Approche informatique du choix des dents artificielles antéro-maxillaires - Cahiers de Prothèse n° 151 du 01/09/2010
 

Les cahiers de prothèse n° 151 du 01/09/2010

 

Esthétique

Georgy Demurashvili*   Michel Postaire**  


*Assistant universitaire associé, Université René-Descartes
**Professeur des universités, praticien hospitalier
Faculté de chirurgie dentaire
Université Paris-Descartes
1, rue Maurice-Arnoux
92120 Montrouge

Résumé

Le choix des dents artificielles pour le traitement de l’édenté antéro-maxillaire s’inscrit dans la recherche de l’harmonie et du naturel et doit tenir compte des règles énoncées par de nombreux auteurs concernant leur forme, leurs dimensions et leur teinte modulées en fonction de la symbolique qui leur est liée, du triplé sexe-personnalité-âge, des souhaits du patient et des impératifs prothétiques.

L’objectif de ce travail est de reprendre ces éléments pour les utiliser au sein d’un logiciel destiné à guider le praticien dans le choix de ces dents.

Cet outil composé de plusieurs feuillets : Forme et dimensions, Teinte, Essayage teinte, Essayage forme et dimensions, Fiche de Labo, Animations esthétiques, Modifications dents, Sourires et Dossiers, ne prétend pas se substituer ni à l’expérience professionnelle du praticien ni aux informations qu’il peut recueillir lors du dialogue qu’il entretient avec son patient, mais se propose de lui fournir un nouvel instrument d’échange avec ses patients et ses prothésistes de laboratoire.

Summary

New technologies as an aid for choosing anterior and maxillary artificial teeth

The selection of anterior artificial teeth is in keeping with the search of harmony and artlessness and must refer to rules stated by many authors about theirs shapes, dimensions and shade adjusted in the light of teeth’s symbolic, sex-personality-age factor, patient’s wishes and prosthetic considerations.

This article sets out a software which, on the basis of these elements, can help the dentist in selecting these artificial teeth.

This decision-making tool which comprehends several sections : Shape and dimensions, Shade, Shade tests, Shape and dimensions tests, Technician file, Esthetic appearance, Teeth changes, Smile and Dental record, does not pretend to substitute for the practitioner’s professional experience nor for the information obtained from talks with his patient but offers to provide the dental practitioner with a new instrument of communication with his patients and technicians.

Key words

aesthetic, complete denture, dimensions, removable prosthesis, selection of artificial anterior teeth, shade, shape

Le désir des patients de préserver ou de restaurer leur esthétique dentaire constitue un objectif de traitement de plus en plus fréquent. Face à cette situation et dans le cadre du traitement d’un édentement antérieur, le praticien se trouve confronté à la difficulté du choix des dents artificielles.

La simple prise en considération des souhaits du patient et des exigences prothétiques ne peut lui suffire ; il doit aussi tenir compte de la symbolique liée aux dents et du triplé sexe-personnalité-âge.

Pour aider le praticien dans ce choix, de nombreux auteurs ont émis des avis, voire énoncé des règles qui sont rappelées dans une revue de la littérature en première partie. Mais l’embarras du praticien se situe généralement à ce niveau, devant la somme d’opinions et de conseils sur ce sujet, dans la difficulté de les mettre en œuvre de façon simple et rapide.

Pour tenter d’y répondre, la deuxième partie présente un logiciel destiné à le guider dans ce choix grâce à une « interface » aussi ludique et attrayante que possible. Ce logiciel spécifique a été conçu et réalisé de façon personnelle avec l’objectif d’être repris par des industriels soucieux de développer la gamme de leurs produits en les adaptant aux technologies nouvelles.

Revue de la littérature

Chaque individu possède des caractéristiques morphologiques qui lui sont propres. Pourtant, les artistes, quelles que soient les époques, se sont référés à des canons dans leurs travaux sur l’esthétique.

