Bons taux de succès des implants palatins utilisés pour ancrage orthodontique : étude prospective longitudinale
 

Les cahiers de prothèse n° 143 du 01/09/2008

 

synthèses

Éric Robbiani  

Pourquoi ?

De nombreux cas cliniques ont été publiés pour documenter l’utilisation d’implants comme ancrage pour des dispositifs orthodontiques. Ceux-ci permettent de réaliser des traitements en s’affranchissant de la coopération des patients. Leur positionnement dans la partie médiane du palais osseux est décrit depuis plus de 10 ans, mais peu d’études à ce jour ont décrit le devenir de ces implants lors des traitements. Le but de cette étude prospective est...


Pourquoi ?

De nombreux cas cliniques ont été publiés pour documenter l’utilisation d’implants comme ancrage pour des dispositifs orthodontiques. Ceux-ci permettent de réaliser des traitements en s’affranchissant de la coopération des patients. Leur positionnement dans la partie médiane du palais osseux est décrit depuis plus de 10 ans, mais peu d’études à ce jour ont décrit le devenir de ces implants lors des traitements. Le but de cette étude prospective est d’analyser les taux d’ostéointégration et de survie de ces implants.

Comment ?

Un total de 71 patients consécutifs (56 femmes et 15 hommes), qui ont reçu la première génération d’implants palatins Orthosystem® (Straumann AG) entre mars 1999 et novembre 2006, ont été inclus dans cette étude. Le volume osseux vertical au niveau de la suture palatine a été évalué par des téléradiographies de profil. Un seul cas a nécessité la réalisation d’un scanner. Les implants ont tous été posés par le même chirurgien (R.M.) selon les préconisations de Straumann. Après préparation du site, les implants autotaraudants de 4 ou 6 mm de long et 3,3 ou 4 mm de diamètre ont été mis en place à la main avec une clé à cliquet. Chez les patients en phase de croissance, ils ont été placés dans la zone paramédiane pour éviter les perturbations possibles de la suture palatine. Tous les implants stables après la mise en place ont été inclus dans l’évaluation. Les implants instables ont été retirés et d’autres implants ont été replacés ultérieurement. Ces derniers n’ont pas été inclus dans l’évaluation. Après la période de cicatrisation, les implants ont servi d’ancrage pour un dispositif orthodontique. À la fin du traitement orthodontique, les implants ont été déposés avec un trépan de 5,5 mm de diamètre.

Et alors ?

Un patient a été exclu de l’étude pour abus de tabac et mauvaise cicatrisation après une extraction. Sur les 70 implants posés, 2 ont été retirés précocement pour manque de stabilité. Un seul des 68 implants initialement stables a été perdu avant mise en charge (1,5 %). L’ostéointégration initiale définie ici est de 98,5 %.

Après une période de cicatrisation de 12,7 semaines (± 3,9), les implants ont été utilisés comme ancrage actif (25), passif (29) ou mixte (13). Sur les 67 implants mis en fonction, 1 seul n’est pas resté stable après 18,8 mois de charge en moyenne (98,5 %). Au moment de la réévaluation, 20 implants étaient encore utilisés comme ancrage. Le taux de succès cumulatif des implants de cette cohorte était de 94,3 %.

En considérant les 46 implants utilisés et déposés après traitement orthodontique, le taux de succès cumulatif est de 92 %.

À RETENIR :

Depuis plus de 10 ans, des implants sont utilisés pour servir d’ancrage à des mécanismes orthodontiques. Cependant, peu d’études évaluent l’efficacité et les taux de succès de ce type d’implants placés au palais. Cette étude porte sur 70 patients traités avec des implants Orthosystem® de 4 ou 6 mm de long et 3,3 ou 4 mm de diamètre. Sur les 68 implants insérés, 1 seul n’a pas été ostéointégré (perte après 2 mois). Les 67 implants stables après 12,7 semaines de cicatrisation ont été mis en charge ; 20 l’étaient encore à la fin de l’étude et 1 implant a été perdu après 5 mois de mise en charge. Les autres ont été déposés à la fin du traitement. Le taux de succès cumulatif des implants de cette cohorte est de 92 %. Les implants à surface rugueuse (Orthosystem®, Straumann AG) positionnés au palais pour servir d’ancrage à un traitement orthodontique réduisent la nécessité d’une coopération active de la part du patient et augmentent l’efficacité et la souplesse du traitement. Néanmoins pour les individus en croissance, des précautions doivent être prises et les inconvénients comparés des traitements extra-oraux ou fonctionnels parfaitement évalués.