La loi d'Ante (1926) réactualisée : excellents taux de survie à 5 et 10 ans des bridges sur piliers dentaires avec support parodontal sain, mais sévèrement réduit.
 

Les cahiers de prothèse n° 139 du 01/09/2007

 

REVUE DE PRESSE

Résumé par Stéphane Viennot   

Objectifs

Une série de paradigmes reposant sur des concepts biologiques et mécaniques non justifiés a été utilisée pendant des décennies et a pris la forme d'un concept thérapeutique dogmatique, établi maintenant depuis plus de 80 ans : la loi d'Ante (1926). Celle-ci avance que « la surface parodontale totale des piliers (surface ligamentaire) doit être égale ou supérieure à celle des dents remplacées ». Toutefois, les études actuelles montrent que la...


Objectifs

Une série de paradigmes reposant sur des concepts biologiques et mécaniques non justifiés a été utilisée pendant des décennies et a pris la forme d'un concept thérapeutique dogmatique, établi maintenant depuis plus de 80 ans : la loi d'Ante (1926). Celle-ci avance que « la surface parodontale totale des piliers (surface ligamentaire) doit être égale ou supérieure à celle des dents remplacées ». Toutefois, les études actuelles montrent que la réduction du support parodontal et, par conséquent, la mobilité d'une dent n'est pas une situation pathologique contre-indiquant son utilisation comme pilier de bridge pour peu que le parodonte, même très réduit, soit traité et sain. La présente revue de la littérature se propose d'analyser l'influence d'un tissu de soutien parodontal, sévèrement réduit, mais sain, sur le taux de survie et de complications des bridges après un temps de suivi moyen d'au moins 5, voire 10 ans.

Méthodologie

Les publications pertinentes répondant aux critères d'inclusion sont sélectionnées grâce au moteur de recherche du Medline (PubMed), la recherche est limitée aux études humaines publiées dans la littérature dentaire anglaise de 1966 jusqu'à septembre 2006, soumise à un comité de lecture. Les publications prospectives et rétrospectives sont incluses. Après 5 et 10 ans de fonction, les premiers résultats examinés concernent les taux de survie des bridges et des dents piliers, pendant que les problèmes d'ordre technique et biologique sont examinés en 2e intention.

Résultats

La recherche bibliographique dénote 860 publications parmi lesquelles 6 publications pertinentes sont analysées pour l'étude. Un total de 579 bridges est suivi jusqu'à 25 ans. Une méta-analyse estime un taux de survie de 96,4 % à 5 ans et de 92,9 % à 10 ans.

À 10 ans, 98,1 % des piliers ne sont pas cariés et 95,4 % ne sont pas descellés.

Conclusion

Ces résultats montrent que la fonction masticatoire peut être rétablie et maintenue par la mise en place de bridges, même si le support parodontal des piliers est sévèrement réduit, mais sain. Ces bridges présentent des taux de survie avoisinant ceux de bridges réalisés chez des sujets sans pathologie parodontale.