La notion d’harmonie correspond à un rapport et peut donc s’exprimer en termes mathématiques et constituer un critère objectif.

Les canons des proportions de la morphologie humaine sont les concrétisations de ces considérations.

Dessiner un visage, avant de saisir sa particularité et son expression, c’est d’abord appliquer un certain nombre de règles : « il faut que ses composants, nez, yeux, oreilles, lèvres soient bien positionnés et proportionnés ».

Ainsi, toutes les parties du visage (comme celles du corps) sont en harmonie entre elles à ceci près que la symétrie parfaite n’existant pas, elle doit être évitée sous peine de signer un aspect artificiel.

Le choix des dents en prothèse complète s’inscrit dans cette recherche de l’harmonie et du naturel, initiée par Frush et Fisher [1].

Il doit tenir compte des règles énoncées par de nombreux auteurs concernant leurs formes, leurs dimensions et leurs couleurs modulées en fonction de la symbolique qui leur est liée, du triplé sexe-personnalité-âge, des souhaits du patient et des exigences prothétiques.

De fait, la revue de la littérature proposée par Sellen et al. [2] montre bien que, historiquement, de nombreux paramètres ont été envisagés et plusieurs méthodes proposées pour tenter d’effectuer un choix raisonné.

La détermination de la forme de l’incisive centrale vue de face est inspirée des travaux de Williams. Au début du siècle dernier, Williams [3-5] a publié une méthode pour sélectionner les dents artificielles appelée (par Williams lui-même) : « loi de l’harmonie ». Il a montré qu’il n’existait pas de forme de dents en fonction de la race et il a décrit 3 catégories de forme de dents : carrée, triangulaire et ovoïde. Il a surtout remarqué, avec Berry [6], que la forme de l’incisive centrale maxillaire est la forme inversée du visage.

Depuis, un grand nombre d’auteurs [7-11] ont montré un vif intérêt pour cette théorie. Certains y sont favorables, mais d’autres la critiquent pour son manque d’arguments scientifiques et parce qu’elle constituerait un frein à la créativité.

Cependant, cette méthode est communément utilisée et enseignée dans de nombreux pays. Sellen et al. [2] reconnaissent d’ailleurs que la théorie de Williams est la méthode la plus universellement admise pour choisir la forme des dents antérieures.

Récemment, de nombreux auteurs : Bell [12], Mavroskoufis et Ritchie [13], ainsi que Brodbelt et al. [14] ont réalisé plusieurs types d’expérimentations sur ce sujet et ont proposé une quatrième catégorie de forme : carrée-triangulaire. Enfin, Sellen et al. [15] suggèrent de superposer à l’aide de l’informatique la forme des contours du visage et celle de l’incisive centrale pour déterminer le degré de corrélation.

Cependant, aucun de ces auteurs n’a pu rapporter une corrélation entre la forme de l’incisive centrale maxillaire et celle du visage.

L’affirmation de Williams n’est donc étayée par aucune étude et il semblerait même qu’elle ne se vérifie pas. Elle ne repose sur aucun fondement scientifique, mais elle a l’avantage de s’inscrire dans ce souci d’harmoniser les dents avec le visage. C’est vraisemblablement pourquoi elle est à l’origine des différentes classes de dents : carrée, triangulaire, ovoïde, carrée modification triangulaire, proposées par les fabricants dans leurs catalogues.

Les dimensions de l’incisive centrale (hauteur et largeur) et du groupe incisivo-canin ont été corrélées à certaines dimensions du visage (indices faciaux). En effet, depuis les travaux de Wavrin [16] et de Berry (cité par Clapp) [17], de nombreux auteurs : House [18], Sears [19], Scandrett et al. [20] et surtout Lee [21] ont tenté d’établir ou de critiquer ces rapports entre des mesures faciales et des dimensions dentaires.

