Analyse rétrospective du niveau osseux radiographique et des tissus péri-implantaires dans le cadre d’une restauration immédiate sur un implant unitaire - Cahiers de Prothèse n° 145 du 01/03/2009
 

Les cahiers de prothèse n° 145 du 01/03/2009

 

revue de presse

Sarah Amr  

Objectifs

Au vu du succès des implants posés en une seule étape chirurgicale et de l’essor de la réhabilitation immédiate de patients totalement édentés, de plus en plus de praticiens s’orientent vers la mise en fonction immédiate d’un implant unitaire pour restaurer un édentement encastré. Ce moyen thérapeutique semblerait être une technique fiable si on applique bien les procédures décrites dans la littérature. Cependant, très peu de données existent sur la...


Objectifs

Au vu du succès des implants posés en une seule étape chirurgicale et de l’essor de la réhabilitation immédiate de patients totalement édentés, de plus en plus de praticiens s’orientent vers la mise en fonction immédiate d’un implant unitaire pour restaurer un édentement encastré. Ce moyen thérapeutique semblerait être une technique fiable si on applique bien les procédures décrites dans la littérature. Cependant, très peu de données existent sur la cicatrisation des tissus péri-implantaires ainsi que sur le niveau osseux entourant un implant unitaire restauré immédiatement. Cette étude a comme objectif de comparer et d’évaluer ces deux derniers paramètres dans le cadre d’implants posés dans le secteur antérieur.

Méthodologie

Au total, 45 patients (35 femmes et 10 hommes, âgés de 18 à 70 ans) ont été retenus pour cette étude. Chacun de ces patients nécessitait des implants unitaires et encastrés dans le secteur antérieur : 52 implants ont été posés en un temps chirurgical et restaurés immédiatement par une couronne provisoire, puis 40 à 52 semaines plus tard, les couronnes d’usage ont été réalisées. Les critères d’inclusion étaient les suivants : utilisation d’implants de 11 mm au minimum seulement, aucun défaut osseux au niveau du site d’extraction, pas de nécessité d’augmenter le niveau osseux dans un site sain, absence de parafonctions, de pathologies générales ou de médication en cours qui pourrait interférer avec la chirurgie et consommation de moins de 20 cigarettes/jour.

Les réponses des tissus péri-implantaires ont été évaluées en fonction de différents facteurs : site sain versus site d’extraction, localisation de l’implant (au maxillaire ou à la mandibule), longueur et diamètre de l’implant posé, position de l’implant et finalement patient fumeur ou non.

Tout au long du suivi, de 24 à 72 mois après l’intervention, des clichés radiographiques ont été réalisés et numérisés. La position des papilles interproximales de part et d’autre de l’implant a été répertoriée à T0 et au cours du suivi ; elle a été comparée à la distance mesurée entre le sommet de la crête osseuse et le point de contact entre la dent naturelle et la couronne supportée par l’implant étudié.

Résultats

La perte osseuse au niveau des septa osseux était significativement plus importante dans les sites d’extraction que dans les sites sains.

Il n’a pas été démontré de corrélation significative entre la perte osseuse et la présence d’une papille.

Chaque papille interproximale a subi une croissance, puis une perte à chaque fois que la distance entre le sommet osseux et le point de contact (dent naturelle/couronne de l’implant) était supérieure à 7 mm.

Conclusion

La papille proximale située entre l’implant et la dent naturelle ne semblerait pas être affectée par la perte osseuse qui se réalise à ce niveau. Pour cela, la distance entre le sommet de la crête osseuse et le point de contact dent naturelle/couronne implanto-portée doit être inférieure à 7 mm.

La restauration d’un implant unitaire encastré ne semblerait pas être une cause aggravant la perte osseuse par rapport à une restauration différée dans le temps, quelle que soit la technique chirurgicale utilisée pour la pose de l’implant.

Cette étude rétrospective a élucidé la question du niveau osseux et des tissus péri-implantaires, d’un implant unitaire restauré immédiatement au cours de la première année de mise en fonction. Elle mériterait un temps de suivi plus long pour donner davantage de poids aux résultats.

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