Une revue de synthèse sur l'efficacité des récupérateurs d'os - Cahiers de Prothèse n° 140 du 01/12/2007
 

Les cahiers de prothèse n° 140 du 01/12/2007

 

SYNTHÈSES

Éric Robbiani  

Comment ?

Une recherche bibliographique a été menée sur PubMed et Embase en janvier 2006 avec les mots clés « bone trap* » ou « bone collect* » sans restriction de langue. Deux relecteurs qui avaient calibré au préalable leur façon d'analyser les articles ont sélectionné les articles pertinents. Ils devaient répondre aux critères d'inclusion déterminés : modèle in vivo, utilisation de récupérateurs d'os, informations sur la quantité d'os...


Comment ?

Une recherche bibliographique a été menée sur PubMed et Embase en janvier 2006 avec les mots clés « bone trap* » ou « bone collect* » sans restriction de langue. Deux relecteurs qui avaient calibré au préalable leur façon d'analyser les articles ont sélectionné les articles pertinents. Ils devaient répondre aux critères d'inclusion déterminés : modèle in vivo, utilisation de récupérateurs d'os, informations sur la quantité d'os récupéré, sa qualité et sa contamination bactérienne éventuelle. Sur les 105 articles sélectionnés, seuls 11 ont été jugés pertinents pour cette revue de synthèse. Ils décrivent 5 dispositifs de récupération d'os. Les quantités récupérées sont suffisantes pour de petits défauts (0,03 à 0,05 g). La vitalité de l'os récupéré n'est pas parfaitement démontrée. La présence de bactéries pathogènes est toujours retrouvée. Des précautions simples permettent de réduire la charge bactérienne. L'utilisation d'une ligne d'aspiration dédiée limite la contamination salivaire. Un bain de bouche pendant 2 min à la CHX à 0,2 % en préopératoire et l'aspiration avec le dispositif de 200 ml de CHX à 0,1 % permet de diminuer sensiblement la charge bactérienne.

Et alors ?

La recherche électronique a fourni 98 articles. Parmi ceux-ci, 90 ont été rejetés après analyse du résumé, car ils ne comprenaient pas l'usage de récupérateurs d'os. Aux 8 articles retenus ont été ajoutés 7 articles issus de la recherche manuelle. La lecture des articles complets a encore rejeté 4 articles. Au final, seuls 11 articles ont été utilisés pour cette revue de synthèse. Aucune méta-analyse n'a pu être réalisée à cause de la trop grande disparité des études.

Cinq récupérateurs d'os sont décrits dans ces 11 études (OCT, FBC, IMTEC, KFT2, FA).

Deux études décrivent la quantité d'os recueilli. Pour les sites unitaires, 0,03 g d'os sont récupérés avec OTC (0,02-0,09 g) et 0,05 g avec FBC (0-0,08 g). Une différence significative en faveur de OTC par rapport à FBC est observée pour les sites multiples à la mandibule (0,14 g [0,07-0,28] versus 0,09 g [0,02-0,14]).

Au total, 6 études s'intéressent à la qualité des débris osseux collectés. Les analyses histologiques des débris montrent qu'ils sont composés d'os et de coagulum avec une grande quantité d'ostéocytes dans une matrice calcifiée. Les pourcentages d'os dans les échantillons varient en fonction des dispositifs (92 à 100 % pour FBC et 0 à 85 % pour OCT). Une plus grande vitalité cellulaire est obtenue avec les ciseaux à os ou les curettes par rapport aux récupérateurs d'os. Les cellules ostéoblastiques récupérées sont capables de produire des phosphatases alkalines, de l'ostéocalcine et du collagène de type I.

La contamination bactérienne est analysée dans 6 études. Quelques précautions semblent permettre de diminuer la charge bactérienne. Utiliser une ligne d'aspiration dédiée à la récupération d'os permet une réduction de 58 % du nombre de bactéries. Un rinçage de la bouche pendant 2 min avec de la chlorhéxidine (CHX) à 0,2 % en préopératoire réduit la charge bactérienne de 3 à 10 fois, notamment les anaérobies. L'aspiration de 200 ml de CHX à 0,1 % avec le récupérateur d'os réduit aussi considérablement le nombre d'échantillons contaminés (33,3 % contre 82 %).

La méthodologie est parfaitement décrite ; les critères d'inclusion des études sont clairs et les raisons de l'exclusion des articles non retenus sont formulées.

Les quantités récupérées sont suffisantes pour de petits défauts. La présence de bactéries pathogènes est toujours retrouvée. Des précautions simples permettent de réduire la charge bactérienne.

À retenir :

Lors de nos chirurgies implantaires, il est fréquent de recourir à de petites quantités d'os pour combler un léger défaut ou recouvrir quelques spires exposées. Récupérer l'os éliminé par nos forets lors de la séquence de forage est possible grâce à des dispositifs qui sont mis en place sur la ligne d'aspiration. Ils permettent de collecter de petits volumes d'os qui sont ensuite replacés sur le site implantaire. Néanmoins, le potentiel biologique de cet os n'est pas bien évalué. Cette étude a pour objectif, grâce à une revue de synthèse de la littérature disponible, de mettre en évidence la quantité, la qualité et la contamination bactérienne de cet os récupéré.