La publication de Lee décrit notamment un rapport entre la largeur de l’incisive centrale et la distance pointe canine à pointe canine avec la largeur du nez [21].

Ces corrélations ont été critiquées par plusieurs auteurs : Kern [22], Smith [23], Martin [24], Kaufman et al. [25], Varjao et Nogueira [26] pour les infirmer ou les confirmer.

Enfin, récemment, reprenant les études de Hoffman et al. [27], Latta et al. [28], La Vere et al. [29, 30], Benbelaïd et Postaire [31], puis Benbelaïd et Kassab [32] ont établi de nouveaux rapports entre les indices faciaux et les dimensions des dents :

– la largeur de l’incisive centrale = largeur du nez / 4 (chez 3/4 des hommes et la moitié des femmes) ;

– la largeur de l’incisive centrale = distance bizygomatique / 14 (chez plus de 3/4 des hommes et 1/4 des femmes) ;

– la hauteur de l’incisive centrale = hauteur de la face (ophryon-gnathion) / 12,5 pour 3/4 des hommes et / 12 pour 90 % des femmes ;

– la distance pointe canine à pointe canine = largeur du nez pour 90 % des hommes et largeur du nez + 2 mm pour la moitié des femmes ;

– la distance pointe canine à pointe canine = distance bizygomatique / 3,6 pour 90 % des hommes et / 3,7 pour 3/4 des femmes.

La variabilité individuelle est évidemment importante, mais il semble se dégager que, d’un point de vue statistique, il est possible d’associer de « grandes » dents à un « grand » visage et inversement.

Là encore, les fabricants s’inscrivent dans cette optique et ils fournissent, dans leurs catalogues, les dimensions de leurs dents (hauteur et largeur de l’incisive centrale et distance pointe canine à pointe canine) et un « classement » de celles-ci en fonction de ces critères : étroit, moyen, large (très large) et petit, moyen, long.

La sélection de la teinte des dents est supposée se référer là encore à des éléments du visage : couleur de la peau, des cheveux et des yeux.

En effet, depuis Lee [33] qui parle même de l’importance de la texture de la peau, la plupart des auteurs proposent d’harmoniser la couleur des dents à celle de la peau du visage.

Pour Hickey et Zarb [34], le choix commence par ce critère, puis vient ensuite la saturation et la luminosité, des paramètres liés aussi à ceux de la peau.

Lejoyeux [35] et Heartwell et Rahn [36] s’attachent surtout à la couleur des yeux et des cheveux et ils avancent qu’à des yeux clairs, correspondent des dents claires et qu’il y a des différences de clarté entre les centrales, les latérales et les canines.

Ces critères sont étudiés par Mariani [37] qui constate que :

– la luminosité diminue alors que la saturation augmente de l’incisive centrale à la canine ;

– la luminosité et la saturation diminuent avec l’âge ;

– la luminosité est plus importante chez la femme et la saturation chez l’homme ;

– la luminosité des dents diminue avec celle de la peau alors que la saturation des dents diminue avec l’augmentation de celle de la peau ;

– les dents sont plus lumineuses et moins colorées en allant des yeux verts ou marrons, aux yeux bleus et aux yeux noirs ;

– les dents sont plus saturées chez les châtains ou bruns que chez les blonds ou roux.

Il conclut qu’il existe bien une harmonie de couleurs entre les dents et les téguments et, dans une moindre mesure, les yeux et les cheveux. Il existe aussi une relation entre le sexe et la clarté des dents et l’âge et la saturation.

Pour toutes ces raisons, ce choix de la couleur doit s’effectuer dans les conditions d’ambiance et de luminosité adaptées et il convient de préselectionner, dans le teintier, un nombre restreint d’échantillons à présenter au patient comme le conseille Renner [38].

Certains fabricants ont édité une plaquette pour aider les praticiens, reprenant certains de ces critères : yeux bleus, verts-gris, marrons clairs, marrons foncés, cheveux blonds, roux, châtains clairs, châtains foncés et l’âge en deçà ou au-delà de 55 ans.

