Importance de la situation de la canine pour le bon positionnement du bord libre de l’incisive centrale maxillaire
 

Les cahiers de prothèse n° 143 du 01/09/2008

 

revue de presse

Caroline Floris  

Objectifs

L’objectif de chaque praticien lors de traitements restaurateurs est de pouvoir restituer à son patient une fonction, une phonation et une esthétique satisfaisante. La restauration d’un secteur antérieur édenté est une étape délicate. En effet, les conséquences d’un mauvais positionnement des incisives centrales sont variées : défaut esthétique, mauvaise détermination de la DVO, plan d’occlusion erroné, problèmes d’élocution, forces masticatoires...


Objectifs

L’objectif de chaque praticien lors de traitements restaurateurs est de pouvoir restituer à son patient une fonction, une phonation et une esthétique satisfaisante. La restauration d’un secteur antérieur édenté est une étape délicate. En effet, les conséquences d’un mauvais positionnement des incisives centrales sont variées : défaut esthétique, mauvaise détermination de la DVO, plan d’occlusion erroné, problèmes d’élocution, forces masticatoires mal orientées.

Le praticien doit chercher à redonner au patient un sourire correspondant à son âge, son sexe et sa morphologie faciale. Différents tests, issus de la prothèse complète, existent afin de positionner au mieux le bord libre de l’incisive centrale : les tests phonétiques, esthétiques ou de déglutition… Il paraît donc intéressant de pouvoir établir des moyennes d’exposition du bord libre de l’incisive centrale en fonction de l’âge et du sexe afin d’être mieux guidé dans la réalisation de nos réhabilitations prothétiques.

Le but de cette étude est de mettre en évidence une relation entre la position verticale du bord libre de l’incisive centrale et celui de la canine, au maxillaire, par rapport à la position de la lèvre au repos chez des patients caucasiens dentés.

Cette relation permettrait de faciliter la réhabilitation de patients édentés dans le secteur antérieur.

Méthodologie

L’étude porte sur 59 hommes et 45 femmes, classés en 3 groupes d’âge de 30 à 59 ans. Tous les patients avaient leurs premières molaires en occlusion et n’avaient subi ni chirurgie au niveau de la face ni de traitement ODF.

La position des bords libres des incisives centrales et des canines a été évaluée au repos par rapport au vermillon de la lèvre supérieure.

Résultats

• Chez les femmes

La moyenne d’exposition du bord libre de l’incisive centrale était pour l’ensemble des femmes de 3,8 mm avec une grande dispersion. Moins de 20 % des femmes correspondaient à cette moyenne :

– de 4,1 mm chez les 30-39 ans ;

– de 2,8 mm chez les 40-49 ans ;

– de 1,8 mm chez les 50-59 ans.

On constate que l’exposition du bord libre diminue significativement avec l’âge.

La position de la pointe de la canine était de 0 mm pour l’ensemble des femmes avec une dispersion bien plus faible :

– de 1 mm chez les 30-39 ans ;

– de 0,4 mm chez les 40-49 ans ;

– de – 0,5 mm chez les 50-59 ans.

• Chez les hommes

La moyenne d’exposition du bord libre de l’incisive centrale était de 2,5 mm pour l’ensemble des hommes étudiés avec une grande dispersion. Moins de 25 % des hommes correspondaient à cette moyenne :

– de 3,2 mm chez les 30-39 ans ;

– de 2,4 mm chez les 40-49 ans ;

– de 1,4 mm chez les 50-59 ans.

La position de la pointe de la canine est :

– de 0,5 mm ;

– de 0,9 mm chez les 30-39 ans ;

– de 0,2 mm chez les 40-49 ans ;

– de – 0,9 mm chez les 50-59 ans.

Conclusion

Quel que soit l’âge des sujets, le degré d’exposition de la pointe de la canine était inférieur à 1 mm. La quantité de bord libre exposé au niveau de l’incisive centrale variait énormément avec l’âge. La position moyenne de ce bord libre représentait moins de 30 % de la population totale étudiée. La position de ce bord libre n’était donc pas suffisamment spécifique pour être utilisée en clinique.

Grâce à cette étude, on a constaté que la position de la pointe de la canine est beaucoup moins sujette aux variations de situations par rapport à la lèvre au repos. Elle ne varie que peu avec l’âge ou le sexe des patients. La position de la pointe de la canine d’un sujet sera sensiblement la même à 35 ou 55 ans.

On a aussi constaté que le bord libre de l’incisive centrale est généralement plus bas de 1 à 2 mm que la pointe de la canine. On peut donc en conclure que le bord libre de l’incisive centrale peut être choisi après détermination de la situation de la canine.

Cette étude est intéressante bien que quelques biais peuvent interférer avec les résultats : faible population et méthode de mesure peu fiable lors des recouvrements négatifs…