Augmentation osseuse verticale à la mandibule avec des xénoblocs d’os cortico-spongieux : étude histomorphométrique - Cahiers de Prothèse n° 147 du 01/09/2009
 

Les cahiers de prothèse n° 147 du 01/09/2009

 

revue de presse

Olivier Etienne*   Jean-Claude Schoeffler**  

Objectifs

Cette étude in vivo sur le chien compare, par histomorphométrie, l’intégration d’os autogène (AB) ou xénogène (XB, CS-Block bovin, Tutogen Medical) utilisé sous forme de bloc destiné à l’augmentation de hauteur verticale à la mandibule.

Méthodologie

Des défauts standardisés dans la mandibule de 6 chiens foxhounds ont été créés. De façon randomisée, 2 blocs similaires d’une hauteur de 6 mm ont été insérés de chaque côté...


Objectifs

Cette étude in vivo sur le chien compare, par histomorphométrie, l’intégration d’os autogène (AB) ou xénogène (XB, CS-Block bovin, Tutogen Medical) utilisé sous forme de bloc destiné à l’augmentation de hauteur verticale à la mandibule.

Méthodologie

Des défauts standardisés dans la mandibule de 6 chiens foxhounds ont été créés. De façon randomisée, 2 blocs similaires d’une hauteur de 6 mm ont été insérés de chaque côté de la mandibule. Ils ont été fixés avec un implant de titane et avec une vis d’ostéosynthèse. Trois groupes ont été testés :

1. bloc XB seul ;

2. bloc XB couvert d’une membrane de collagène natif (M, Tutodent Membran, Tutogen Medical))

3. bloc AB obtenu lors de la préparation des défauts.

Après 3 mois de cicatrisation, les vis d’ostéosynthèse ont été extraites et remplacées par des implants dentaires secondaires. Un délai de 3 mois supplémentaires a été respecté pour la cicatrisation finale et le sacrifice des animaux. Les blocs ont été disséqués pour l’analyse histomorphométrique.

Résultats

L’analyse histomorphométrique des préparations a montré que l’augmentation verticale obtenue avec les blocs XB, seuls ou associés à la membrane de collagène (XB + M), aboutit à une apposition d’os supracrestal minimale. Le degré d’ossification est meilleur avec AB (46 ± 16 %) qui est significativement plus minéralisé que XB (14 ± 9 %) et XB + M (25 ± 9 %). De plus, le contact direct entre l’os et l’implant est significativement plus important après l’augmentation avec AB (70 ± 15 %) comparé à XB (26 ± 15 %) et XB + M (32 ± 12 %) (P < 0,05, Mann Whitney U-Test). Le pourcentage de surface osseuse en contact direct avec l’implant n’est pas significativement différent entre l’implant primaire et l’implant secondaire. En conclusion, les blocs d’os xénogène, associés ou non à une membrane protectrice, ne semblent pas être équivalents à l’os autogène pour l’augmentation verticale de la mandibule.

Cette étude in vivo sur le chien conforte l’idée bien acceptée cliniquement que l’os autogène reste préférable en toutes circonstances pour l’augmentation ou le comblement osseux. Il aurait cependant été plus intéressant de tester l’apport d’un os autogène provenant d’un autre site de prélèvement que celui du défaut créé. Cela aurait été plus proche des conditions cliniques et surtout aurait pu révéler un comportement différent selon le type histologique de l’os du site de prélèvement (ramus, symphyse).

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