Ils proposent alors un teintier constitué par des hémi-groupes incisivo-canins facilitant la présentation au patient.

Ces éléments ont d’ailleurs été repris dans plusieurs ouvrages pédagogiques dont ceux de Collet et al. [39], Pompignoli et al. [40], Rignon-Bret et Rignon-Bret [41] ainsi que Hüe et Berteretche [42] et dans plusieurs publications sur l’esthétique par Collet et al. [43], Louis et al. [44] et surtout Palla [45] qui les synthétisent et les complètent en apportant d’autres critères.

Ainsi, Pompignoli et al. [40] conseillent de débuter par le choix de la teinte qu’ils considèrent plus important que celui de la forme et d’adapter le bombé sagittal des dents à celui du visage. Ils proposent aussi de privilégier les dents artificielles livrées par paires pour permettre le panachage.

Rignon-Bret et Rignon-Bret [41] cherchent à exprimer le naturel en apprenant à cerner le patient à la manière des caricaturistes.

Hüe et Berteretche [42] souhaitent offrir au patient ce qu’il désire en le conduisant vers une sélection ou un choix limité.

Collet et al. [43], qui s’intéressent aussi à la fausse gencive, concluent que le choix des dents en harmonie avec cette dernière doit simplement être naturel pour devenir esthétique.

Comme le soulignent Louis et al. [44], le choix des dents n’est pas soumis à des lois ou à des règles intangibles et constitue une opération délicate, empreinte de subjectivité et menée avec la complicité du patient.

Enfin, pour Palla [45], les maîtres mots sont l’harmonie et le naturel avec l’objectif de « redonner l’expression naturelle du visage pour en restituer l’image, donner l’illusion d’une denture naturelle et rendre à l’individu sa dignité ».

Ces éléments ont aussi été évalués par plusieurs études : Wagner et al. [46], Carlsson et al. [47] et Sellen et al. [48] pour savoir la manière dont l’équipe soignante les prenait en compte.

Il semblerait que la « coordination » entre les différents membres de cette équipe soit difficile à obtenir en relation, avec l’absence d’outil commun à tous, et l’utilisation d’un support informatique proposé par Mariani [49] semblerait un bon moyen de communication avec le patient et entre professionnels.

L’objectif de ce travail est de reprendre ces éléments pour les utiliser au sein d’un logiciel exploitant le langage Visual Basic(r) (Microsoft Visual Studio), destiné à aider le praticien dans le choix des dents artificielles pour le traitement de l’édenté antéro-maxillaire. Les dents Ivoclar-Vivadent ont été choisies comme référence.

Constitution du logiciel

Le démarrage du logiciel (par un clic sur le dossier « Choix des dents ») ouvre un classeur constitué de plusieurs feuillets accessibles grâce à des onglets nommés : forme et dimensions, teinte, essayage teinte, essayage forme et dimensions, fiche de labo, animations esthétiques, modifications dents, sourires et dossiers.

Premier feuillet : « Forme et dimensions »

Le premier feuillet « Forme et dimensions » comporte 3 menus déroulants : forme du visage, largeur du visage et longueur du visage. Il comporte aussi 2 autres options : visualiser et importer photo (fig. 1).

Ce dernier permet d’importer (par sélection dans un dossier) la photo du visage du patient de face.

1er menu : « Forme du visage »

Le premier menu déroulant permet 3 possibilités de choix : carré, rond et triangulaire. Le choix d’une de ces formes fait apparaître un gabarit (vert) correspondant à la sélection et qui va aider, par comparaison, à valider la forme du visage du patient (fig. 2). Il serait souhaitable de pouvoir superposer ce gabarit avec le visage du patient.

2e menu : « Largeur du visage »

Le deuxième menu déroulant permet un choix entre : très large, large, moyen et étroit.

