Techniques adhésives en 2010 : mordançage/rinçage ou systèmes automordançants ? - Cahiers de Prothèse n° 151 du 01/09/2010
 

Les cahiers de prothèse n° 151 du 01/09/2010

 

revue de presse

Olivier Etienne*   Jean-Claude Schoeffler**  

Lors de la mise en œuvre d’une technique adhésive, la pérennité de la restauration se joue en une minute.

Dans ce cadre, le praticien doit se demander si un gain de temps de quelques secondes par rapport à la longévité d’une restauration peut influencer le choix de la technique adhésive employée. D’après les auteurs de cet article, la réponse est négative. Ils se réfèrent aux articles publiés sur le sujet à ce jour et à leurs propres travaux dont certains ne sont...


Lors de la mise en œuvre d’une technique adhésive, la pérennité de la restauration se joue en une minute.

Dans ce cadre, le praticien doit se demander si un gain de temps de quelques secondes par rapport à la longévité d’une restauration peut influencer le choix de la technique adhésive employée. D’après les auteurs de cet article, la réponse est négative. Ils se réfèrent aux articles publiés sur le sujet à ce jour et à leurs propres travaux dont certains ne sont pas encore publiés.

Depuis quelques années, la classification des systèmes adhésifs en « générations » est abandonnée au profit d’une classification mettant en avant le nombre et le type d’étapes.

L’analyse des chiffres de vente en Allemagne montre une stagnation des produits à procédure mordançage/rinçage (MR) et une nette croissance des systèmes automordançants (SAM). Ceci s’explique par le fait que la plupart des praticiens utilisant plusieurs systèmes adhésifs ont le sentiment d’une diminution des sensibilités postopératoires lors de l’emploi des SAM. Cependant, les études cliniques des auteurs ne corroborent pas cette dernière idée. Leurs études montrent une pérennité supérieure des systèmes MR et un meilleur vieillissement des joints préparés à l’acide orthophosphorique. Pour les SAM, les SAM2 (en 2 temps) présentent une meilleure liaison à la dentine en raison de la présence d’un agent primer hydrophobe empêchant la dégradation du joint composite-dent. De plus, pour les SAM, une préparation sélective de l’émail à l’acide orthophosphorique améliore grandement la qualité des joints, mais la contamination acide de la dentine doit être absolument évitée.

Les deux systèmes adhésifs ont leurs avantages cliniques :

les protocoles MR procurent les meilleurs joints amélaires et une bonne adhésion dentinaire, mais des hypersensibilités postopératoires sont possibles, en fonction du degré d’humidité de la dentine ;

les systèmes SAM donnent une liaison dentinaire fiable et moins opérateur-dépendante. Néanmoins, la liaison amélaire est nettement inférieure.

Une combinaison d’un SAM2 avec mordançage préalable de l’émail et uniquement de l’émail peut être une solution intéressante. Cependant, il faut pour cela veiller à l’application précise (à l’aide d’une microbrush) de l’acide orthophosphorique.

Enfin, les auteurs relèvent que les techniques adhésives restent très opérateurs-dépendantes dans leur ensemble. Ceci a été démontré encore récemment par une étude sur le collage d’inlays céramiques, où les résultats entre deux opérateurs différents variaient de 1 à 12 !