Pas de différence significative sur les paramètres cliniques des implants coniques enfouis et non enfouis placés immédiatement dans des alvéoles après extraction - Cahiers de Prothèse n° 151 du 01/09/2010
 

Les cahiers de prothèse n° 151 du 01/09/2010

 

synthèses

Éric Robbiani  

Pourquoi ?

Plusieurs études rapportent de bonnes cicatrisations des implants placés immédiatement après une extraction dentaire (Lazzara, 1989, Chen et al., 2004). De nombreux protocoles chirurgicaux ont été proposés pour la mise en place immédiate d’implants dans des sites d’extraction, avec ou sans enfouissement, et avec ou sans régénération osseuse guidée. Si la distance horizontale entre le mur osseux et la surface de l’implant est inférieure à 2 mm,...


Pourquoi ?

Plusieurs études rapportent de bonnes cicatrisations des implants placés immédiatement après une extraction dentaire (Lazzara, 1989, Chen et al., 2004). De nombreux protocoles chirurgicaux ont été proposés pour la mise en place immédiate d’implants dans des sites d’extraction, avec ou sans enfouissement, et avec ou sans régénération osseuse guidée. Si la distance horizontale entre le mur osseux et la surface de l’implant est inférieure à 2 mm, le recours à une greffe osseuse n’est pas indispensable (Chen et al., 2004). Cette étude a pour objectif de comparer les taux de survie et de succès et le comportement clinique des implants enfouis ou non enfouis placés dans des sites immédiatement après extraction sans recours à des procédures de régénération.

Comment ?

Une étude clinique prospective, contrôlée et randomisée a été menée dans 2 centres à Rome et Turin. Les patients ont été inclus dans l’étude s’ils avaient besoin de remplacer immédiatement une incisive maxillaire, une canine ou une prémolaire. Les critères d’exclusion classiques étaient décrits.

Après une extraction la plus atraumatique possible de la dent considérée, un implant Straumann conique a été mis en place. Il devait avoir une bonne stabilité primaire et un espace avec les parois osseuses inférieur à 2 mm.

Dans ce cas, le choix du protocole (implant enfoui -E- ou non enfoui -NE-) a été réalisé de façon aléatoire après ouverture d’une enveloppe. Le nombre de cas nécessaires a été fixé à 30 pour cette étude. Les implants enfouis ont été découverts à 8 semaines et toutes les prothèses provisoires mises en place après 12 semaines. Les prothèses définitives ont été réalisées 12 semaines plus tard. Les paramètres cliniques suivants ont été évalués : indice de plaque modifié, sondage autour des implants, saignement au sondage, hauteur de gencive kératinisée et variation de hauteur des tissus mous. Ces valeurs ont été enregistrées avant extraction, lors de la mise en place de la couronne provisoire, lors de la pose de la restauration définitive et après 1 an. Le niveau osseux crestal a aussi été estimé sur des clichés rétro-alvéolaires. Un calibrage interexaminateur a été réalisé avant l’étude.

Et alors ?

Au total, 30 implants ont été mis en place : 14 enfouis et 16 non enfouis. Un implant non enfoui a été perdu avant la mise en charge. Le taux de survie cumulatif était de 96,6 % (respectivement 100 % et 93,8 % pour les groupes E et NE). Les indices de plaque étaient identiques dans les 2 groupes. Il n’y avait pas de différences significatives dans les mesures de profondeurs de poches ou le saignement au sondage entre les 2 groupes. Une récession gingivale après mise en place immédiate de l’implant qu’il soit enfoui ou non a été observée. Les patients qui avaient un type parodontal fin présentaient plus de récession. La hauteur de gencive kératinisée était significativement plus importante dans le groupe non enfoui. La perte osseuse marginale était équivalente dans les 2 groupes.

À RETENIR :

Le dogme initial d’enfouissement des implants pour obtenir une parfaite ostéointégration est depuis longtemps dépassé. La volonté de raccourcir les délais de traitement et de diminuer le nombre de gestes chirurgicaux a amené à réaliser la pose des implants sitôt l’extraction de la dent réalisée. Cette stratégie peut être envisagée en enfouissant l’implant ou en le laissant émerger dans la cavité buccale un pilier de cicatrisation. Cette étude compare les 2 protocoles avec des implants coniques Straumann sans recours à des matériaux de régénération osseuse. L’étude prospective, sur une année après mise en charge, est randomisée pour l’attribution du traitement réalisé dans 2 centres à Rome et à Turin. Les paramètres cliniques classiques sont enregistrés. Un total de 30 implants a été placé, 14 enfouis E et 16 non enfouis (NE). Un implant a été perdu dans le groupe non enfoui. Le taux de survie global est de 96,6 % (100 % pour E et 93,8 % pour NE). Les paramètres cliniques (indice de plaque, profondeur et saignement au sondage, récession gingivale, perte osseuse) ne sont pas significativement différents dans les 2 groupes. La hauteur de gencive kératinisée est plus faible dans le groupe enfoui.

Tous les résultats observés étaient équivalents pour les 2 groupes à l’exception de la hauteur de gencive kératinisée qui est plus importante dans le groupe non enfoui. Mais lors du second temps chirurgical pour les implants enfouis, un lambeau repositionné apicalement a été réalisé !