3e menu : « Longueur du visage »

Le troisième menu permet un choix entre : long, moyen et court.

Le clic sur « Visualiser » active la recherche automatique dans le catalogue de dents et affiche les résultats (fig. 3).

Cette sélection s’affiche aussi pour le feuillet « Essayage forme et dimensions » (voir ultérieurement).

L’écran montre une touche directionnelle qui permet de déplacer le gabarit et 2 touches – et + qui permettent de le diminuer ou de l’agrandir.

Deuxième feuillet : « Teinte »

Le deuxième feuillet « Teinte » présente 3 menus déroulants : couleur des yeux, couleur des cheveux et âge ainsi qu’une touche « Visualiser » (fig. 4).

1er menu : « Couleur des yeux »

Le premier menu déroulant permet de sélectionner : bleu, vert, marron et marron foncé.

2e menu : « Couleur des cheveux »

Le deuxième menu permet la sélection entre blond, roux, châtain clair, châtain et châtain foncé.

3e menu : « Âge »

Le troisième menu autorise deux possibilités : en dessous ou au-dessus de 55 ans.

Le clic sur « Visualiser » active la recherche automatique dans le teintier des dents et affiche les résultats. Cette sélection s’affiche aussi pour le feuillet « Essayage teinte » (voir ultérieurement).

Troisième feuillet : « Essayage teinte »

Le troisième feuillet « Essayage teinte » sur lequel s’affichent automatiquement les teintes dont le choix a été effectué sur le deuxième feuillet présente une touche « Importer photo » et un autre teintier complet (fig. 5).

Le clic sur « Importer photo » permet d’importer (par sélection dans un dossier) une photo du visage du patient (qui peut être la même ou non que celle utilisée pour les feuillets précédents).

Le clic sur une des teintes sélectionnées fait apparaître celle-ci sur la photo du patient.

L’écran montre aussi une touche directionnelle qui permet de déplacer l’objet choisi.

Le clic sur « Teintier complet » permet de faire apparaître l’ensemble du teintier et de sélectionner éventuellement une autre teinte. Cette fonction est particulièrement utile quand le praticien n’est pas satisfait de sa première sélection ou lorsqu’il a un doute sur une teinte en particulier (fig. 6).

Quatrième feuillet : « Essayage forme et dimensions »

Le quatrième feuillet « Essayage forme et dimensions » sur lequel s’affichent automatiquement les dents dont le choix a été effectué sur le premier feuillet présente une touche « Importer photo ».

Lorsqu’une photo a été sélectionnée pour le feuillet précédent, elle apparaît automatiquement sur celui-ci. L’écran montre aussi 2 touches directionnelles qui permettent de déplacer les dents et de déplacer la photo, ce dernier associé à 2 touches – et + qui permettent de la diminuer ou de l’agrandir.

L’écran présente aussi deux traits verts verticaux destinés à mettre en correspondance les dimensions du visage avec celles des dents (fig. 7).

Pour ce faire, une photo du visage du patient de face a été réalisée avec, placée sous le menton, une règle étalon dont la longueur correspond à la distance entre les deux traits verts de l’écran.

Il suffit de faire correspondre la longueur de cette règle avec les deux traits verts pour que les dents et le visage soient dans le même rapport dimensionnel « d’agrandissement ». Les dents choisies peuvent alors être essayées en les positionnant sur la photo.

Cinquième feuillet : « Fiche de Labo »

Le cinquième feuillet « Fiche de Labo » regroupe les informations administratives du patient, celles du choix effectué et la correspondance avec le laboratoire.

Il présente deux menus déroulants dont l’un sur le travail demandé : montage sur cire et polymérisation-finition et l’autre sur les différents rapports entre les surfaces d’appui : Classe II, Classe III et Classe I.

La sélection s’affiche à l’écran avec un schéma correspondant.

