Corrélation entre parodontite agressive généralisée et péri-implantite - Cahiers de Prothèse n° 151 du 01/09/2010
 

Les cahiers de prothèse n° 151 du 01/09/2010

 

synthèses

Éric Robbiani  

Pourquoi ?

De nombreuses études montrent des résultats favorables et prévisibles à long terme chez la plupart des patients traités avec des implants. Berglundh et al. en 2002 ont montré que environ 2,5 % des implants sont perdus avant et 2 à 3 % après mise en charge par une prothèse fixée sur une période de 5 ans. Ces pertes d’implants ne sont pas équitablement réparties et il semble qu’elles se concentrent chez certains patients. Selon Mengel et al....


Pourquoi ?

De nombreuses études montrent des résultats favorables et prévisibles à long terme chez la plupart des patients traités avec des implants. Berglundh et al. en 2002 ont montré que environ 2,5 % des implants sont perdus avant et 2 à 3 % après mise en charge par une prothèse fixée sur une période de 5 ans. Ces pertes d’implants ne sont pas équitablement réparties et il semble qu’elles se concentrent chez certains patients. Selon Mengel et al. (2001), le diagnostic initial (parodontite chronique ou agressive) affecte le taux de survie implantaire. De plus, le risque d’échec augmenterait chez les fumeurs et chez les patients porteurs d’un génotype positif à l’interleukine 1 (IL-1) selon Jansson et al. en 2005. Mais peu d’études permettent de faire le point sur l’ensemble de ces paramètres. L’objectif de cette étude prospective est donc de comparer les taux de survie et les paramètres cliniques et radiologiques d’implants ITI Straumann à surface SLA ou TPS dans deux groupes de patients : des patients sans atteinte parodontale et des patients atteints de maladie parodontale inclus dans des protocoles de maintenance stricts.

Comment ?

Une série de 221 patients consécutifs qui devaient avoir recours à des implants pour traiter un édentement partiel a été sélectionnée. À la suite du bilan initial, les patients ont été répartis en 3 groupes : parodonte sain (PS), parodontite chronique de l’adulte (PCA) et parodontite agressive généralisée (PAG). Avant la pose des implants, les traitements parodontaux nécessaires ont été réalisés et les patients inclus dans des programmes de maintenance stricte. Un scanner a été réalisé pour chaque site implantaire. Les implants ont été posés selon le protocole ITI-Straumann. Des contrôles tous les 6 mois ont été réalisés avec contrôle de plaque, saignement au sondage, sondage autour des dents et des implants sans dépose des prothèses. Les pertes osseuses marginales ont été analysées sur des radiographies prises annuellement par technique long cône et numérisées. Le point de référence a été la jonction implant-pilier. Des analyses statistiques ont été menées avec SPlus pour Linux.

Et alors ?

Sur les 221 patients initiaux, des données complètes étaient disponibles pour analyse pour 197 patients. Il y avait 110 patients sans parodontite (PS), 68 patients avec une parodontite chronique (PCA) et 16 patients avec une parodontite agressive (PAG). Au total, 513 implants ont été posés : 261 dans le groupe PS, 193 dans le groupe PCA et 59 dans le groupe PAG, 259 implants à surface TPS et 254 à surface SLA. On a observé 24 implants perdus chez 22 patients (20 avant et 4 après mise en charge). Le taux d’échec était respectivement de 3 et 3,6 % pour les groupes PS et PCA et de 15,2 % pour le groupe PAG. Le groupe PS représentait 53,7 % des implants TPS et 50,1 % des SLA. Il n’y avait pas de différence de longueur ou de diamètre entre les implants des 3 groupes. La période de suivi était de 48,1 mois (± 25,9) pour le groupe PS et de 46,8 (± 26,7) pour les groupes PCA et PAG. La méthode d’analyse bivariée indiquait que les patients PS étaient plus jeunes, avaient moins de problèmes de santé générale et moins de perte osseuse autour des implants. Les analyses de régression multiple indiquaient que la probabilité de perte osseuse et le degré de perte osseuse étaient liés de façon significative à l’âge, au tabac et aux protocoles d’augmentation osseuse. Les courbes de survie de Kaplan-Meier indiquaient que les taux de survie des patients PS et PCA étaient proches (97 et 96 % après 140 mois) alors que le taux de survie des patients avec parodontite agressive était significativement plus bas (80 % après 100 mois). Le tabac avait une influence négative dans le groupe PAG uniquement (63 % pour les fumeurs, 78 % pour les anciens fumeurs et 86 % pour les non-fumeurs).

Les implants TPS avaient un taux de survie inférieur aux implants SLA (93 contre 97 %).

À RETENIR :

Les implants sont utiles et fiables sur le long terme dans le traitement des édentements des maxillaires. En revanche, des taux de succès différents sont observés en fonction des groupes de patients traités et on observe fréquemment que les échecs surviennent sur un nombre réduit de patients.

Le but de ce travail est de tenter par une étude de suivi de cohorte, de déterminer l’influence de l’état de surface de l’implant ITI Straumann non enfoui utilisé (TPS ou SLA), de l’état parodontal initial du patient (parodonte sain ou patient avec parodontite chronique ou agressive) sur le taux de survie des implants et la perte osseuse péri-implantaire.

Sur les 197 patients suivis dans cette étude, il y a 110 patients sans parodontite (PS), 68 patients avec une parodontite chronique (PCA) et 16 patients avec une parodontite agressive (PAG).

Le taux de survie est respectivement de 97 et 96,4 % pour les groupes PS et PCA et de 84,8 % pour le groupe PAG. Les implants à surface SLA ont un meilleur taux de survie (97 contre 93 % pour les TPS). Le tabac est un facteur défavorable seulement dans le groupe PAG (survie de 63 % pour les fumeurs et de 78 % pour les anciens fumeurs). Les patients avec des parodontites agressives ont plus de risques de péri-implantites, de pertes osseuses et de taux de survie bas.

La différence de taille des 3 groupes ne permet pas une comparaison parfaite des résultats. Les durées de suivi ne sont pas très claires (48,1 ou 46,8 mois ou 140 et 100 mois ??) et prêtent à confusion.