis l'utilisation croissante de reconstitutions tout céramique. Grâce aux progrès de la dentisterie adhésive, il est désormais possible de coller la céramique à l'émail et à la dentine. Lors des reconstitutions directes des cavités postérieures, le matériau foulé est sujet à de fortes contraintes de rétraction lors de la polymérisation.

L'avantage de l'utilisation d'inlays céramiques collés est de réduire au maximum la quantité de composite à polymériser et de réduire ainsi les contraintes de rétraction, génératrices d'hiatus au niveau du joint dento-prothétique. Cet hiatus est responsable de micro-infiltrations. Elles se définissent par le passage de bactéries, de fluides salivaires ou autres molécules. Lors des restaurations directes, ces infiltrations dues à un joint défaillant sont responsables de réactions pulpaires inflammatoires.

De nombreux articles montrent que les réactions pulpaires inflammatoires dues aux chocs thermiques lors de la préparation ou aux agressions chimiques lors de la mise en place de la restauration (mordançage acide) sont réversibles.

On note aussi que, si la procédure de collage a été correctement réalisée, il se crée une zone hybride composée de collagène, de particules résiduelles minérales et de résine. Cette zone hybride permettrait d'obturer les tubuli dentinaires, de promouvoir une réorganisation des tissus dentinaires et de limiter ainsi les réponses pulpaires inflammatoires.

Un collage rigoureux d'une reconstitution indirecte devrait donc minimiser la présence d'hiatus au niveau du joint et ainsi la réponse inflammatoire pulpaire.

Matériels et méthodes

Huit patients de 13 ans, nécessitant l'extraction de leurs 4 premières prémolaires, sont sélectionnés. Toutes les dents sont vivantes et indemnes de carie ou de restauration. Pour chaque sujet, 3 prémolaires sont préparées afin de recevoir un inlay MOD et la quatrième prémolaire indemne servira de référence. Les préparations, empreintes et collages sont réalisés par le même opérateur.

Les préparations sont des cavités MOD de 3 mm de profondeur. Les limites sont situées dans l'émail au niveau de la jonction amélo-cémentaire. Après les différents contrôles d'adaptation des inlays, leur intrados est mordancé puis silané avant le collage sous digue. Le composite de collage est le Heliobont (Ivoclar-Vivadent).

Après 1 an de mise en fonction, ces prémolaires sont extraites, déshydratées, décalcifiées et coupées en sections de 6 mm. Dix coupes de chaque dent sont évaluées et le nombre de cellules inflammatoires est compté.

Résultats

Aucune lésion carieuse n'est décelée au niveau des inlays. Aucun inlay n'a dû être rescellé. Cinq patients ont eu des sensibilités après le collage. Elles ont disparu 10 à 15 jours après.

Aucune différence significative n'est mise en évidence entre le nombre de cellules inflammatoires présentes dans les coupes de dents restaurées et celles des dents témoins. Aucune bactérie n'a été décelée. Toutes les pulpes présentaient une architecture normale.

Discussion

La faible quantité de résine utilisée lors du collage des restaurations indirectes réduit l'effet néfaste de rétraction lors de la polymérisation. On ne note pas de réaction pulpaire inflammatoire au collage d'inlays céramiques après 1 an de mise en fonction.

Cette étude présente des résultats très positifs mais l'échantillon est faible et surtout peu représentatif. On remarque que les inlays ont été posés sur des dents indemnes de lésion carieuse ou d'une précédente restauration, ce qui explique aussi les très faibles sensibilités postopératoires de cette étude.