Ce feuillet présente aussi un calendrier et la possibilité d’importer une photographie de grand ou/et de petit format (fig. 8)

Il serait souhaitable de pouvoir imprimer ou envoyer par mail ce feuillet.

Sixième feuillet : « Animations esthétiques »

Le sixième feuillet « Animations esthétiques » présente 2 vues du groupe incisivo-canin, dans le plan frontal et dans le plan horizontal.

Grâce à 2 touches directionnelles, il est possible de déplacer chacune des dents (fig. 9). Il serait souhaitable de pouvoir imprimer ou envoyer par mail ce feuillet.

Septième feuillet : « Modifications dents » et huitième feuillet : « Sourires »

Les deux feuillets suivants « Modifications dents » et « Sourires » montrent des exemples respectivement de maquillage des dents et des possibilités esthétiques.

Neuvième feuillet : « Dossiers »

Enfin, le dernier feuillet « Dossiers » récapitule les informations importantes concernant le patient pour les sauvegarder.

Exemple d’utilisation (mode d’emploi)

Le praticien doit d’abord débuter par la réalisation d’une photographie numérique du patient de face. Il est conseillé de la réaliser avec une règle étalon, dont la longueur correspond à la distance entre les 2 traits verts de l’écran, placée sous le menton.

Il peut être intéressant pour le praticien de réaliser aussi une photo numérique du sourire du patient, maquette d’occlusion maxillaire en bouche.

À l’ouverture du logiciel, le praticien importe la photographie du patient sur le premier feuillet, choisit la forme grâce au gabarit, sélectionne les autres critères et visualise le résultat (fig. 10) qu’il pourra essayer sur le quatrième feuillet.

Selon que le praticien souhaite débuter par le choix de la forme ou par le choix de la teinte, il reste sur le premier feuillet ou il clique sur le deuxième.

Sur le deuxième feuillet, il sélectionne une teinte.

L’essayage de ce choix se fait sur le troisième feuillet qui, s’il ne convient pas, peut être modifié à partir du teintier complet (fig. 11).

Sur le quatrième feuillet, l’essayage des dents sélectionnées est réalisé (fig. 12).

Le résultat réel montre la bonne adéquation du choix effectué et la satisfaction du patient (fig. 13).

Conclusion

Cet outil a pour vocation d’aider le praticien dans le choix des dents de ses patients édentés antéro-maxillaires.

Il ne prétend pas se substituer ni à son expérience professionnelle ni aux informations qu’il peut recueillir lors du dialogue qu’il entretient avec son patient. Le praticien et le patient gardent leur libre arbitre.

Cependant, les praticiens disposent ainsi d’un nouvel instrument d’échange avec leurs patients et leurs prothésistes de laboratoire.

Pour l’avenir, les performances du logiciel méritent d’être encore largement améliorées, que ce soit en termes de convivialité ou d’interactivité.

Les industriels qui s’y investiraient fourniraient à leurs clients un moyen ludique d’explorer la gamme de leurs produits et, pour eux-mêmes, un instrument de communication sur l’image de leur firme.

Glossaire

Esthétique (définition du Larousse) : qui a rapport au sentiment du beau, à sa perception ; qui a une certaine beauté, de l’élégance, agréable à voir, artistique, harmonieux.

Beau (définition du Larousse) : qui suscite un plaisir visuel ou auditif, un sentiment admiratif, du bien-être.

Les notions d’esthétique et de beauté sont donc de l’ordre du ressentiment et du plaisir éprouvé et ne sont pas exprimables en termes mathématiques.

Les artistes ne pouvant élaborer leurs œuvres sur des critères aussi subjectifs se sont plutôt intéressés à la notion d’harmonie.

Harmonie (définition du Larousse) : qualité d’un ensemble qui résulte de l’accord de ses parties ou de ses éléments et de leur adaptation à une fin ; rapport d’adaptation, de conformité existant entre les éléments d’un ensemble cohérent.

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