Étude pilote validant une nouvelle méthode pour restaurer un maxillaire sévèrement atrophié par l’utilisation d’implants zygomatiques en mise en fonction immédiate - Cahiers de Prothèse n° 145 du 01/03/2009
 

Les cahiers de prothèse n° 145 du 01/03/2009

 

revue de presse

Stéphane Viennot  

Objectifs

Dans le cadre d’une restauration complète de l’arcade maxillaire, le traitement implantaire doit être simplifié pour éviter le recours aux greffes dans le cas d’une structure osseuse sévèrement atrophiée, ce en conservant les objectifs de qualité en termes d’esthétique, de fonction et de confort pour le patient. Cette étude présente les résultats initiaux des restaurations de maxillaires atrophiés complètement édentés par le biais d’une nouvelle...


Objectifs

Dans le cadre d’une restauration complète de l’arcade maxillaire, le traitement implantaire doit être simplifié pour éviter le recours aux greffes dans le cas d’une structure osseuse sévèrement atrophiée, ce en conservant les objectifs de qualité en termes d’esthétique, de fonction et de confort pour le patient. Cette étude présente les résultats initiaux des restaurations de maxillaires atrophiés complètement édentés par le biais d’une nouvelle approche chirurgicale avec l’utilisation d’un nouvel implant « extra long », ancré dans l’os zygomatique.

Méthodologie

L’étude pilote a recruté 29 patients de 32 à 75 ans (21 femmes et 8 hommes âgés en moyenne de 52,4 ans). Le suivi s’est déroulé entre 6 et 18 mois, avec une moyenne de 1 an. Les patients avec une atrophie sévère du maxillaire (selon la classification de Cawood et Howell) ont été traités soit en utilisant 1, 2 ou 4 implants « extra longs » (30 à 50 mm de long) de Nobel Biocare dans l’os zygomatique en association avec des implants standard (24 patients), soit avec 4 implants « extra longs » (5 patients). Une mise en fonction immédiate a été réalisée dans tous les cas.

Le résultat implantaire a été évalué à partir de 3 critères :

– les implants jouent le rôle de support pour la future reconstruction ;

– les implants montrent une stabilité lorsqu’ils sont testés individuellement et manuellement ; aucun signe d’infection n’est observé ;

– les résultats esthétiques de la restauration sont corrects.

Le deuxième critère (portant sur la santé gingivale péri-implantaire et la stabilité implantaire) a été jaugé grâce à l’index MSEE (mucosal seul efficacy evaluation). Cet index est issu de la mesure des profondeurs de poche parodontale pour les implants standard, à l’aide d’une sonde parodontale en plastique utilisée avec une force calibrée à 0,25 N. Les résultats ont été statistiquement analysés.

Résultats

Le taux de survie des implants et le taux de survie des prothèses à 1 an étaient respectivement de 98,5 et 100 %. Les moyennes et les valeurs médianes de l’index MSEE ont été évaluées à 2 mois (2,9 mm, 3 mm), 4 mois (2,5 mm, 2,8 mm), 6 mois (2,9 mm, 2,8 mm) et 1 an (2,8 mm, 2,5 mm). Ces données sont similaires aux valeurs de profondeur des poches estimées pour les implants standard.

Conclusion

Dans les limites de cette étude préliminaire, les résultats montrent que la restauration d’un maxillaire qui présente une atrophie osseuse sévère peut être envisagée à l’aide d’implants « extra longs », ancrés seulement dans l’os zygomatique sans ancrage dans l’os maxillaire, avec une mise en fonction immédiate.